Phantom Manor's Tales : Dans...

By Harry-Ravenswood

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Gwenda Robinson, veuve et mère de deux enfants, décide de s'installer à Thunder Mesa, petite ville de l'Ouest... More

Les personnages
BookTrailer
Plantons le décor !
Prologue
Un Nouveau Départ - Gwenda
Barry Claude - Mélanie
Informations - Gwenda
Conforme - Mélanie
Mort Subite - Mélanie
L'oncle Luis - Gwenda
Non Omnis Moriar - Gwenda
La Crypte - Mélanie
En Grand Danger - Gwenda
Sawyer Bottom - Mélanie
Phantom Manor - Gwenda
Des Douze Coups De Minuit... - Gwenda
L'assassin - Mélanie
Histoire De Famille - Gwenda
" Je te hais " - Mélanie
Mélanie Ravenswood - Gwenda
Dans Ton Ombre Pour Toujours... - Mélanie
Mr. et Ms. Collins - Gwenda
Grim Grinning Ghosts - Gwenda
Le carnet - Gwenda
" Je n'ai jamais voulu devenir ça " - Gwenda
Épilogue
Fanbook
Merci

Prétendants - Mélanie

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By Harry-Ravenswood

Je n'ai fait que pleurer. Pleurer pendant des jours. À ma grande surprise, ma mère était là pour moi-même si elle n'arrêtait pas de me rabâcher de me comporter comme une femme forte et belle - pour me réconforter lorsque les larmes venaient, pour me rattraper lorsque mes jambes se dérobaient, pour me rassurer lorsque je faisais des cauchemars la nuit.

Ces cauchemars s'éclairciraient et se précisaient. Je voyais un petit garçon, bien que les traits de son visage soient toujours flous. Un petit garçon, et un hurlement. Je ne savais pas ce que cela signifiait. Un présage peut-être ? C'était toujours le même rêve alors... J'aurais aimé en parler à la voyante, Mme. Leota, mais celle-ci avait été retrouvée étranglée le même jour que l'assassinat de Sawyer, juste après nous avoir mis en garde je suppose.

Cette mise en garde, d'ailleurs, que penser d'elle à présent ? Ce que Leota nous avait prédit s'était réalisé, la mort de mon tendre fiancé. Était-ce une simple coïncidence ? Je ne savais qu'en penser... Mais ce que je connaissais, c'était que quelqu'un s'en prenait à mes prétendants. Qui leur voulait du mal ? QUI VOULAIT MON MAL ? Ce rire diabolique, à qui appartenait-il ? Pourtant, il m'était familier.

J'ai attrapé le livre qui contenait le morceau de ruban sur mon étagère. Il était encore intact.

Cela me faisait penser que je n'avais pas pu récupérer la boite en bois, après m'être évanouie... Elle n'était plus là, disparue.

Quelqu'un a toqué à la porte. J'ai replacé le livre dans la bibliothèque, enroulant le ruban autour de mes doigts et fermant le poing.

- Entrez.

Mon père est apparu, les bras croisés sur son torse.

- Mélanie, nous t'attendons pour les funérailles.

Je me suis regardée dans le miroir, vêtue de noir. J'avais des cernes sous les yeux. Je portais le pendentif que Sawyer m'avait offert.

- Très bien.

꧁꧂

Mon père avait refusé catégoriquement que Sawyer soit enterré dans le cimetière privé, et ce malgré mes innombrables tentatives pour lui faire changer d'avis - Leota elle y avait le droit. Alors Sawyer allait être placé dans la crypte, tout comme Barry Claude, et être oublié à jamais, comme Barry Claude.

Deux hommes ont transporté le cercueil, pour ensuite le cacher derrière une plaque de pierre, arborant le nom de mon défunt fiancé : Sawyer Bottom. J'ai fondu en larmes. Que faire d'autre ? Il m'avait demandé ma main, puis quelques secondes après, il mourait. Nous aurions pu avoir une vie si paisible...

Nous sommes allés dans la salle de bal. Tout était silencieux. Presque personne ne parlait. Le gâteau posé sur la table était à peine entamé. Les gens, assis, debout, ou appuyés contre les murs regardaient le sol, avec des yeux vitreux.

