Play with fire ( Tome 2 )

By unxpetiteblonde

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Tout le monde pensait qu'ils avaient tourné la page. Ils s'étaient reconstruits chacun de leur côté, et vivai... More

before starting <3
NDA <3
prologue.
chapitre deux.
chapitre trois.
chapitre quatre.
chapitre cinq.
chapitre six.
chapitre sept.
chapitre huit.
chapitre neuf.
chapitre dix.
chapitre onze.
chapitre douze.
chapitre treize.
chapitre quatorze.
chapitre quinze.
chapitre seize.
chapitre dix-sept ( prt 1 ).
chapitre dix-sept ( prt 2 ).
chapitre dix-huit.
chapitre dix-neuf.
chapitre vingt.
chapitre vingt et un.
chapitre vingt-deux.
chapitre vingt-trois.
chapitre vingt-quatre.
chapitre vingt-cinq.
chapitre vingt-six.
chapitre vingt-sept.
chapitre vingt-huit.
chapitre vingt-neuf.
chapitre trente.
chapitre trente et un.
chapitre trente-deux.
chapitre trente trois.
chapitre trente quatre.
chapitre trente cinq.
chapitre trente six.
chapitre trente sept.
Dear Nora ...
chapitre trente huit.
chapitre trente neuf.
chapitre quarante.
chapitre quarante et un.
chapitre quarante deux.
chapitre quarante trois.
chapitre quarante quatre.
chapitre quarante cinq.
chapitre quarante six.
chapitre quarante sept.
chapitre quarante huit.
chapitre quarante neuf.
chapitre cinquante.
chapitre cinquante et un.

chapitre un.

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By unxpetiteblonde







Point de vue Nora Swan.





17h43. Université de Columbia. New-York.

Je regardais le soleil lentement se coucher au-dessus de nos visages depuis maintenant un long moment, tout en observant les élèves encore présents sur le campus se diriger vers les chambres étudiantes, ou vers le parking réservé aux élèves.

Les vacances de Noël viennent enfin de se terminer, et la rentrée n'en fut que plus difficile. J'avais passée mes quinze jours de repos à faire la fête avec mes amis, et plus particulièrement avec Chiara qui s'amusait à me traîner de partout, tous les soirs.

Et bien évidemment, elle nous entraînait tous dans ses plans foireux. Le pire fut sans doute lorsqu'elle a insisté pendant des heures pour nous emmener dans un zoo, et qu'on a finit par se perdre à l'intérieur tant il était grand. Je crois bien que ce jour-là, même elle avait envie de se jeter dans l'enclos des lions.

Où encore lorsqu'elle nous a tous emmenés dans un bar à strip-tease, à l'autre bout de la ville sans même se renseigner une seconde sur l'endroit.

Bref. Certaines choses n'avaient jamais changées.

- Je jure de tuer mon prof de philo un jour. S'élève une voix qui m'est familière. Putain, j'ai envie de lui couper les orteils à la hache et de lui faire bouffer.

Alors que mon regard se pose sur ma meilleure amie au loin, je lève légèrement les yeux au ciel tout en souriant, avant que mes yeux ne croisent ceux d'Andrew et de Jules, semblant excédés par le comportement de Chiara.

Nous avions tous les quatre intégrés l'Université de Columbia, en début d'année scolaire. C'est ce qui m'avait permis de réellement renouer le contact avec Jules, et aujourd'hui nous sommes devenus inséparables.

Nous passons littéralement tout notre temps ensemble.

Oui. Certaines choses avaient cependant bel et bien changées.

Avec l'aide de Jason et étonnement, celle de mon père qui s'était finalement rangé de mon côté, nous avions réussis à convaincre ma mère de me laisser entrer à Columbia, lorsque nous avions constatés que j'étais en liste d'attente pour Harvard. Tout comme Chiara.

Et elle avait finie par accepter.

C'était le plus beau jour de ma vie, sans aucune contestation possible. Des mois entiers de luttes, de cris, de désespoir qui auront finalement servis à quelque chose.

Mais surtout, j'avais pour une fois l'impression d'avoir plus qu'un géniteur. Plus qu'un père.

J'avais un papa.

Il avait prit le temps de m'écouter. Il m'avait regardé verser toutes mes larmes restantes, il m'avait sourit chaleureusement pour l'une des rares fois de ma vie. Et il m'avait prit dans ses bras. Rapidement certes, mais il l'avait fait.

Enfin, j'avais un parent. Et même si tout était rapidement revenu à la normale par la suite, cette situation m'avait rajouté du baume au cœur. Elle m'avait réellement fait du bien.

Mais ma mère avait accepté de me laisser intégrée cette école à la condition que j'excelle et que je réussisse mon année. Je n'avais d'autre choix que d'accepter, ce qui signifie que si j'échoue, je m'en irais à Rochester l'année suivante comme elle le souhaitait.

Ce sont les termes de notre accord. Et il est absolument hors de question que je termine ma vie en tant que styliste.

J'avais ici retrouvée Chiara, avec qui je partage ma chambre étudiante, ainsi que Jules et Andrew, et de nombreux élèves de Constance, mon ancien lycée.

L'université de Columbia accueille énormément de monde, et la réputation de mon ancien lycée permet à de nombreux élèves de rentrer dans cette prestigieuse école.

