Play with fire ( Tome 2 )

Av unxpetiteblonde

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Tout le monde pensait qu'ils avaient tourné la page. Ils s'étaient reconstruits chacun de leur côté, et vivai... Mer

before starting <3
NDA <3
prologue.
chapitre un.
chapitre deux.
chapitre trois.
chapitre cinq.
chapitre six.
chapitre sept.
chapitre huit.
chapitre neuf.
chapitre dix.
chapitre onze.
chapitre douze.
chapitre treize.
chapitre quatorze.
chapitre quinze.
chapitre seize.
chapitre dix-sept ( prt 1 ).
chapitre dix-sept ( prt 2 ).
chapitre dix-huit.
chapitre dix-neuf.
chapitre vingt.
chapitre vingt et un.
chapitre vingt-deux.
chapitre vingt-trois.
chapitre vingt-quatre.
chapitre vingt-cinq.
chapitre vingt-six.
chapitre vingt-sept.
chapitre vingt-huit.
chapitre vingt-neuf.
chapitre trente.
chapitre trente et un.
chapitre trente-deux.
chapitre trente trois.
chapitre trente quatre.
chapitre trente cinq.
chapitre trente six.
chapitre trente sept.
Dear Nora ...
chapitre trente huit.
chapitre trente neuf.
chapitre quarante.
chapitre quarante et un.
chapitre quarante deux.
chapitre quarante trois.
chapitre quarante quatre.
chapitre quarante cinq.
chapitre quarante six.
chapitre quarante sept.
chapitre quarante huit.
chapitre quarante neuf.
chapitre cinquante.
chapitre cinquante et un.

chapitre quatre.

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Av unxpetiteblonde

Le point de vue changera au cours du chapitre.


Point de vue Kilian Harris.


Rentrer ?

- Tu sais très bien que c'est ce qu'on doit faire, Kilian. Me dit de nouveau Lewis, alors que je demeure silencieux. Si tu ne veux pas rentrer pour elle, fais-le au moins pour toi. On ne sera pas heureux ici, ça ne durera qu'un temps. On est pas chez nous. Et en plus, les profs ici sont chiants.

Je lâche un léger rire tout en roulant des yeux.

C'est vrai que les enseignants de cette école ne sont pas sympathiques, à quelques exceptions près. Mais leur haut niveau d'exigence est ce qui permet à de nombreux élèves de réussir dans le milieu du sport, et d'obtenir tous les diplômes nécessaires.

Mais sans mentir, il arrive des jours où on a juste envie de leur coller notre poing tant ils sont désagréables, mal lunés et très mauvais.

- On ne peut pas changer d'école comme on veut. T'y a pensé, à ça ? Lui demandais-je encore une fois, comme si je voulais contrer ses arguments.

Il roule des yeux en me fixant d'un air exaspéré, avant de lâcher un profond souffle.

- On vient de commencer le semestre et on a encore une semaine pour remplir les dossiers de réorientation. Me dit-il, comme s'il s'était préparé à ce que j'allais lui dire. Et tu sais que ta mère n'attend qu'une seule chose : ton retour chez elle.

Je passe rapidement ma main dans mes cheveux bruns puis clos les paupières quelques instants, avant de reporter mes yeux sur mon ami.

C'est vrai que ma mère est fière de moi et me supporte dans mes choix, mais je sais également qu'il est super difficile pour elle de ne pas me voir revenir pendant plusieurs mois.

Elle ne me le dira jamais, mais lorsque je suis parti après Noël, j'avais bien remarqué ses yeux imbibés de larmes et sa voix tremblotante.

Je suis son premier enfant. Son fils unique. Et je pense qu'elle n'était pas prête à me voir partir, en la laissant elle ainsi que ma petite sœur à New-York.

- T'as autre chose à me dire, ou on peut enfin se tirer d'ici ? Me questionne-t-il une nouvelle fois, l'air blasé.

Il semble vraiment déterminé.

- Peut-être qu'on peut vraiment réussir ici. Haussais-je les épaules. C'est la meilleure école de sport du pays.

Mais est-ce suffisant ?

- Je sais que ça l'est, mais on peut très bien réussir autrement. Il y'a des très bons clubs à New-York qui nous permettrons de réussir. Renchérit Lewis, comme s'il semblait catégorique. Je sais ce que tu fuis, Kilian. Et ce n'est pas New-York. Mais tu ne pourras pas fuir ton passé toute ta vie, d'autant plus que t'es parti six mois. Les réponses que tu n'as jamais su lui donner, elle ne doit sans doute plus les attendre à l'heure qu'il est.