Les parents de Sawyer - un couple assez âgé, qui d'ordinaire avaient l'air de prendre plaisir à vivre - sont venus me voir, dévastés. J'ai écouté avec tant d'attention leurs récits sur la vie de leur fils, entre deux sanglots. Après une forte étreinte, ils sont partis du manoir, M. Bottom tenant la taille de sa femme, et celle-ci ajustant son châle sur ses épaules. Ils étaient tellement gentils et doux, et ils souffraient à présent. À cause de moi.

Barry et Sawyer étaient morts parce qu'ils m'aimaient. Leota parce qu'elle avait voulu me protéger. Combien mourraient encore après ?

À ce moment précis, j'ai décidé une chose. Je ne laisserais plus jamais un homme tomber amoureux de moi. Je ne tomberais plus jamais amoureuse. Plus. Jamais.

Avant d'aller me coucher, j'ai décidé de remercier et souhaiter une douce nuit à Louise et Alice. Mes deux pauvres amies avaient dû travailler d'arrache-pied pour préparer la soirée.

J'ai dévalé les étages, pour arriver au quartier des employés. Mais, il n'y avait que des personnes qui m'étaient étrangères, des têtes que je n'avais jamais vues.

- Excusez-moi, ai-je interpelé un garçon proche de moi, où puis-je trouver Louise et Alice ? J'ai besoin de leur aide.

Il était jeune, avait à peu près mon âge à vue d'œil.

- Louise et Alice, a-t-il répondu, je ne sais pas... Je suis nouveau avec Anna ma sœur. Nous sommes les Jones, mon prénom est Jasper.

- Oh, vous êtes nouveau...

- Oui, M. Ravenswood a transféré toute l'ancienne équipe et choisi une nouvelle. Nous.

Alice, Louise... Transférées... Elles avaient dû être furieuses... ...et si tristes.

- " L'ancienne équipe ", ai-je repris, est toujours ici ? À Thunder Mesa ?

- Hélas non, M. Ravenswood les a envoyés dans un autre manoir.

- Oh, fis-je en sentant les larmes revenir, et quand est-ce que mon père les a transférés ?

- Mais ! Vous êtes Miss. Ravenswood ! Ma pauvre vous êtes dans un piteux état !

Il a pris ma main et m'a souhaité ses condoléances.

- Votre père, M. Ravenswood, a-t-il précisé gêné, a annoncé la nouvelle hier soir. Et nous sommes arrivés ce matin même.

- Mais pourquoi les avoir transférés ?

Il a regardé autour de lui, puis s'est penché vers moi.

- Vous savez, a-t-il continué, nous sommes dans un certain sens omniprésents dans nos lieux de travail, et donc, nous pouvons entendre ou voir des choses que nous ne devrions pas...

Puis Jasper m'a souhaité une bonne nuit, et est retourné au travail.

꧁꧂

Des jours s'étaient écoulés et ma résolution et ma mère continuait de me présenter des hommes, dans l'espoir de me voir plus que fiancée, un jour. Mais à chaque fois, je refusais leurs invitations au restaurant ou même pour simplement se balader. La nuit, je n'arrivais pas à fermer l'œil , espérant qu'il n'arrive rien à ces garçons. Je n'arrivais presque plus à dormir, en vérité. Certes, je faisais de micro-siestes la journée, mais ce n'était jamais assez pour retrouver ma pleine forme.

Je me suis regardée dans le miroir de la coiffeuse de ma grand-mère, des cernes noires et profondes s'étaient creusées en dessous de mes yeux.

Louise et Alice me manquaient horriblement. Je m'étais longuement disputée avec mon père, et il n'avait pas voulu me donner l'adresse du manoir où elles étaient pour leur écrire.

J'ai descendu les escaliers pour me rendre dans le grand hall, un livre en main. Je me suis assise dans l'un des fauteuils et j'ai commencé à lire.

- Pourquoi ne te trouves-tu pas d'amis ?

J'ai levé les yeux de mon ouvrage et j'ai vu ma mère, les mains sur les hanches avec un regard interrogateur.

- Tu ne sors même plus, a-t-elle continué.

J'ai refermé et posé mon livre sur mes jambes.