- Il t'a juste demandé d'arrêter de bouffer dans son cours. Souffle Jules, en s'installant sur le banc à mes côtés. T'en fais des caisses, Chiara.

- Bah non, justement. Continue-t-elle d'un ton faussement sérieux. Si je mange pas, je meurs. Tu voulais que je meurs ? Parce que je suis encore un peu jeune pour crever.

Le blond se contente de souffler profondément, alors que le sourire de Chiara s'élargit, heureuse d'avoir encore une fois le dernier mot.

Une enfant. Voilà ce qu'elle est. Mais je l'aime comme telle, disons que Chiara est ma dose de bonne humeur quotidienne.

- Et dire que Julia ne reprend les cours que dans une semaine. Soupire une nouvelle fois la brune en face de moi, tout en posant sa tête sur l'épaule d'Andrew. Des vrais chômeurs. On aurait du aller en école d'art, nous aussi.

Et s'il y'avait encore une chose qui avait fait basculer le cours de notre vie, c'est bien le fait qu'après le lycée, nous avons parfois pris des chemins différents les uns des autres.

Nous avions tous brillamment réussis nos examens. Je m'étais plongée dans mes cours, parce que je voulais au moins réussir mon année, et savoir que j'avais été capable d'exceller dans au moins un domaine. Je ne voulais pas laisser ma vie privée perturber ma réussite scolaire.

Et j'avais réussie.

Puis, certains sont rentrés à Columbia. Julia a intégrée son école d'art dont elle rêvait tant à seulement quelques mètres de notre école, bien que nous avions longuement insisté pour qu'elle vienne étudier avec nous.

Nous n'étions pas prêtes à nous séparer.

D'autres, comme Hannah, Adam ou encore Charlotte, avaient simplement formulés des vœux pour étudier à l'Université de New-York.

Nous continuions cependant à nous voir très régulièrement. Aucun d'entre nous n'avait quitté la ville de New-York.

Enfin.

Aucun, sauf eux.

Lewis et Kilian. Ils étaient les seuls à avoir quittés la ville après le lycée. Ils souhaitaient suivre leur passion pour le football et ont intégrés une école préparatoire dans le New-Jersey, laissant ici Andrew qui souhaitait se consacrer à un avenir hors du sport.

Et nous ne les avons plus revus une seule fois depuis ces six mois.

Pas une seule fois.

Cependant, Lewis prend souvent de mes nouvelles afin de s'assurer que tout se passe pour le mieux ici, tout comme il le fait avec Andrew qui passe ses soirées en appel vidéo avec eux.

- En école d'art ? Demande Andrew, en arquant un sourcil. Tu ne sais même pas dessiner un bonhomme en bâton. Ils t'auraient virés après quinze minutes de cours.

Chiara lève à son tour les yeux au ciel, alors qu'un sourire amusé s'installe sur mes lèvres, puis nous décidons rapidement de regagner nos chambres, la nuit commençant à tomber, et le vent frais à se lever.

J'avais choisie de prendre une chambre étudiante ici, que je partage ainsi avec Chiara, alors que Jules et Andrew cohabitent également ensemble. Disons que la distance n'était pas un soucis, mais je ressentais comme le besoin de m'éloigner enfin de ma maison, et de m'envoler petit à petit.

De prendre un nouveau départ.

De commencer une nouvelle vie.

Je continue cependant de rentrer régulièrement chez moi, notamment pour voir Jason à qui je ne semble pas vraiment manquer : Hannah et lui sont collés l'un à l'autre à la super glue, et même après tant de temps passés ensemble, il ne semble voir qu'elle.

Et c'est mignon. Savoir que mon frère a enfin trouvé le bonheur me met du baume au cœur.

Ouais enfin, tu dis pas la même chose quand t'entends leurs ébats au milieu de la nuit.

Ok. Ces moments-là font exception. Le reste du temps, ils sont mignons.

- J'ai une de ces envies de dormir. Lâche Chiara tout en sautant sur son lit, comme tous les jours. Non en fait, j'ai d'abord envie de manger. De vider les chocolats du distributeur. Et de dormir.

- J'arrive toujours pas à croire que tu ne prennes aucun kilos en bouffant autant. Dis-je simplement, en quittant mes chaussures pour me poser à mon tour sur mon lit.

Les chambres étudiantes de notre université sont tout simplement géniales : le parquet clair permet de donner une certaine luminosité à notre chambre spacieuse, et la grande fenêtre nous laisse une vue sur les jardins de notre école, magnifiques lors des périodes d'étés.

Les pièces ou nous vivons sont simples. Elles sont composées de deux lits, banaux mais confortables, de deux bureaux, de plusieurs étagères fixées au murs, et de placards afin d'y ranger nos vêtements. De même, les salles de bains sont personnelles et sont attribuées à claques chambres.

Bref, j'adore vivre ici.

Je m'y sens vraiment à ma place.

- Que veux tu, me répond Chiara, d'un ton exagérément théâtral. La perfection ne s'explique pas.

Je lève les yeux au ciel, puis sans un mot je me dirige rapidement dans la salle de bain afin de prendre une douche bien chaude et d'enfin décompresser de cette nouvelle journée.