Je soupire une nouvelle fois tout en gardant le silence, perdu dans une totale hésitation.

Je sais qu'il a raison. Lewis a raison. J'ai fuis mon passé durant six longs mois, tout en pensant que c'était la meilleure chose à faire. Je me suis éloigné de la réalité, j'ai voulu débuter une nouvelle vie, un nouveau chapitre sans mettre un point final au précédent.

Mais maintenant. Qu'est-ce qu'il me reste à fuir ?

J'ai tout perdu. J'ai indirectement tiré un trait sur cette histoire. Et aujourd'hui, il semble évident qu'elle l'a fait également.

Alors, pourquoi je redoute encore mon retour dans cette ville ?

Et puis, retourner à New-York ne veut pas forcément dire la revoir. Sans doute pourrais-je reprendre mon ancienne vie sans devoir me confronter à mon passé.

De toute façon, si Lewis décide de rentrer dans notre ville natale, il paraît évident que je le suivrais sans hésiter. Nous sommes venus ici ensemble, et donc si nous devons partir d'ici, alors ça sera également ensemble.

- New-York te manque vraiment ? Demandais-je enfin à Lewis. T'es sûr de ton choix ? Blairstown c'est pas si mal, je trouve.

- Je crois que tu ne réalises pas bien. Lâche mon ami en se redressant. J'ai commencé à regarder Les Anges, une télé-réalité en Français complètement stupide. Juste par ennui. Je suis à deux doigts de la dépression.

- Tu ne comprends même pas le français. Dis-je en fronçant les sourcils.

- C'est encore pire ! Je suis totalement dépaysé ici et mon moral ne le supporte plus. Soupire-t-il d'un air dramatique, alors que je roule des yeux.

On peut dire ce que l'on voudra, mais Chiara a vraiment eu une influence inconsidérable sur Lewis : il semble avoir hérité de tous ses traits de caractères, comme s'ils avaient vécus ensemble toute leur vie.

Mais surtout, l'exagération théâtrale de Chiara a déteint sur Lewis plus que nécessaire.

- Alors, t'en penses quoi ? Me questionne une nouvelle fois Lewis. Tu continue à fuir, où on rentre continuer la vie qui nous attend ? De toute façon, c'est pas une question. On va rentrer.

Je passe lentement mes mains sur mon visage tout en semblant encore réfléchir à la proposition de mon meilleur ami, même si je sais pertinemment que sa décision est prise et que je ne le laisserais pas partir sans moi.

- C'est vrai qu'Andrew me manque ... soupirais-je après un long instant de silence afin de laisser planer un semblant de suspens, alors que les yeux de Lewis semblent s'illuminer soudainement. Ok, on rentre à New-York. De toute façon, je n'arrive plus à te supporter tout seul. J'ai vraiment besoin d'aide.

J'eus à peine terminé ma phrase que Lewis lève exagérément les bras en l'air en signe de victoire, et la porte s'ouvre en même temps afin de laisser apparaître notre troisième colocataire de chambre, encore en tenue de sport.

- J'ai bien entendu ce que j'ai entendu ? Nous demande-t-il en fronçant les sourcils. Vous partez ?

Nous n'avions pas énormément de discussions avec Tomas, simplement parce que nous ne nous voyions pas régulièrement. Mais nous aimions bien parler de sport en fin de journée, puisque c'était le seul sujet que nous ayons en commun.

- Ouais, on rentre à New-York. Sourit Lewis tel un enfant de six ans. Kilian a son amour de jeunesse à retrouver.

Directement, je roule des yeux sans manquer d'assassiner Lewis des yeux, alors que son sourire ne s'élargit que davantage.

- Vous quittez la meilleure école de sport du pays, pour une fille ? Nous demande une nouvelle fois Tomas d'un air intrigué, avant de se diriger vers son lit. Vous vous rendez compte de la chance que vous allez laisser filer ?

- C'est pas du tout pour ça que - commençais-je, avant que Lewis ne me coupe la parole.

- Exactement. Sourit il de son air fier et moqueur habituel. Mais ce n'est pas n'importe quelle fille. C'est l'amour de sa vie.

Je soupire longuement tout en passant mes mains sur mon visage, alors que les yeux de Tomas se posent sur moi, affichant une expression étonnée et amusée à la fois.

