Phantom Manor's Tales : Dans...

By Harry-Ravenswood

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Gwenda Robinson, veuve et mère de deux enfants, décide de s'installer à Thunder Mesa, petite ville de l'Ouest... More

Les personnages
BookTrailer
Plantons le décor !
Prologue
Un Nouveau Départ - Gwenda
Barry Claude - Mélanie
Informations - Gwenda
Conforme - Mélanie
Mort Subite - Mélanie
L'oncle Luis - Gwenda
Non Omnis Moriar - Gwenda
La Crypte - Mélanie
En Grand Danger - Gwenda
Sawyer Bottom - Mélanie
Phantom Manor - Gwenda
Prétendants - Mélanie
Des Douze Coups De Minuit... - Gwenda
Histoire De Famille - Gwenda
" Je te hais " - Mélanie
Mélanie Ravenswood - Gwenda
Dans Ton Ombre Pour Toujours... - Mélanie
Mr. et Ms. Collins - Gwenda
Grim Grinning Ghosts - Gwenda
Le carnet - Gwenda
" Je n'ai jamais voulu devenir ça " - Gwenda
Épilogue
Fanbook
Merci

L'assassin - Mélanie

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By Harry-Ravenswood

Plus nous nous rapprochions, plus le capitaine Falls s'affolait. Il fallait garder son sang froid. Normalement c'était lui l'expert dans ce genre des situations, pardi !

- Capitaine, ai-je crié par-dessus son propre boucan et celui de la barque allant de plus en plus vite sur l'eau, calmez-vous je vous en prie !

- Mélanie, a-t-il pleurniché, nous ne pouvons plus rien faire...

- Mais si ! Aidez-moi à ramener le bateau sur le côté ! Ainsi nous pourrons sauter !

J'ai recommencé à battre l'eau avec mes mains en vain.

- J'avais prévu les pagaies, s'est-il dit à lui tout seul, où sont-elles passées ?

Comment allions-nous nous en sortir s'il ne m'aidait pas le moins du monde ?

- Je sais, capitaine, lui ai-je répondu impatiente, mais visiblement elles ne sont plus là. Alors donnez la main à la pâte !

Reprenant ses esprits, il a, lui aussi, battu l'eau de ses mains. Mais le courant était bien trop fort et nous emportait contre notre gré. Nous n'étions plus qu'à une centaine de mètres de la chute.

- Mélanie, m'a appelé calmement le capitaine Falls, regardez-moi.

Je l'ai alors regardé, les yeux dans les yeux. Il a souri, lâchant une larme coulant le long de son visage et venant s'écraser contre le bois de la barque. Il a attrapé mes deux épaules et a murmuré :

- Vous chantez comme une reine. J'ai été ravi de faire votre connaissance.

Puis il m'a violemment poussé en arrière. Je suis tombée dans l'eau, buvant la tasse, et suffocant à plusieurs reprises. Je me suis faite emporter par le courant pendant quelques secondes, avant que je ne m'échoue sur un gros tronc d'arbre, à moitié dans l'eau, à moitié sur terre. Une vive douleur a tiraillé tout mon ventre, la vitesse à laquelle le courant m'avait poussé sur le bois était impressionnante ! Retrouvant l'usage de mes poumons, j'ai pu prendre une grande et longue respiration. Je me suis accrochée comme je pouvais, ma robe flottant tout autour de moi. J'ai regardé tout autour de moi, plus de signes du capitaine Falls, plus de barque. Il était tombé, et s'était noyé, s'il ne s'était pas fracassé sur les rochers avant. Il m'avait sauvée.

J'ai commencé à pleurer, lorsque le même rire que j'avais entendu lors de l'assassinat de Sawyer s'est fait entendre. Et le pire était que je n'arrivais toujours pas à le remettre sur la tête d'une personne, alors qu'il m'était si familier.

꧁꧂

- Miss Ravenswood !

J'ai levé la tête, tremblante et sous le choc. Un homme me tendait la main. Il avait une grande moustache toute touffue.

- Iggy, ai-je crié soulagée.

Ignatius Knight était un grand ami à mon père. Il était responsable des mines de la Big Thunder Mining Company. Mais, que faisait-il ici ? Il fallait mieux me méfier, car c'était peut-être lui qui était l'assassin au rire sadique.

- Que faites-vous ici, lui ai-je demandé avec un sourire gêné.

- Je vous retourne la question, a-t-il éclaté de rire, avez-vous vu votre état.