Les études en droit sont intéressantes, mais qu'est-ce que c'est compliqué. Je n'aurais jamais pensé avoir autant de mal et devoir autant m'investir dans mes cours un jour.

Et pourtant, je sais que je le dois si je veux réussir et avoir un certain avenir.

Je pouvais me permettre de ne rien faire au lycée, parce que je savais que j'aurais mon diplôme, et j'étais surtout une vraie petite peste qui préférait répondre aux professeurs plutôt que de travailler et de s'investir.

Les cours ne m'intéressent toujours pas, mais je sais que mon image auprès des autres n'est plus ma priorité pour réussir.

Le nom des Swan n'est pas ce qui m'offrira une carrière, ni même ma réussite à Columbia, au contraire de Constance.

La vérité est que j'avais énormément changée, en très peu de temps. Je suis restée Nora Swan extérieurement, mais ma manière de voir le monde, ma façon de penser et mon attitude à l'égard de moi-même et des autres n'était plus la même.

Parce que malgré tout, il m'avait changé.

Mais j'ignorais encore si c'était une bonne chose. Si je devais le remercier. Ou le haïr davantage pour ça.

Mais dans tous les cas, je semblais avoir gagnée en maturité. Les autres ne percevaient sans doute pas ce changement, mais moi je le ressentais.

Malgré tout, je reste Nora Swan et comme les bonnes habitudes ne se perdent pas, je n'avais pas perdue mon amour propre et mon estime envers moi-même.

Il fallait bien que je me charge de m'aimer toute seule.

J'éteins après de longues minutes l'eau de la douche et enroule mon corps dans une grande serviette blanche, avant de retourner dans ma chambre, ou Chiara semble affalée sur son lit, les yeux rivés sur son téléphone.

Alors que j'enfile simplement un jogging et un sweat à mon frère, mes yeux se posent sur Chiara, qui vient subitement de se redresser, les sourcils froncés et l'air fermé.

À mon tour, je fronce les sourcils et la regarde de nouveau se laisser tomber sur le lit, dans un profond souffle.

- Arrêtes de le pister. Me contentais-je de dire, alors que son regard croise le mien.

- Je ne le piste pas. Je suis tombée par hasard sur son profil. Me répond mon amie, alors que j'incline la tête, et la regarde comme si elle me prenait pour une débile.

Encore une chose qui a changée.

Chiara et Lewis n'étaient officiellement plus ensemble. Et ce, depuis quelques mois.

Je crois que cette nouvelle m'avait davantage fais de mal qu'à elle. Et Julia en avait même pleurée, mettant en avant toute sa sensibilité.

Elle était bien trop investie dans cette relation.

Je crois seulement que la distance ne leur réussissait pas, et chacun pensait qu'il valait mieux cesser cette relation qui ne rimait plus à rien. Ils ne semblaient pas fait pour s'engager dans une telle relation, pour être en couple, ni même pour être ensemble.

C'était d'un commun accord. Et d'après leur dires, ils sont en très bon termes aujourd'hui.

Mais pourtant, je sais que Chiara subit le manque de Lewis chaque jours. Elle agit comme si ça lui était égal, et à d'ailleurs reprit ses vieilles habitudes, mais le fait est qu'elle piste Lewis dès qu'elle le peut, et n'apprécie jamais de voir qu'une nouvelle fille apparaît dans ses abonnements sur les réseaux.

Mais je sais qu'elle ne me l'avouera jamais de sa propre bouche.

Question d'égo.

- Franchement, poursuit Chiara tout en posant enfin son portable. Il pourrait au moins faire l'effort de se taper des filles à mon niveau. Bordel, un peu de respect.

- Ce n'est pas parce qu'il s'abonne à des filles sur les réseaux qu'il se les tape, Chiara. Dis-je en souriant légèrement, avant de me diriger de nouveau vers la salle de bain, afin d'appliquer mes crèmes habituelles.

- Arrêtes d'être aussi innocente. Me dit Chiara depuis la chambre. On dirait Julia. Tu sais autant que moi qu'il a du se taper la moitié du New Jersey. Poursuit-elle alors que je roule des yeux face à cette exagération. Mais ça m'est égal. Lewis et moi, c'est fini depuis bien longtemps.

Je garde le silence tout en terminant mes soins puis regagne la pièce, pour me jeter sur mon lit et soupirer d'aise.

- Tu crois qu'ils vont revenir ? Demande subitement Chiara, alors que je la vois fixer le plafond d'un air pensif.

Je garde longuement le silence, semblant réfléchir à la question de mon amie, sans pour autant parvenir à formuler une réponse.

Est-ce qu'ils vont revenir ?

- Je sais pas. Soufflais-je seulement. Ils te manquent ?

- Bah, un peu. M'avoue finalement Chiara, alors que je me redresse soudainement. C'est juste bizarre de ne plus être avec eux. Et toi ? Il te manque ?

Après l'avoir fixée quelques secondes, je me laisse retomber sur mon lit et fixe également le plafond clair de notre chambre, l'esprit perdu.

- Lewis me manque. Dis-je finalement, d'un ton neutre et détaché.

- Et Kilian ? Me questionne une fois encore la voix de Chiara, sans me laisser de répit.

Kilian. Kilian Harris.