Ce n'est pas l'amour de ma vie.

Alors, qu'est-ce que c'est ?

Une histoire d'adolescent. Ma première histoire. Mon passé.

- Alors comme ça, Kilian Harris est un lover ? Me demande Tomas, tout en faisant bouger ridiculement ses sourcils. Et donc, qui est l'heureuse élue ? Je peux voir à quoi elle ressemble moi aussi ? Et si elle est l'amour de ta vie, pourquoi t'es pas avec elle là, maintenant ?

Mais il ne se tait jamais, avec toutes ses questions stupides ?

J'allais ouvrir la bouche, lorsque Lewis sort son téléphone et pianote je ne sais quoi sur l'écran, avant de tourner ce dernier en direction de Tomas, qui semble l'observer rapidement avant d'arquer un sourcil et de poser de nouveau ses yeux sur moi.

- Elle est belle, hein ? Demande de nouveau Lewis, son sourire scotché aux lèvres. On se demande tous ce qu'elle trouvait à Kilian, mais l'amour ne s'explique pas.

- Ta gueule. Soufflais-je excédé. Je ne retourne pas à New-York pour elle. C'est terminé depuis bien longtemps maintenant.

Bien longtemps.

- Bah, si c'est vraiment du passé, tu permets que j'y ailles ? Elle a des beaux yeux, et ça serait dommage de passer à côté d'elle, parce qu'elle a l'air vraiment bo- commence Tomas, un sourire pervers aux lèvres.

Il n'eut le temps de terminer sa phrase que je me lève subitement de mon lit et l'attrape par le col de son T-shirt, alors que ses yeux s'écarquillent face à mon visage fermé et menaçant.

- Ne reparles plus jamais d'elle comme ça, et ne t'avises même plus de te l'imaginer. Crachais-je les dents serrées, avant de resserrer mon emprise sur lui. Compris ?

Il garde le silence quelques secondes tout en soutenant mon regard, avant de hocher la tête et de laisser un bref sourire apparaître à la commissure de ses lèvres.

Pourquoi il sourit, ce con ?

- C'est clair, t'es encore fou d'elle. Lâche-t-il d'une voix basse, alors que je fronce les sourcils et le relâche subitement au sol.

Quoi ?

N'importe quoi.

- Arrêtes de dire de la merde. Me contentais-je de souffler avant de m'emparer d'un T-shirt et de me diriger vers la porte de notre chambre. On se retrouve à la cafète.

Sans ajouter un mot, je quitte la pièce non sans oublier de claquer brutalement la porte, avant de soupirer longuement et de prendre une grande bouffée d'air frais, afin de faire redescendre la soudaine colère qui a prit possession de mon corps et de mon esprit en ébullition.

Putain, mais qu'est-ce qu'il m'a prit ?

Bien évidemment que je ne suis plus amoureux de Nora. Mais ... je crois que je ne supporte pas qu'on lui manque de respect de la sorte. Et ce mec vient clairement de parler d'elle comme si elle n'était qu'un vulgaire objet.

Ok, mais c'est exactement ce que tu faisais avec toutes les filles, avant.

Mais là, c'est différent. Je crois que ça l'est.

Nora. Ce n'est pas toutes les filles.

Je passe ma main dans mes cheveux bruns et traverse les longs couloirs quasiment vides afin de regagner l'extérieur du bâtiment, ou j'attends Camila comme tous les soirs avant d'aller manger à la cafétéria.

Je la vois rapidement arriver au loin, ses longs cheveux bruns détachés et lui tombant en cascade le long du corps, alors qu'elle semble sourire à la simple vue de ma personne.

- Bah alors, je te manquais à ce point ? C'est toujours moi qui attends normalement. Sourit la brune lorsqu'elle arrive à ma hauteur.

Je lève légèrement les yeux au ciel alors qu'un bref sourire naît à la commissure de mes lèvres.

- Ton absence me déchirait le cœur. Fis-je, tout en posant dramatiquement ma main sur mon cœur.

Elle pouffe légèrement, puis nous nous dirigeons à la cafétéria avant de rapidement prendre nos plateaux et nous installer à une table libre, afin d'attendre Lewis qui semble prendre tout son temps pour nous rejoindre.

Un long silence s'installe entre nous, alors que je vois Camila manger sa salade, pendant que je touche à peine à la mienne, manquant cruellement d'appétit.