- Mes deux seules amies ne sont plus là, ai-je articulé en pesant chacun de mes mots, et je ne peux même pas prendre de leurs nouvelles.

- Oui, tes " amies " les domestiques, a-t-elle renchéri.

- Ce ne sont pas des domestiques.

- Bien évidemment que si chérie, a-t-elle rigolé hautainement, c'est leur travail, non ?

- Et puis laissez-moi, ai-je crié.

- Très bien.

Elle a fait quelques pas, puis a tourné la tête vers moi.

- Ce soir je te présenterai le capitaine Rowan D. Falls. Ce sera ton mari, j'ai signé un contrat de mariage.

- COMMENT, ai-je fulminé tout en sachant que j'avais bien compris ce qu'elle venait de dire.

- Oui, a-t-elle grincé, il faut arrêter de t'apitoyer sur ton sort. Ton bien aimé est mort certes, mais il faut passer à autre chose...

- MAIS MÈRE ! IL N'EST PAS JUSTE MORT ! IL A ÉTÉ ASSASSINÉ, ai-je rugi.

- Je ne peux pas attendre plus longtemps, a-t-elle poursuivi, nous aurions du te marier à Barry Claude dès le début. Tu refuses tous les hommes que je te propose...

- JE NE VEUX PLUS EN RENCONTRER DE PEUR QU'ILS NE SE FASSENT TUER EUX AUSSI !

- Dans ce cas ma fille, a-t-elle déclaré, si tu ne veux pas te marier, je vais t'envoyer dans un pensionnat afin de t'inculquer une bonne fois pour toutes l'art d'être une lady. Ce ne pourra que te faire du bien.

Un pensionnat ? Non... Je ne voulais pas être traitée comme un simple objet, comme une pâte qu'il fallait pétrir et modeler pour la former à une image. Je ne voulais pas rentrer dans un moule. Je ne voulais pas être victime de la société.

- MAIS JE SUIS MAJEURE ! VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT DE CHOISIR QUOI QUE CE SOIT POUR MOI ! QUE CE SOIT MARI, PENSIONNAT OU AUTRE !

Mais j'ai repris mon sang froid. Il ne servait à rien de s'énerver avec quelqu'un d'aussi butée que ma mère.

- Non mère, me suis-je calmée, je vais rencontrer ce capitaine...

-Très bien, a-t-elle répété. Rendez-vous ce soir sur le pont du Thunder Mesa Riverboat Landing. Nous prendrons le Mark Twain.

꧁꧂

J'avais fait exprès d'être en retard. Précisément de vingt-six minutes. Ne me demandez pas pourquoi un nombre aussi précis. Lorsque je suis arrivée sur le pont, ma mère était furieuse, et j'étais assez contente de mon coup. J'adorais la mettre sur les nerfs.

- NON MAIS TE RENDS-TU COMPTE DE L'HEURE QU'IL EST ? TU AS VINGT-CINQ MINUTES DE RETARD !

Vingt-six, mère, vingt-six.

- Je vous prie de m'excuser, je ne me sentais pas très bien, ai-je menti.

- Peu importe, Mélanie je te présente le capitaine Falls !

Un homme aux cheveux noirs, portant deux rouflaquettes sur chacune des joues - comme celles de mon père - et arborant le typique costume de marin chapeau compris fumait la pipe à la droite de ma mère. Allais-je devoir me marier avec ça ? Un vieux loup de mer joufflu ? Mais quelle horreur !

- Bonjour Miss Ravenswood, m'a-t-il dit en m'embrassant la main que j'ai essuyé discrètement dans ma robe écœurée.

- Bien ! Je pense que nous pouvons monter à bord du Mark Twain, a presque sauté de joie ma mère, il arrive, regardez !

- Mme. Ravenswood je me vois désolé de vous annoncer que j'ai prévu une autre activité, a expliqué le capitaine Falls en se tournant vers elle, pour Mélanie et moi.

Ma mère a mis un certain temps avant de comprendre qu'elle ne serait pas des nôtres. Elle a perdu son enthousiasme et a simplement répondu :

- Oh... Qu'il en soit ainsi.