Même loin de lui, j'entendais son nom tous les jours. Comme s'il refusait de quitter ma vie, alors qu'il l'a fait de son plein gré.

- Non. Dis-je en essayant de garder mon air détaché et ma voix impassible. Tu crois que Lara lui manque ?

Sans attendre une seconde, Chiara éclate d'un rire franc, alors que je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire.

Mieux vaut rire de la situation.

D'accord, mais t'es pas sensé en rire.

Mais au-delà de ça, voilà comment esquiver un sujet sensible.

J'étais devenue une professionnelle dans la matière, et je trouvais toujours le moyen de passer outre le sujet Kilian Harris.

Parce que malgré le temps, il reste pour moi un sujet sensible à aborder. Une part délicate de mon passé. Et je refuse encore de parler de lui.

Dans un léger souffle, je me lève de nouveau de mon lit dans le but d'aller prendre un peu l'air afin de vider mon esprit de toutes les pensées qui semblent se bousculer à l'intérieur, et alors que je me dirige vers la porte, la voix de Chiara me stoppe une nouvelle fois.

- Je sais que t'as tourné la page, mais tu n'éviteras pas le sujet toute ta vie, Nora. Et je te ferais parler. Me dit-elle simplement, avant que je ne sorte sans un mot de notre chambre.

Tout compte fait, je dirais que je suis devenue une professionnelle. Mais pas avec elle.

Chiara essaie de me faire parler tous les jours, depuis maintenant de longs mois, comme si j'étais chez ma psychologue. Mais elle n'y ait encore jamais parvenue.

Simplement parce que je n'ai rien à dire.

Une fois la porte fermée, je prends une grande bouffée d'air afin de calmer les battements de mon cœur accélérés à la simple entente de son nom. Comme d'habitude.

Puis, je marche lentement le long du couloir central, les yeux rivés sur le sol, alors que je jure intérieurement contre moi-même.

Reste indifférente, putain.

Bah, j'essaie figures-toi.

Ça fait un an. Tournes la page.

Un an. Une putain d'année. Le temps semblait passer si rapidement, et pourtant je le trouvais encore trop lent.

Quand est-ce qu'il sortira de ma tête ?

Pas un seul message. Pas un seul appel. Pas une seule nouvelle en six mois.

Rien. Le néant.

J'aurais aimé dire que je me suis reconstruite. Parce que cette histoire n'est pas récente, et que je suis sensé être passée outre depuis tous ces longs mois.

Mais la vérité est que c'était terriblement difficile. Je ne parvenais pas à effacer notre histoire de ma tête comme j'aurais aimée le faire, et je ne sais même pas si j'en avais l'envie.

Pourtant, j'avance la tête haute et malgré la douleur intense qui ne semble pas vouloir me quitter depuis tout ce temps, je souris.

Et quand mon chagrin refait alors surface, je me dis simplement que demain, personne ne verra rien. J'aurais un grand sourire, je dirais que je suis juste fatiguée ou que je ne dors pas très bien.

Mais je vais mieux. Je ne vais sûrement pas bien. Je vais juste mieux.

Et je me contente de ce mieux pour le moment.

Parce que la vie continue, et j'avais compris que je ne pouvais pas l'attendre éternellement, ni même continuer à l'aimer et à l'estimer inconditionnellement, en vain.

Aujourd'hui, cette histoire est derrière moi. C'est du passé, et tout ce qu'il me reste de lui sont des souvenirs. Douloureux certes, mais ce sont des fragments de notre histoire qui ne semblent pas encore vouloir disparaître.

Alors que je continue à marcher, je me sens violemment perdre l'équilibre et me rattrape de justesse, en réalisant que je viens juste de foncer droit sur quelqu'un, comme une idiote.

- Oh, mais c'est pas vrai ! Souffle une voix masculine, alors que je relève la tête.

Mes yeux plongent directement dans des iris marrons, alors que je verrouille mon regard à celui face à moi, semblant d'abord froid, puis s'adoucissant légèrement lorsque nos yeux rentrent en contact.

Je suis certaine de reconnaître cet homme.

- Toi ? Me demande-t-il soudainement, alors que je fronce les sourcils.

Puis, il me faut à peine deux secondes de réflexion pour que les souvenirs ne ressurgissent enfin dans ma tête, et pour me rappeler que j'ai bel et bien déjà rencontrée cet homme.

Il y'a un mois ...

« - Elle est où, encore ? Demandais-je à Julia tout en essayant de trouver Chiara parmi l'immense foule.

Cette dernière a décidée de nous traîner dans une fête étudiante, comme elle le fait toutes les semaines depuis la rentrée des classes. Et à chaque fois, elle trouve le moyen de disparaître pendant des heures.

- La dernière fois, elle était tellement bourrée qu'elle a finit dans un buisson. Donc, le champ des possibilités est très large. Me répond Julia, tout en trempant ses lèvres dans son verre.

Elle nous les fera vraiment toutes. Je suis à deux doigts de l'attacher à moi pour être sûre de ne pas la perdre la prochaine fois.

Je trempe mes lèvres dans mon verre d'alcool, tout en espérant partir rapidement d'ici.

J'adore les fêtes. Mais celle-ci est carrément nulle. D'autant plus que les garçons n'ont pas voulus venir, préférant rester au campus pour regarder un match de football.