- Bon, qu'est-ce qu'il se passe ? Me demande-t-elle subitement, avant que je ne relève la tête dans sa direction. Tu ne décroches pas un mot depuis tout à l'heure, et t'as l'air ailleurs.

Silencieusement, je verrouille mon regard au sien alors qu'elle semble patiemment attendre une réponse de ma part. Je finis par soupirer légèrement avant de passer une fois encore ma main dans mes cheveux, puis je détourne les yeux, comme si je refusais de confronter son regard.

- Je vais partir. Lâchais-je subitement, en reposant mes yeux sur elle.

Directement, elle fronce les sourcils et adopte un visage intrigué comme si elle ne voyait pas où je cherchais à en venir.

- Sois plus clair, j'ai pas encore la capacité de lire dans les pensées. Me sourit Camila d'un air détendu que trahit son visage perplexe et inquiet.

- Lewis et moi retournons à New-York. Dis-je alors, d'une petite voix. Enfin, on retourne y vivre. Sans doute très rapidement.

Aussitôt, sa bouche s'entrouvre légèrement alors qu'elle tente d'adopter un visage neutre, que trahit son regard : Camila n'a jamais réussie à cacher ses émotions.

- Q...Quoi ? Pourquoi ? Me demande-t-elle, les sourcils froncés alors qu'elle pose lentement sa fourchette sur la table.

Je hausse silencieusement les épaules, tout en essayant de chercher une réponse claire et toute faîte.

- New-York manque à Lewis, et s'il s'en va, je n'ai aucun intérêt à rester ici. Parvins-je finalement à dire. On est venus ici ensemble, alors ... on finit ensemble, je crois.

Cette école représentait un certain objectif à atteindre pour nous. Mais, si Lewis décide d'abandonner et de renoncer à ce projet, je n'y vois plus aucun intérêt.

- Oh. Lâche-t-elle subitement. C'est super alors. Enfin, je suis contente pour toi.

Alors que sa voix semble se casser à la fin de sa phrase, je lâche un léger souffle tout en posant un regard doux sur sa personne.

- Camila ... t'es pas obligée de me mentir. Lui dis-je doucement, alors qu'elle me fixe longuement avant de hausser les épaules.

- Tu veux que je te dise quoi, Kilian ? Me demande-t-elle, dans un presque murmure. Je passe tout mon temps avec toi depuis six mois, évidemment que ton départ ne me fait pas sauter de joie. Mais je veux que tu sois heureux, je l'ai toujours voulu. Et j'ai toujours su que New-York te manquait, alors vas vivre la vie que tu mérites et réalises tes rêves.

Je garde longuement le silence sans jamais la lâcher du regard, alors qu'elle tente un léger sourire forcé qui apparaît davantage comme une grimace que comme un véritable sourire.

- On se reverra forcément un jour. Me dit-elle finalement d'une faible voix. Tu reviendras me voir, pas vrai ?

Je ne peux qu'avouer qu'elle me fait de la peine.

Camila est la première personne avec qui j'ai réellement noué des liens à mon arrivée dans le New-Jersey, et j'ai passé ces six longs mois en sa compagnie. Il n'y avait pas un seul jour qui se déroulait sans que je ne la vois et ne l'écoute me raconter toutes ses histoires sans importance.

Notre relation est étrange. Depuis le début. Mais c'est cette relation qui m'a aidé à aller de l'avant, lorsque j'ai quitté New-York et laissé derrière moi toute ma vie.

- Et si ... si tu venais avec moi ? Lui demandais-je soudainement.

Mais à quoi tu joues ?

Aussitôt, elle fronce les sourcils et me fixe comme si je venais de perdre la tête.

- Quoi ? Me demande-t-elle, l'air perdu. Tu me demande de partir de Blairstown ?

- Les dossiers de réorientation sont encore consultables, et je sais que tu rêves de connaître New-York. Lui dis-je alors, d'un ton catégorique. Et puis, je ne pense pas que tes parents soient un réel soucis.

Elle roule des yeux puis je souris légèrement, tout en la regardant fixement, alors qu'elle semble faire travailler son cerveau plus que jamais.

Camila avait établit la procédure d'émancipation alors qu'elle n'avait que seize ans. D'après ce qu'elle m'a dit, sa relation avec ses parents était catastrophique, et elle voulait vivre la vie qu'elle s'était choisie, et pas celle qu'ils lui imposaient.