Ce n'était pas lui. Il avait rigolé totalement différemment. Il avait un rire calme et doux.

- Je viens de...

J'ai avalé de travers alors que les larmes revenaient.

- Le capitaine Falls il a...

Il a tout de suite compris. Il m'a tendu la main, et m'a tiré. Je suis remontée avec beaucoup de peine tout en m'appuyant sur le tronc. J'étais trempée. Ma robe pesait bien une demie-tonne. J'avais froid et je claquais des dents. J'ai repris le chemin du manoir, avec Ignatius, toujours en larmes. J'étais effondrée.

L'extrémité des doigts sur ma bouche gelée, je me suis pliée en deux en pleine forêt, prise de gros sanglots. Il s'est arrêté, et m'a prise dans ses bras.

J'étais dans un état tellement déplorable... Mes cheveux formaient des queues de rat, mon maquillage avait coulé, et mes vêtements me collaient à la peau. Et j'étais là, au beau milieu de nulle part, à pleurer sans pouvoir s'arrêter, dans les bras de l'ami de mon père.

- Venez, a-t-il dit, je vais vous ramener chez vous.

Lorsque j'ai traversé Thunder Mesa, les gens me regardaient comme s'ils avaient vu un fantôme. Oui, je ne rentrais pas en ce moment dans le code de la lady parfaite dans toutes les situations. Mais j'allais mal, ma vie s'écroulait, et je n'allais pas le cacher. Je n'étais pas faite pour être une lady, point. Ignatius les repoussait, en leur criant d'aller voir ailleurs. Mais, un homme est arrivé essoufflé juste devant nous.

- M. Knight ! M. Ravenswood vous demande d'urgence à la mine, a-t-il soufflé épuisé.

- Comment ?

Ignatius s'est tourné vers moi puis de nouveau vers l'homme.

- Accompagnez Miss Ravenswood jusqu'au manoir, lui a-t-il indiqué.

J'ai fait non de la tête et j'ai murmuré :

- Ne vous inquiétez pas pour moi, cet homme est déjà à bout de souffle. Je peux rentrer seule, je vous assure.

- Je vous fais confiance, a-t-il dit en me touchant la joue, vous êtes la fille d'un ami très proche, je ne voudrais pas vous voir effondrée et en larme par terre en plein milieu de Thunder Mesa. Vous n'avez pas besoin de ça en plus avec les derniers évènements. Prenez soin de vous.

꧁꧂

Je suis remontée au manoir en claquant des dents. Il fallait absolument que je me change et fissa. J'ai donc attrapé une robe un peu au hasard dans mon placard et l'ai vite enfilée, puis j'ai enlevé les dégoulinures de maquillage de mon visage. En sortant de ma chambre, j'ai vu la sœur de Jasper Jones, Anna, il me semble sortir un large sourire béat sur son visage et défroissant son jupon. Elle tenait quelque chose dans les mains. J'ai froncé les sourcils et j'ai avancé jusqu'à elle.

- Anna, ai-je demandé en remarquant que son rouge à lèvres bavait un peu, c'est ça ?

- Oh, oui, a-t-elle sursauté, mademoiselle Ravenswood !

- Ravie de faire votre connaissance !

elle a souri et s'est inclinée. Je n'ai pas très bien compris pourquoi... Je n'étais pas une reine.

- Si ça ne vous semble pas trop intrusif, ai-je dit, que faisiez-vous dans le bureau de mon père ?

- Ce n'est pas ce que vous croyez ! Votre père et moi avons...

Elle hésitait. Elle essayait de me baratiner. Je n'étais pas bête, je savais très bien ce qu'elle venait de faire avec mon père. Cela me faisait de la peine pour ma mère.

- ... parlé des prochaines taches que je dois exécuter !

- Très certainement, ai-je souri faussement, puis-je vous donner ça à descendre à la buanderie ?

Je lui ai tendu la robe, et elle a tendu sa main, plaquant ce qu'elle tenait jusqu'à présent sous son bras. J'ai fait les gros yeux lorsque j'ai compris ce que c'était.

- Qui vous a donné ça, ai-je demandé sèchement.

- Votre père... Il m'a demandé de les jeter au feu.

Elle ma montré ce que c'était. Des pagaies brisées en deux. Je les lui ai arraché et j'ai regardé les inscriptions sur l'un des manches. Rowan D. Falls, accompagné d'une petite encre. Je les ai fait tomber, et j'ai porté mes mains à mes joues. Je n'en revenais pas. Comment ? Pourquoi ? J'ai couru jusqu'au bout du couloir, laissant Anna derrière moi.