Donc, Julia et moi sommes simplement plantées au milieu d'étudiants bourrés, à espérer que Chiara ne soit pas encore morte.

- Je vais l'appeler, on devrait plutôt aller dehors pour l'attendre. Hurle Julia par dessus la musique, alors que je hoche la tête silencieusement.

Je la vois tenter de se faufiler à travers la foule, et j'eus à peine tourner les talons que je sens mon corps violemment en percuter un autre, et toute la quantité de mon verre se vider sur de la personne face à moi.

Ah. Merde.

C'est bon, ça le tuera pas.

- Putain ! Regardes où tu vas ! S'élève une voix, qui me fait directement relever la tête.

Mes yeux s'ancrent directement dans deux iris marrons claires, qui me fixent d'un air froid et meurtrier, comme si je venais de tuer sa mère.

- Oh ça va, je te sers de l'alcool à volonté et en plus, gentiment. Remercies moi au lieu de m'agresser. Soufflais-je, alors que son regard se noircit davantage.

Ok. J'aurais dû me taire.

Mais depuis quand je me tais, déjà ?

- Ma chemise m'a coûté 300$. L'alcool ça se sert dans des verres, pas sur les gens. Soupire-t-il à son tour, tout en jetant un coup d'œil à son haut anciennement blanc.

300$ ? Quel gosse de riche.

Dit-elle.

- J'innove. J'aime pas être comme les autres. Haussais-je les épaules tout en me mordant la lèvre inférieure afin de ne pas me moquer de lui.

Il ne manquerait plus que ça.

Et son attitude de mec totalement bourré qui essaie pourtant de paraître sobre et sérieux ne me donne que plus envie de rire de lui.

- Bah écoutes bébé, t'innoveras jusqu'au bout et tu te feras un malin plaisir de nettoyer ma chemise. Dit-il une nouvelle fois.

Aussitôt, je sens l'entièreté de mon corps se figer, alors que mon cerveau n'assimile pas la fin de sa phrase, et mon sourire disparaître de mes lèvres alors que je sens toujours ses yeux sur moi.

Bébé.

Je sens les battements de mon cœur lentement s'accélérer et celui-ci se compresser dans ma poitrine, alors que mes mains deviennent moites et mes jambes fébriles.

Mon regard se perd dans le vide et je me sens petit à petit déconnectée du monde.

Bébé.

Putain de merde.

- Euh ... ça va ? Entendis-je une voix s'élever une nouvelle fois. Je suis désolé, je rigolais juste. Évidemment que tu ne vas pas laver ma chemise.

Sa voix ne semble être qu'un simple et léger bourdonnement pour mes oreilles, alors que la musique au loin ne me parvient même plus.

Les yeux rivés sur un point au loin que je ne semble même plus distinguer, je tourne les talons machinalement sans un dernier regard à mon interlocuteur, me faufilant à travers les étudiants avec une facilité déconcertante, sans même savoir où je vais.

Rageusement, j'essuie une larme qui coule le long de ma joue, et prends une grande bouffée d'air frais lorsque j'arrive enfin à l'extérieur.

J'ai l'impression d'étouffer.

Il faut que je parte d'ici.

Je ne peux pas rester une seconde de plus. »

Alors que je mes yeux ne quittent pas les siens, je semble soudainement réagir et faire un pas en arrière, tout en ouvrant légèrement la bouche, surprise de le voir ici.

- Moi. Lui répondais-je enfin déboussolée, avant de toussoter légèrement et de reprendre mon assurance habituelle. Ta chemise est nettoyée ?

Ok. Je me fous clairement de sa gueule. Mais je me souviens parfaitement de lui, ainsi que du fait qu'il m'avait particulièrement énervée avec son irrespect et sa chemise à 300$.

Et surtout avec son surnom.

- Elle est comme neuve. Sourit il, l'air d'être soudainement gêné. Je suis désolé, j'étais grave bourré et je crois que j'ai l'alcool un peu mauvais.

En silence, je plisse légèrement les yeux sans détourner mon regard du sien, afin d'y déceler une once de sarcasme ou de moquerie.

Mais rien. Il semble sincère.

- Ce n'est rien. Dis-je finalement, tout en restant réticente. J'ai pas été très polie non plus en m'enfuyant comme une voleuse.

Il lâche un léger rire tout en hochant la tête, alors que j'esquisse un bref sourire, ne sachant que dire d'autre.

- Je m'appelle Matt. Souffle-t-il enfin, un sourire amical aux lèvres, son regard et ses iris marrons verrouillé au mien. Et j'espère que cette fois, la première impression ne sera pas la plus importante.

Je hoche la tête en souriant et reste quelques secondes silencieuse, alors qu'il semble attendre une quelconque réponse de ma part.

C'est une évidence. Ce mec est incroyablement beau.

Sa peau métissée lui donne un charme dingue, et ses iris envoûtantes semblent lui donner un regard magnétique, qui exerce une sorte d'attraction mystérieuse dès que mes prunelles croisent les siennes, et son sourire angélique ne le rend que plus magnifique.

Wow. C'est puissant.

Ok, ressaisis-toi. T'es plus une adolescente.

Puis de toute façon, les mecs les plus attirants physiquement sont souvent ceux de qui il faut le plus se méfier. J'avais fini par l'apprendre.