Il est clair que j'admirais cette fille, simplement parce qu'elle avait eu le courage de tourner le dos à sa famille, à énormément d'argent et à un avenir servi sur un plateau, simplement pour se découvrir, se trouver et ce, malgré toutes les difficultés que la vie pouvait lui imposer.

Elle avait mal vécue durant plusieurs mois, se faisant héberger par-ci et par-là, avant de trouver un emploi lui permettant de se payer un loyer, puis ses études.

Mais maintenant qu'elle a atteint l'âge légal, il ne vient que d'elle le fait de vouloir changer d'école.

- Alors ? T'en penses quoi ? Osais-je une nouvelle fois lui demander.

Bordel. Dans quoi est-ce que je viens encore de me mettre ?



Point de vue Nora Swan.


Allongée sur mon lit, je pianote sur mon téléphone afin de répondre aux nombreux messages de Julia qui semble s'énerver sur son clavier en me racontant de quelle manière l'une de ses camarades de classe a ruiné son tableau pour son examen, tout en regardant par moment Chiara passer des commandes inutiles sur son ordinateur.

- Des lunettes de soleil pour chiens ? Demande soudainement Chiara, alors que je relève la tête vers elle. Hop, ça part dans le panier. Elles sont carrément stylées.

Je fronce les sourcils tout en demeurant silencieuse quelques secondes, avant qu'elle ne pose ses yeux sur moi et m'interroge du regard.

- T'as pas de chien, Chiara. Lui dis-je d'un air intrigué, tout en empêchant un sourire de naître sur mes lèvres.

- Bah j'irais en acheter un. Hausse-t-elle les épaules, alors que je roule des yeux et la réprimande du regard. Ok, j'enlève les lunettes de soleil pour chiens. T'es pas drôle. Soupire-t-elle finalement, alors que je reporte mes yeux sur mon téléphone.

J'eus à peine le temps de terminer mon message pour Julia que notre porte s'ouvre à la volée afin de laisser apparaître Jules et Andrew, quatre cafés en main et le sourire aux lèvres.

- Toquer, ça vous dit quelque chose ? Demandais-je, alors qu'ils entrent dans notre chambre comme s'ils étaient chez eux.

- On aurait pu être toutes nues. Termine Chiara, les yeux rivés sur son ordinateur.

Les garçons se contentent de hausser les épaules d'un air nonchalant avant de nous tendre un café chacun, alors que nous leur adressons directement un grand sourire de remerciement.

- Qu'est-ce qu'on fait, ce soir ? Demande Andrew tout en s'affalant sur mon lit, avant de poser ses jambes sur les miennes. J'ai envie de bouger.

- Moi, je propose qu'on regarde le Roi Lion. S'élève alors la voix de Jules, avant que tous nos regards ne se posent sur lui. Quoi ? Je ne l'ai regardé qu'une fois cette semaine.

La semaine avait commencer il y'a trois jours.

Je lève les yeux au ciel alors qu'il adopte une mine boudeuse face à nos visages fermes et catégoriques.

Le paradoxe chez Jules, c'est qu'il peut à la fois être extrêmement mature et avoir des discussions digne d'adultes, ainsi que donner des conseils murement réfléchis. Mais à l'inverse, il se comporte souvent comme un enfant de six ans, comme si son âme d'enfant ne l'avait jamais quitté malgré le temps passé.

C'est ce que j'aime, chez lui : il s'adapte selon les situations.

Enfin, parfois.

Un long silence s'installe entre nous, alors que seul le bruit du clavier de Chiara et de la voix de Jules qui s'amuse à chantonner se font entendre.

Le calme. Qu'est-ce que ça peut faire du bien, par moment.

- Nants ingonyama bagithi baba. S'élève soudain la voix de Jules, alors que je relève vivement la tête, avant de froncer les sourcils.

Qu'est-ce qu'il raconte celui-là, encore ?

Je croise rapidement le regard d'Andrew et de Chiara, semblant aussi perdus que moi, alors que Jules ne nous prête pas attention et garde les yeux rivés sur son téléphone.

- C'est l'histoire de la vie, le cycle éter ... aïe ! Mais t'es malade ?! S'écrie-t-il subitement, alors qu'il fixe d'un regard froid Chiara, qui semble lui avoir envoyé en pleine tête la première chose lui étant tombé sous la main.

Sa brosse à cheveux.