Mon père... MON PROPRE PÈRE ! C'ÉTAIT LUI ! Sinon comment expliquer qu'il ait donné à sa stupide maitresse les pagaies cassées en deux de ce pauvre capitaine !

Tout correspondait. Le ruban violet, comment n'avais-je pas pu m'en rendre compte plus tôt ? Et ce testament si étrange, rédigé dans la hâte ! C'était si logique. Tout s'assemblait dans ma tête comme les pièces d'un puzzle. Comment avait-il pu ? Et ce rire ! CE RIRE ! Il était à lui ! Ça me revenait maintenant !

Pourquoi avait-il tué l'homme que j'aimais ? Pourquoi avoir tué Barry Claude ? Pourquoi avoir tué Rowan D. Falls ? C'était insensé...

Je suis rentrée dans une pièce au hasard - un placard à balais en l'occurrence - et je me suis appuyé contre la porte, les mains toujours sur le visage.

C'était lui l'homme dont Leota nous avait dit de nous protéger. Mon propre père ! C'était encore plus douloureux que si ça avait été un simple inconnu...

Le ruban violet retrouvé chez mon premier prétendant était exactement le même que celui que mon père portait au cou lors des grandes occasions. Je m'en voulais de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. Pour le testament, il avait déjà tout calculé ! Il savait à l'avance que je lui donnerais l'entreprise et ne l'avait pas fait écrire à son nom, pour éviter tout soupçon, en prenant comme prétexte que Barry Claude voulait m'épouser et donc me la léguer. Ainsi il pouvait la fusionner à sa propre compagnie ! Il n'avait qu'à le tuer - en lâchant un ours à sa poursuite - et le tour était joué. Mais pourquoi avoir tué Sawyer et le capitaine ? Et j'étais pratiquement sûre que c'était aussi lui qui avait causé la mort de la voyante alors qu'elle voulait s'enfuir de son emprise.

Ma vie était souillée à jamais. Ma famille était désunie. Un fiancé décédé, un père meurtrier, une mère ne souciant même pas de mon vrai bonheur et me présentant les hommes les plus riches de Thunder Mesa...

Il fallait que je trouve des réponses. Je savais exactement où chercher.

꧁꧂

D'un pas résolu, je suis montée dans la pièce la plus haute du manoir, la petite pièce " secrète " de mon père, juste au-dessus de leur chambre. J'ai gravi l'échelle, et j'ai essayé d'ouvrir la trappe. Pas moyen, elle était fermée avec un cadenas. Il fallait trouver une solution. Pour Sawyer. Pour Barry Claude. Pour le capitaine. Pour Leota.

J'ai traversé le jardin, et je suis entrée dans la sorte de cave. Nous y entreposions le vin, les sacs de farine et de sucre et rangions tout un tas d'outils. Le jardinier était là, s'occupant de ses tâches habituelles.

- Bonjour, avez-vous une hache, ai-je simplement demandé.

Il s'est tourné vers moi, un sourcil levé, interrogateur.

- Avez-vous une hache, ai-je répété.

- Oui, a-t-il répondu, pour un projet personnel ?

Il a fouillé dans une grosse caisse et en a sorti une grosse, bien aiguisée. Il me l'a tendu.

- On peut dire ça comme ça, ai-je conclu.

De retour devant la trappe, avec mes deux mains et toute ma force, j'ai donné avec mon arme de fortune un coup sur le cadenas. Mais, il ne s'était pas cassé. Il aura fallu encore trois coups pour qu'il cède enfin. J'ai alors gravi les dernières marches de l'échelle pour arriver dans le tout petit bureau de mon père. Le plafond était assez bas, étant donné que nous étions juste en dessous du toit.

Sur la droite, un petit meuble carré était rempli de livres. Sous une pile de feuilles, j'ai retrouvé la petite boite en bois volée à ma mère. Je l'ai ouvert, et j'ai découvert deux photographies. L'une me montrait moi et ma famille, avec un curieux garçon qui m'évoquait celui de mon rêve. Était-ce lui ? Qui était-il ? Se pourrait-il bien qu'il s'agisse de la quatrième personne dont je me souvenais ? Encore un mystère de plus à élucider. L'autre était un cliché d'un grand manoir que je n'avais jamais visité. Au dos, il était écrit '' New Orleans Square ''. Que signifiait tout cela ?