Et depuis ce jour, j'avais appris à fuir les hommes comme la peste. Simplement parce que j'avais appris qu'ils étaient sans exception tous les mêmes.

- Nora. Dis-je finalement, en reprenant enfin un air décontracté. Ne dit-on pas que la première impression est toujours la bonne ?

Parce qu'elle l'est. La première impression est fondamentalement la bonne. Et je l'avais appris de nombreuses fois. J'avais retenue la leçon. Parfaitement.

- Disons que je fais entorse à la règle. Me dit alors le brun face à moi, en balayant des mèches de cheveux retombant sur ses yeux. Et je te le prouverais.

Je me sens lentement déglutir face à son regard profond, alors qu'un léger sourire apparaît sur ses lèvres, comme s'il était fier d'avoir réussi à me déstabiliser en quelques mots.

J'allais une nouvelle fois ouvrir la bouche, alors qu'une présence se fait sentir à mes côtés, me forçant ainsi à tourner la tête.

Je pose alors mes yeux sur Chiara, les bras pleins de chocolats ce qui me confirme ainsi qu'elle a bel et bien vidé le distributeur.

J'arque un sourcil en reportant mon regard sur son visage, pour la voir silencieusement fixer Matt, les yeux plissés et le visage fermé.

- T'es qui ? Lui demande-t-elle finalement de sa voix nonchalante, tout en fourrant une barre chocolatée dans sa bouche.

Chiara et le tact. Une folle histoire d'amour.

- Matt. Dit seulement le concerné, avant de froncer les sourcils. Et toi ? Tu t'es ruinée dans le distributeur ? Tu sais que c'est limité ?

Depuis que nous sommes ici, Chiara développe une passion pour tous les distributeurs, peut importe ce qu'ils vendent, et n'hésite pas à gaspiller sa monnaie à l'intérieur.

Pour faire une réserve de bouffe, dit-elle.

- Je me ruine tous les jours, dans le distributeur. Rétorque ma meilleure amie, le regard toujours aussi méfiant. Tu veux quoi à Nora ?

Je roule des yeux avant que le regard intrigué de Matt se pose de nouveau sur moi, alors qu'il ne semble pas comprendre l'attitude de Chiara.

Normal. Il ne la connaît encore pas.

- C'est Chiara. Dis-je finalement à sa place afin de donner une réponse claire à Matt. Ma meilleure amie.

Celui-ci se contente seulement de hocher la tête, puis il nous annonce devoir partir et tourne les talons après un dernier sourire à mon égard, et un regard troublé en direction de la brune face à moi.

- T'abuses. Soupirais-je en posant mes yeux sur Chiara, alors qu'elle hausse les épaules et marche silencieusement à travers le couloir.

- Je l'aime pas. Se contente-t-elle de me répondre nonchalamment, tout en fourrant un chocolat dans sa bouche.

Mais est-ce que Chiara aime quelqu'un ?

Oui. Elle-même. Et ça lui prend déjà beaucoup de temps et d'énergie.

- Il ne t'a rien fait. Et tu ne le connais même pas. Ripostais-je d'un ton las, alors qu'on arrive devant la chambre des garçons.

C'est notre quotidien. Chiara et moi avons pris l'habitude de passer notre temps libre dans la chambre de Jules et d'Andrew, qu'ils partagent seulement à deux alors qu'il y'a trois lits.

Donc quand Chiara s'absente toute une nuit sans donner de nouvelles, et que Jules s'amuse à faire de même, il m'arrive de dormir dans cette chambre, en passant la moitié de la nuit à discuter avec Andrew.

Nous nous sommes énormément rapprochés.

- Je sais. Répond la brune en ouvrant la porte sans frapper. Mais son front fait la taille du planisphère, et ça me fait peur.

Directement, je fronce les sourcils face à ses paroles, alors que les yeux des garçons se posent sur nous, semblant nous fixer troublés.

Le front de Matt est parfaitement normal.

Mais c'est Chiara. Elle trouve toujours quelque chose à critiquer chez ceux qu'elle n'aime pas.

Alors qu'Andrew détourne rapidement le regard et continue de parler au téléphone avec son interlocuteur, je m'affale sur le seul lit de libre, et Chiara se laisse tomber sur celui de Jules, sous le regard blasé de ce dernier.

- Et après, je me demande pourquoi il n'y a plus de bouffe au distributeur. Se contente de soupirer le blond, alors que je lâche un bref sourire.

- Il faut être plus rapide. Répond Chiara, tout en lui lançant un chocolat sur le front, sans aucune délicatesse. Je te donne 0,60$ de ma richesse, estimes-toi heureux.

- Je suis à deux doigts de lâcher une larme. Ironise Jules, alors que Chiara sourit fièrement.

Je lance un bref regard à Andrew, alors qu'il plonge rapidement ses yeux dans les miens afin de m'adresser un sourire chaleureux, que je lui rends avant de détourner enfin les yeux.

Tu sais avec qui il est au téléphone.

Il ne faut pas avoir 140 de QI pour le deviner.

- J'ai une question. Lâche subitement Jules, alors que je pose mon regard sur lui.

- Dis toujours. Soufflais-je seulement, déjà excédée par ses questions existentielles.