- Quand on ne sait pas chanter, en général on ferme sa gueule. Se contente de lui dire Chiara, le regard noir et le ton sec.

Je lâche un léger rire, alors que ce dernier adopte une mine faussement offusquée, sous le visage dépité d'Andrew et meurtrier de Chiara.

- Quand je deviendrais une star internationale, je ne te verserais même pas un dollar de ma richesse, et tu finiras pauvre. Sous un pont. Marmonne Jules, tout en lançant un regard noir en biais à Chiara. Sorcière.

Sans poser un regard sur lui, Chiara se contente de lui lever son majeur alors que Jules roule des yeux, ce qui me fait à nouveau sourire tout comme Andrew qui se retient de rire.

- Comment va Iris ? Demandais-je à Andrew, une fois le calme revenu dans la chambre.

Iris et Andrew filaient le parfait amour depuis l'année dernière, et la distance ne semblait pas être un soucis pour eux. Je sais qu'ils s'appellent régulièrement, mais je crois qu'ils aiment le fait de se laisser un certain espace, d'avoir une certaine liberté et de ne pas toujours être collées l'un à l'autre.

Ce qui est entièrement l'inverse d'Hannah et Jason.

Iris et Eva étaient venues passées l'été à New-York, mais nous ne les avions pas revues depuis. Elles avaient intégrées une Université réputée à Paris en début d'année scolaire, sans jamais se séparer.

Malgré leur nombreux désaccords, je crois qu'elles tiennent vraiment à rester ensemble, et elles ne semblent pas vouloir prendre des chemins différents.

Un truc de jumelles, sans doute.

- Elle va bien. Me dit Andrew, tout en trempant ses lèvres dans son café. Elle travaille tout le temps, une vraie intello. Je crois qu'elle et Eva vont essayer de venir nous voir bientôt.

Je hoche la tête pour acquiescer ses propos, avant de jeter un coup d'œil à mon téléphone afin d'y lire l'heure, de rapidement terminer ma boisson chaude, puis d'enfin me lever de mon lit.

- Je dois aller à la bibliothèque du campus chercher des livres avant qu'elle ne ferme. Je reviens. Soupirais-je, peu motivée.

- Depuis quand tu lis, toi ? Me demande Andrew, les sourcils froncés.

- Je ne lis pas. Mais j'en ai besoin pour mon prochain devoir. Me contentais-je de dire tout en me dirigeant vers la porte.

J'allais quitter la pièce sans un mot de plus, lorsque la voix de Jules s'élève une nouvelle fois, me faisant légèrement tourner la tête.

- Ce n'est pas un adieu, rien qu'un au revoir. Commence-t-il à chanter d'une voix faussement triste en me regardant, alors que je roule des yeux et ferme la porte derrière moi, avant de l'entendre lâcher un cri de douleur.

Chiara vient encore de faire des siennes ?

Sans aucun doute.

Je marche rapidement à travers le campus afin de me diriger jusqu'à la bibliothèque universitaire, alors que mes yeux se posent vaguement sur de nombreux étudiants encore en train de travailler à l'extérieur, ou simplement en plein repas avec leurs amis.

J'aime l'université, simplement parce que les étudiants sont libres de leurs activités et acquièrent leurs propres responsabilités, comme des adultes. De même que chacun s'occupe davantage de sa propre vie que de celle des autres.

C'est un monde qui, au premier abord paraît entièrement différent de celui du lycée, dans lequel rumeurs et potins dirigeaient nos journées.

Le passage du lycée au monde universitaire représente un peu le passage de l'adolescence à la vie adulte. Nos études, notre assiduité et notre avenir ne repose plus que sur nous-même, et les professeurs n'en ont que faire de nos absences ou de nos retards.

Si nous échouons, nous sommes les entiers fautifs. Si nous réussissons, le mérite nous revient.

D'un autre côté, ma vie ne semble pas si différente de celle que je menais avant dans le sens où New-York reste New-York, peut-importe où je pourrais aller, sur ce soit Manhattan ou Brooklyn. Le fait que les personnes soient perçues différemment selon leur classe sociale. Le fait qu'il vaille mieux être riche qu'en difficulté financière pour réussir.

Que ce soit à Constance où encore à Columbia, cette règle ne semble pas vraiment changer.

J'arrive devant la grande bibliothèque de notre campus après quelques minutes de marche et commence directement à me mettre à la recherche de mes livres, alors que le bâtiment semble se vider petit à petit, ne laissant que les étudiants qui travaillent jusqu'à des heures tardives, parfois même jusqu'à fermeture.