꧁꧂

Malgré les apparences, le capitaine Falls était tout de même quelqu'un d'agréable. Il savait tenir une conversation, et cela me plaisait beaucoup. Nous parlions d'ailleurs dans la forêt en route vers je ne sais quel endroit lorsque nous sommes passés devant l'une des dernières tribus de shoshones. Ils avaient étés chassés de leur territoire en 1848 lors de l'installation de Thunder Mesa. Ils se sont réfugiés dans des coins reculés, essayant de se faire petits pour ne pas se faire repérer, même si tout le monde savaient où ils étaient. Je me demandais comment aurais-je réagi si l'on m'avait arraché ma maison...

- Ne les dérangeons pas, a dit le capitaine, nous n'aimerions pas l'être à leur place. De toute manière, nous prenons ce chemin.

Nous avons emprunté un petit sentier à l'opposé de la tribu donnant sur un magnifique endroit que je n'avais encore point visité. Un petit lac donnant sur deux petits fleuves qui s'étendaient à perte de vue. Une petite barque était amarrée sur le côté.

- Après vous, m'a-t-il invité à y monter.

Je me suis assise, tandis qu'il détachait la corde, puis le petit bateau à commencé à avancer.

- Vous allez adorer la petite ballade, m'a-t-il affirmé un grand sourire aux lèvres, je vous en assure !

- Je n'en doute pas une seconde, ai-je répondu.

La petite barque a commencé à avancer tout doucement, calmement, et c'était très apaisant.

- Votre mère m'a dit que vous chantiez durant votre temps libre, est-ce vrai ?

- Oui, lui ai-je confirmé, je chante un petit peu. Enfin, plus des vocalises qu'autre chose...

- Eh bien, pourrais-je vous demander de me fredonner un petit quelque chose, m'a-t-il minaudé.

J'ai souri et j'ai chanté un peu. J'ai chanté l'esquisse de l'air que j'avais créé pour Sawyer. Air resté inachevé depuis... Le capitaine Falls, la tête dans les mains écoutait attentivement, les yeux fermés.

- Voudriez-vous que je chante le jour de notre mariage, lui ai-je demandé à la fin, lorsque la chanson a touché sa fin.

- Notre mariage ?

Il s'était redressé brusquement - trop même, la barque avait failli se renverser - et m'a regardé d'un air interrogateur.

-Comment ça notre mariage ?

- Ma mère m'a expliqué que vous avez signé elle et vous un contrat de mariage, vous promettant ma main, lui ai-je rappelé.

- C'est totalement faux ! Je n'ai rien signé ! Il est hors de question que je me marie sans le consentement de la femme dont je suis le prétendant, s'est-il affolé.

Ma mère ! Cette bécasse ! Elle m'avait menti tout ça pour qu'elle soit sûre que je vienne ! Oh elle allait m'entendre crier une fois rentrée !

- Je suis désolée je ne...

- Les pagaies, m'a-t-il coupé, OÙ DIABLE SONT LES PAGAIES ?

J'ai tourné la tête, nous nous dirigions vers le fleuve le plus à droite. Non, nous dérivions, pour être plus exacte.

- Pourquoi vous affolez vous, lui ai-je demandé inquiète, il ne suffit que de retourner sur le côté et nous amarrer !

- Miss Mélanie, m'a-t-il dit sérieusement en me prenant par les mains, nous entrons dans une chute d'eau ! Il ne fallait absolument pas emprunter cette voie ! Et j'avais prévu les pagaies pour ça ! MAIS ELLES NE SONT PLUS LÀ !

Comment ? Je n'avais pas prévu de mourir aujourd'hui ! Il fallait absolument trouver une solution.

-Euh, fis-je sous le stress montant, servons-nous de nos mains pour revenir sur le lac !

J'ai commencé à exécuter l'idée, mais le capitaine Falls ne bougeait pas. Nous venions d'entrer dans le cours d'eau, et nous allions de plus en plus vite à mesure que nous avancions.

- Pourquoi ne m'aidez-vous pas, lui ai-je crié.

Il m'a fixé, avec un regard vide et a prononcé une phrase qui m'a glacé le sang.

- Il est déjà trop tard.

J'ai de nouveau regardé au loin, la chute se trouvait à peine à trois-cents mètres de nous.

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