Jules a le don de se poser des questions sans aucun sens, mais qui le perturbent bien trop pour qu'il puisse bien en dormir la nuit.

Il passe parfois des heures à faire des recherches sur des sujets dénués de sens, tel que la fin du monde, où encore sur les théories du complot quand à la mort de Michael Jackson.

- Vous croyez qu'en 1920, les gens voyaient la vie en noir et blanc ? Nous demande-t-il, les yeux rivés sur le mur, un air sérieux sur son visage.

Dîtes-moi que je rêve.

- Bien-sûr Jules, c'est évident. Ironisais-je tout en levant les yeux au ciel, alors que son regard se pose sur moi et qu'il arque un sourcil.

- Vraiment ? Me demande le blond, semblant vraiment croire à mes mots. Genre, le bleu et le vert n'existaient pas ? Incroyable.

Je fronce les sourcils face à son air sérieux qui refuse de le quitter, alors que Chiara soupire profondément tout en posant un regard excédé et froid sur notre ami.

- Si tu n'arrêtes pas avec tes questions stupides, je t'enverrais vite rejoindre Louis XVI pour lui demander de quelle couleur il voyait la vie. Souffle la brune, tout en fourrant son chocolat dans sa bouche.

De vrais enfants.

- Louis XVI, c'était même pas en 1920. Renchérit Jules, de son air enfantin. Idiote.

Alors que Chiara roule des yeux une nouvelle fois, un bref sourire vient étirer mes lèvres face à l'air perturbé et sérieux de Jules, semblant encore se demander si la vie en 1920 était en noir et blanc.

- Jules, lui dis-je finalement comme si je parlais à un idiot. Les couleurs existaient en 1920, il ne faut pas avoir 147 de QI pour le savoir. Les gens ont toujours vu les couleurs, comme toi et moi.

Parfois, j'ai vraiment l'impression de m'adresser à un enfant de six ans.

- Sauf les daltoniens. Intervient Chiara, en haussant les épaules alors qu'un sourire à la fois amusé et excédé étire mes lèvres.

Jules n'eut le temps de rajouter quoi que ce soit que nous entendons Andrew raccrocher enfin avec son interlocuteur.

- C'était temps. Lâche subitement Jules, alors que notre ami roule des yeux. Deux heures au téléphone ! T'es sûr que t'étais pas une fille dans une autre vie ?

- Presque certain, oui. Souffle Andrew, d'un air à la fois désespéré, à la fois habitué aux bêtises de Jules.

Jules est vraiment devenu ce que l'on appelle le clown de la bande. Depuis que nous passons nos journées avec lui, il n'y a pas un jour qui s'écoule sans qu'il ne nous fasse rire, ou sans qu'il nous donne des envies de meurtres à cause de ses paroles ou ses questions stupides.

Mais c'est Jules. On l'aime comme il est.

- Comment va Lewis ? Demandais-je enfin à Andrew, tout en fixant mes ongles manucurés.

Tu sais très bien comment va Lewis.

- Il va bien. Sourit légèrement Andrew. Je crois qu'il s'ennuie, il a carrément commencé à regarder des télé-réalités en français. Alors qu'il comprend pas le français. Finit-il en fronçant les sourcils, ce qui me fait davantage sourire.

Je vois Chiara rouler désespérément des yeux, alors que Jules se contente de sourire.

- Et Kilian ? Demande finalement Jules. Tu ne demandes pas comment il va ?

Kilian. Kilian. Kilian.

Ils ne vont donc jamais me laisser tranquille avec lui ?

- J'ai vraiment l'air d'en avoir quelque chose à foutre de comment va Kilian ? Demandais-je en retour, un air indifférent et impassible sur le visage.

À vrai dire, j'entends tellement parler de lui chaque jours autour de moi que je n'ai pas cette impression qu'il soit parti.

C'est comme s'il était toujours parmi nous.

Sauf que ce n'est bel et bien plus le cas.

Et j'aimerais simplement ne plus entendre son nom sortir de la bouche de mes amis tous les jours. Mais c'est impossible.

Sa vie ne devrait plus m'intéresser. Pas après une année entière. Pas après tout ce temps.

Et pourtant, à chaque fois que l'on aborde son sujet, que j'entends son nom ou que quelque chose en rapport avec lui émerge, je me sens secrètement défaillir et déglutir.

- Bref, il va bien aussi. Continue Andrew, ne semblant pas prendre mes paroles en compte. Il passe ses journées sur le terrain de foot. Fidèle à lui-même.

- C'est bien. Soufflais-je finalement. Au moins, il est fidèle à quelqu'un.

Ok. C'est sorti tout seul.

Directement, les sourcils d'Andrew s'arquent d'un air amusé, alors que Jules se mord la lèvre afin de ne pas rire.

Et bien évidemment, Chiara éclate d'un rire franc sans se retenir, m'arrachant un léger sourire amusé.

- T'es dure, Nora. Me dit enfin Andrew, alors que je fronce les sourcils.

Je suis dure ?

- Non. Répliquais-je sèchement. Je ne le suis justement pas assez.

Si j'étais dure, je n'accepterais même pas d'entendre le nom de Kilian Harris sortir de la bouche de quelqu'un en ma présence.

Comme j'avais refusée d'entendre celui de Will durant de longues semaines.