Et dire que j'arrive à être épuisée après dix minutes de travail ...

Bah après, il y'en a qui naissent pour étudier, d'autre pour briller. C'est la vie de star.

Je soupire légèrement tout en parcourant les rayons remplis de livres, avant d'enfin mettre la main sur ceux dont j'ai besoin afin d'espérer avoir une note digne de ce nom, puis je traverse de nouveau l'entièreté du bâtiment afin de les emprunter, puis de regagner ma chambre et de retrouver mes amis.

- Nora ? M'interpelle soudain une voix masculine, alors que je fronce les sourcils tout en me retournant, afin de poser les yeux sur la personne qui vient de m'appeler.

Puis, je hausse les sourcils et laisse un sourire naître sur mes lèvres lorsque mes yeux se posent sur Matt, une pile de livres dans les mains et un visage fatigué.

- Matt, souris je légèrement. Tu vas bien ? T'as l'air ... exténué.

- J'ai travaillé toute la journée, mes profs arrêtent pas de nous filer des devoirs. J'ai jamais passé autant de temps dans une bibliothèque que cette année. Soupire le métisse, l'air excédé. Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ?

Un tennis, ça se voit pas ?

- Je joue à l'étudiante studieuse. Dis-je en montrant mes livres. Et ça me correspond vraiment pas, je crois. Grimaçais-je, alors qu'un léger rire s'échappe de ses lèvres.

Puis, un nouveau silence s'installe entre nous, alors que nous nous contentons de nous fixer dans le blanc des yeux sans qu'aucun de nous ne prenne la parole.

Gênant.

Dois-je partir ? Non, ça craint de le laisser en plan comme ça.

- Je dois y aller, je vais rejoindre des potes. Lâche subitement Matt, alors que je reviens à la réalité et hoche la tête. Mais, il y'a une fête la semaine prochaine. Je crois que ça se passe à la fraternité à quelques mètres du campus. Tu pourrais venir, si tu veux ? Enfin, avec tes amis ... et Chiara, si elle arrête d'être aussi menaçante.

Je lâche aussitôt un rire franc face à ses paroles, tout en me rappelant l'instant de la rencontre entre Matt et Chiara, lorsque cette dernière s'était montrée particulièrement froide envers le métisse et s'était amusée à critiquer son front, qui ceci dit en passant n'a rien de surprenant.

- Chiara est adorable, une fois qu'elle t'a adopté. Souris je, ne croyant pas un seul mot de mes propres paroles.

Chiara, adorable ? Elle menace de tuer une personne chaque jour, quand-même.

- Mais oui, repris-je enfin, alors que Matt soutient mon regard. Je viendrais avec mes amis. Donc, on se voit la semaine prochaine ?

Dans un sourire radieux, il se contente de hocher la tête puis de me faire un dernier signe de la main avant de quitter mon champ de vision, avant que je ne tourne à mon tour les talons et me dirige vers les bibliothécaires qui enregistrent mes emprunts.

Puis rapidement, je traverse une nouvelle fois le campus en sens inverse afin de regagner ma chambre, dans laquelle je trouve Jules, Andrew et Chiara qui ne semblent pas avoir bougé d'un centimètre.

- Enfin, t'en as mis du temps pour emprunter des livres. Me dit Jules lorsque j'arrive dans la pièce.

- Ouais, je suis tombée sur Matt. Me contentais-je de répondre tout en rangeant mes bouquins, avant de sauter de nouveau sur mon lit, aux côtés d'Andrew.

Aussitôt, les yeux de mes amis se posent sur ma personne, alors que Chiara fronce les sourcils en me fixant silencieusement.

- Ne dis rien. Prévins-je Chiara, alors qu'elle allait ouvrir la bouche sans doute pour faire une nouvelle remarque à son sujet.

Directement, elle lève les bras en signe d'innocence puis reposes ses yeux sur son ordinateur, alors que mon regard est attiré par Jules, qui semble dépité et ennuyé.

Tu sais ce qu'il veut.

- Ok Jules. Soupirais-je longuement, alors qu'il relève vivement la tête vers moi. Mets en route le Roi Lion. Ce n'est pas comme si on le connaissait déjà par cœur, après tout.

Mes amis finiront bel et bien par me tuer. C'est une certitude.

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