Un petit bureau avait été placé juste devant la petite fenêtre faisant face à Thunder Mesa. Sur celle-ci, il y avait des papiers éparpillés un peu partout, des cahiers ouverts, une plume et un encrier. Je me suis rapprochée de l'un d'eux et j'ai lu un petit paragraphe.

" 3 mars 1870

Il m'a obligé à le faire. Je ne voulais pas au début. J'étais contre. Mais il m'a dit de le faire. Et je l'ai fait. Je ne supportais pas de voir cet horrible homme manquer de respect à ma fille. Je ne pouvais plus voir ça. Alors j'ai exécuté ce qu'il m'a dit. Je l'ai tué. J'ai lâché un ours sur lui. Et il l'a déchiqueté !

Pour dire vrai j'ai adoré cette expérience ! Voir cet homme essayer de se débattre, de monter dans cet arbre puis d'agoniser ! AH ! J'ai vengé ma fille ! J'ai écouté Gracey ! "

J'ai lâché le carnet par terre. Quelle horreur... Mon père était un monstre. Non seulement, c'était bien lui qui avait tué Barry Claude, mais il avait aussi avoué avoir aimé ça !

- Alors comme ça, tu as enfin compris que j'étais l'auteur de tous ces meurtres.

Je me suis retournée et me suis collée contre le bureau. Mon père était appuyé contre l'encadrement de la porte, les pagaies dans les mains. J'étais mortifiée. Je ne bougeais pas, ne respirais même plus.

- Pourtant, avec tous ces indices, tu aurais pu le découvrir depuis bien longtemps ! Il aura fallu que ma servante fasse l'idiote à te montrer mes preuves à détruire pour que tu t'en rendes compte.

- Votre " servante ", ai-je relevé, ou maîtresse, tout comme Mme. Leota ? Vous êtes un coureur de jupons ! Vous entraînez de pauvres femmes dans votre toile ! Cela me fait mal pour mère qui vous a toujours aimé ! Et cette pauvre bohémienne, je suis pratiquement sûr que vous l'avez tué !

- J'avoue avoir été bête en faisant tomber ce ruban violet, a-t-il dit en tirant sur celui qu'il portait au cou et en ignorant totalement ce que je venais de dire, et je croyais être cuit dès que j'ai vu que tu l'avais trouvé. Pourtant, tu n'as rien deviné !

- Comment avez-vous su que je l'avais trouvé, ai-je demandé d'une petite voix tremblante.

- Crois-tu vraiment que je ne t'avais pas vu lorsque tu es rentrée chez Barry Claude par effraction ? Je t'ai suivie lorsque tu as cru te retirer sans que personne ne te remarque aux funérailles de ton imbécile de prétendant.

- Vous m'avez suivi...

- Oui. Et j'ai tout vu. Je sais même que tu es allée profaner la tombe de Barry Claude. Tu sais que ça ne se fait pas ce genre de choses, a-t-il ricané.

" Vous savez que cela ne se fait pas d'assassiner des gens ? " aurais-je voulu lui retoquer. " Vous savez que tromper sa femme n'est pas très convenable ? ".

- Puis, je sais que tu as eu des doutes lorsque tu as entendu mon rire. J'ai lu ton journal, quelle bonne idée j'ai eu lorsque je t'ai offert ce carnet ! Je m'étais promis d'arrêter de rire lors de mes prochains meurtres, mais c'était tellement bon de voir ces abrutis mourir que je ne pouvais pas me retenir !

- Vous êtes monstrueux, ai-je lâché.

- Il se pourrait bien, oui, a-t-il rigolé.

- Pourquoi avoir tué mes prétendants, qu'est-ce que cela a pu vous apporter ?

Il s'est redressé, a traversé la pièce et a ramassé le carnet du sol.

- Tu ne l'as pas lu, m'a-t-il demandé, pourtant tout y est écrit. Tous ces hommes te tournant autour me rendait fou. Barry Claude, ce misérable te manquait de respect. Il n'a eu que ce qu'il méritait.

- Mais je n'avais pas besoin de votre aide ! Et alors dans ce cas, pourquoi avoir tué Sawyer, l'homme que j'aimais et que j'allais épouser, juste devant mes yeux ?

- Sawyer n'avait pas le droit de t'arracher à moi et...

- De plus, l'ai-je coupé, vous rendez-vous compte que vous auriez pu me tuer aussi en volant les pagaies de la barque du capitaine Falls ? Vous devez être content d'avoir récupéré la compagnie de Barry Claude, avouez !