Et pourtant. Je prends sur moi. J'encaisse et je subis simplement en souriant, comme si cette histoire était passée à la trappe.

Parce que ça devrait être le cas, aujourd'hui.

Et malgré tout, je ne peux empêcher mon cœur de subitement se compresser dans ma poitrine, mon corps s'immobiliser et trembler lorsque l'on me parle de lui.

C'est comme si après une année, je ne pouvais plus me permettre d'être touchée par notre histoire. Je devais être passée à autre chose. Je ne devais plus ressentir son manque.

Et face aux autres, j'y parvenais. Je souris, je dis que je n'en ai plus rien à faire. J'affirme que son prénom et sa voix me sont totalement sortis de la tête. Et je suis heureuse.

Face aux autres. Je le suis. Où du moins, je le parais.

- Tu sais qu'un jour, tu devras le revoir. Poursuit Andrew, d'un air ferme mais pas moins doux.

Le revoir ?

- Ouais, et alors ? Haussais-je simplement les épaules. Je m'en fiche, il pourrait même revenir demain que ça me serait égal. Mais de préférence, je préfère qu'il ne revienne jamais et qu'il meurt dans le New-Jersey. Bonne idée, non ?

Je ne veux jamais le revoir.

- Là, je reconnais ma copine. Sourit Chiara fièrement. Et je propose même qu'on le tue nous même pour qu'il meurt plus vite. Évidemment, on organisera une cérémonie digne de ce nom pour lui, en bonnes amies que nous sommes.

Je roule directement des yeux, alors que Jules pouffe de rire et qu'Andrew soupire, excédé.

Sans un mot supplémentaire, je me lève du lit nonchalamment tout en lançant un bref regard à mes amis, un sourire radieux aux lèvres.

Alors qu'à l'intérieur, je sens une nouvelle fois mon cœur se comprimer dans ma poitrine. J'en aurais presque peur, si je n'avais pas finis par prendre l'habitude.

C'est comme si l'on s'apprêtait à me l'arracher.

- Je vais me coucher. Souris je, avant de quitter la chambre sans un mot, clôturant ainsi ce sujet bien trop sensible.

J'allais fermer la porte, lorsque j'entends la voix de Jules s'élever dans mon dos, dans une voix mélodieuse et chantante.

- L'amour brille sous les étoiles, d'une étrange lumière. La terre entière, en parfaite harmonieee ...

Je ferme directement la porte tout en grimaçant face à sa voix fausse devenue stridente et bien trop aigüe, alors que je l'entends tout-de-même exploser de rire, sans doute fier de ses enfantillages.

Mais je sais qu'il ne chante cette chanson que dans un seul but précis.

Parce qu'il est fan du Roi Lion ?

Je roule des yeux tout en faisant taire ma conscience et commence à marcher silencieusement jusqu'à ma chambre, mes pensées divaguant une nouvelle fois vers ce seul et unique sujet.

Ce sujet. Cette personne qui semble pourrir toutes mes journées sans exception.

Est-ce qu'un jour, j'arriverais à entendre parler de Kilian sans vouloir hurler et crier au monde à quel point je le hais ?

Est-ce que j'arriverais à parler volontairement de lui, simplement comme un chapitre de mon passé maintenant révolu, et non comme une putain de maladie dont je n'arrive pas encore à guérir ?

Parce que c'est le cas.

L'amour est une maladie. Et l'on dit souvent que toutes les maladies sont éphémères.

Alors quand est-ce que moi, je guérirais enfin ?

Parce que de toute évidence, je ne ressens plus aucun amour pour lui. Je n'éprouve rien d'autre que de la rancœur et de la haine.

Une terrible rancœur.

J'arrive rapidement dans ma chambre, enfile un pyjama et me glisse sous les draps de mon lit, fermant directement mes paupières, tout en essayant de calmer mon esprit embrouillé.

Comme il l'est tous les jours, depuis un an.

Puis, je sens une larme couler le long de ma joue, avant de s'écraser sur mon oreiller, suivie de près par des dizaines d'autres qui finissent toutes par mourir sur mon lit.

Et comme tous les soirs, je laisse de vieux souvenirs me revenir en mémoire, qu'ils soient bons ou mauvais, heureux ou sombres.

Mais dans tous les cas. Ils finissent tous par me faire verser des larmes.

Et mon cœur semble alors se briser une nouvelle fois. À chaque fois.

Et comme tous les soirs, je me pose cette même et unique question, comme un disque rayé qui tourne en boucle dans ma mémoire :

M'en sortirais-je un jour ?


***

Hello ! J'espère que vous allez tou(s)tes bien !

Je suis super heureuse de vous retrouver ENFIN après deux mois d'attente ... et j'espère que vous n'êtes pas déçues de ce chapitre <3

D'ailleurs, qu'en avez-vous pensé ? J'ai hâte de connaître vos avis :)

Bref, bienvenue à tou(s)tes sur ce nouveau tome de Play With Fire, et je suis super heureuse de poursuivre cette aventure avec vous, ainsi que de vous faire découvrir davantage cet univers et nos personnages ;)

Prenez soin de vous, on se retrouve vite ! 🤍

Instagram : _unxpetiteblonde_ ( si vous cherchez à me contacter quelque part ahah ).

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