- JE N'AI JAMAIS VOULU TE TUER ! JE NE ME DOUTAIS PAS QUE TU IRAIS FAIRE UNE BALADE AVEC LUI ! ET CE N'ÉTAIT PAS MON BUT AU DÉBUT DE RÉCUPÉRER L'INDUSTRIE DE BOIS !

- Ah bon...

- Mais quitte à le tuer, je l'ai quand même forcé à nous la léguer.

J'ai recommencé à verser des flots de larmes, tandis que mon père a rapproché son visage du mien, en agrippant mon menton de la pulpe de ses doigts.

- Tu ne partiras pas d'ici. Tu es à moi. Ni Sawyer, ni les autres, ni personne ne pourra t'emporter loin de moi. Jamais. Tu es trop fragile, et trop belle pour que je puisse te confier à un quelconque homme. Tu m'appartiens.

Je sentais son souffle chaud sur mon visage.

- J'ai tué tes prétendants. J'ai tué Leota. Et...

Un gros bruit sourd s'est fait entendre, suivi d'une faible secousse.

- ... j'ai tué mon meilleur ami, après qu'il t'ait approché de trop près, a-t-il achevé.

Il venait de le faire exploser dans la Big Thunder Mountain. Je lui ai donné un coup dans la jambe pour me libérer, et pendant qu'il criait de douleur, j'ai descendu l'échelle à la hâte. Ayant attrapé l'un des morceaux de l'une des pagaies qu'il avait fait tomber, je l'ai coincée dans les trous permettant d'accrocher le cadenas. Ainsi, il était coincé. Mais, j'avais laissé la hache à l'intérieur, et mon père - si je pouvais toujours l'appeler ainsi - donnait déjà des coups pour faire un trou dans la trappe.

J'ai dévalé les étages, totalement sous le choque, et passant devant les employés étonnés par mon état. Je voulais trouver ma mère pour tout lui raconter. Peut-être me croirait-elle.

- MÈRE, ai-je hurlé à m'étouffer, MÈRE !

J'ai traversé le grand hall à toute vitesse, et je suis entrée dans la stretchroom. J'ai levé les yeux et mes jambes se sont dérobées. Trois tableaux étaient accrochés aux murs autour de moi. Le premier était celui que j'avais dû faire avec Barry Claude sous les ordres de ma mère. Les deux autres me montraient, dans la même posture, la même expression, mais pas les mêmes vêtements, l'un avec Sawyer et le dernier avec le capitaine.

- Mère, ai-je murmuré.

Une main m'a agrippé l'épaule droite et m'a soulevé pour me remettre debout. Je me suis retournée.

- Ta mère ? Elle n'est pas là aujourd'hui.

Il m'avait rattrapé.

- Vous êtes immonde, lui ai-je craché au visage tout en pleurant. IMMONDE !

- Je commence à le savoir à force que tu me le dises. Il en manque un, a-t-il ricané en pointant les tableaux du doigt, la mort de Ignatius s'est organisée à la dernière minute, alors que pour les autres j'avais déjà tout prévu. Comme ça, tu n'oublieras plus jamais que tu es à moi et que chaque garçon qui te regardera trop longtemps trouvera la mort. Qu'en dis-tu ?

Il m'a tiré par le bras et je me suis débattue, mais il m'a agrippé par le cou.

- Je te préviens, un seul mot sur cette histoire à qui que ce soit, et tes deux amies boniches disparaissent de la surface de la terre.

J'ai commencé à suffoquer, mais il m'a lâché. Je suis tombée et je me suis massée là où il m'avait attrapé. C'était douloureux. Il avait fait du mal à sa propre fille.

- Où les avez-vous envoyées, ai-je chuchoté la voix à présent enrouée.

J'ai eu l'impression qu'une lueur était passée dans ses yeux, alors qu'il était en train de sourire étrangement.

- Chez une vieille connaissance, a-t-il ricané.

- Chez Gracey, ai-je demandé ayant toujours mal à la gorge, c'est ça ? Celui qui vous a poussé à tuer ? C'est ce que vous avez marqué dans votre carnet.

Il n'a pas répondu, il s'est juste contenté de sourire en dévoilant toutes ses dents.

- Bien, s'est-il écrié, je dois retourner à mes occupations !

Il est sorti de la stretchroom, mais j'entendais toujours sa voix.

- Et souviens-toi, parles de ce que tu sais, et Alice et Louise meurent. Un homme te fait la cour, quel qu'il soit, il meurt également.

Il a rigolé puis s'en est allé pour de bon.

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