Se souvenir de son grand-père et de Russell la fit pleurer.
Elle avait besoin de leur rendre visite ne serait-ce qu'un instant.
Sans réfléchir, elle enfila son pantalon de cuir, les bottes et la chemise que Bertrand avait sauvé de l'incendie.
Ramassant son magnifique bouquet de mariée en ruine, elle le cacha dans la cape de son grand-père et se glissa discrètement hors du château par une porte arrière.
Arrivée dans le cimetière sombre et triste, elle s'assit, abattue, parmi les tombeaux, plaçant son bouquet de mariée au milieu.
-Bonsoir grand-père ! Bonsoir Russell ! chuchota-t-elle tristement. Pourquoi ne pas nous avoir dit que vous aviez demandé à Niklaas et Albi de nous épouser ? Ils sont revenus et, comme vous le savez peut-être, ont pris la promesse très au sérieux.
Nous les avons épousés.
Ada comme prévu, devant Dieu et pour la vie.
Et moi, à travers un rituel.
Le pire de tout, c'est que je dois me séparer d'Ada.
Que vais-je faire sans elle ? chuchota Rose en commençant à pleurer.
D'un autre côté, je dois essayer d'être positive pour elle, car elle est très heureuse.
Mais je suis désolée pour Albi quand il va découvrir à quel point elle est autoritaire... sourit-elle avec nostalgie en touchant le sable froid sur le sol.
Albi a l'air d'un homme bien.
Les sanglots interrompirent ses paroles.
L'étreinte chaleureuse de son grand-père et le rire de Russell lui manquaient.
Quant à moi, je ne sais pas quoi dire.
Ils savent que je n'ai jamais voulu me marier, mais maintenant je suis mariée, et bientôt je devrai dire au revoir à tout le monde sauf à Kit.
En fait, grand-père, je suppose que je dois remercier Niklaas également, après tout, il se moque que Kit m'accompagne.
Je ne sais pas si je pourrais supporter de me séparer de lui aussi.
Rose sanglota jusqu'à ce qu'elle puisse à nouveau parler.
Le Faucon, ben... Niklaas m'a dit de très belles choses aujourd'hui, mais c'est un guerrier, et je ne sais pas ce qu'il attend de moi.
Oui je sais.
Il s'attend à ce que je remplisse sa maison d'enfants, et cela me fait sentir comme notre chienne, celle qui nous a donné de beaux chiots.
Elle sourit en se souvenant de cela.
Soudain, je suis une femme mariée, avec une personne dont je doute qu'elle ne m'aimera jamais.
D'ailleurs, quand il découvrira ma personnalité, je ne sais pas s'il va me supporter.
Au même moment, elle entendit un bruit derrière elle, mais l'obscurité de la nuit ne la laissa rien voir.
Au fait, Russell, ne t'inquiète pas pour le chien, il sera bien pris en charge et protégé avec nous, et je jure que je me battrai avec Niklaas pour permettre au chien de venir avec nous
-Souhait approuvé, murmura une voix rauque derrière elle.
Rose, entendant cela, se leva rapidement, mettant sa main à sa taille et tira son épée, ce qui surprit Niklaas.
Lui, voyant une silhouette se faufiler par la porte arrière du château, et reconnaissant les vêtements, avait continué à penser qu'elle fuyait.
-Lord McCartney m'espionne ? demanda-t-elle avec irritation alors qu'elle s'éloignait des tombes.
-Niklaas, la corrigea-t-il.
Rose tu es ma femme, et j'adorerai que tu m'appelles par mon prénom, pourrais-tu essayer, s'il te plaît ?
-OK.
La lune éclairait son visage et Niklaas admirait la beauté sauvage de sa femme.
-Ce coup à la tête est moche, dit-il quand il vit la blessure.
Ça doit faire mal, pourquoi as-tu enlevé le pansement ? Rose, ignorant sa beauté, haussa les épaules et répondit.
- Je n'en pouvais plus.
J'avais besoin de sentir l'air sur ma tête.
- Je comprends.
Et en la regardant, Niklaas ajouta : Et maintenant, pour répondre à ta première question, je dois préciser que je ne t'espionnais pas.
Je t'ai vu partir et j'ai voulu savoir où ma femme en tenue d'homme allait le soir de sa nuit de noces.
Qu'est-ce que tu fais avec ça autour de ta taille ?
- C'est mon épée, déclara-t-elle en marchant à côté de lui.
- Ton épée ! S'exclama-t-il, bouche bée.
Sais-tu comment... ?
-Ada et moi manions l'épée, répondit-elle en voyant son visage incrédule.
Grand-père et Russell nous ont enseigné de nombreux arts et celui-ci était l'un d'entre eux.
-Je peux la voir ? dit-il en tendant la main pour prendre l'acier que Rose lui tendait.
Elle est plus petite que le mienne, et plus légère.
Qui l'a faite ?
-Russell, murmura-t-elle en regardant l'épée avec tendresse.
Il en avait fait une pour chacune.
Y compris pour Béatrice, il voulait en faire une pour Kit, mais maintenant... Mais se ressaisissant, elle continua : Lui et grand-père pensaient que nos épées ne pouvaient pas être aussi grosses que celles des hommes.
Le poids nous battrait.
Par conséquent, il les a rendus plus petites que celles de tailles normales, mais tout en nous permettant de nous défendre parfaitement.
- Tu es incroyable ! reconnut Niklaas.
Y a-t-il autre chose que je devrais savoir sur toi ?
- Bien plus, sourit-elle.
Comme je l'ai dit plusieurs fois, avec le temps tu découvriras des choses sur moi que tu n'aimeras peut-être pas.
-Par exemple ? demanda-t-il, amusé.
Elle lui sourit et répondit d'un air malicieux
- En plus de savoir manier l'épée à une ou deux mains, je sais monter à cheval, aussi bien de côté que de façon traditionnelle.
Je sais chasser à l'arc et à la flèche.
Je connais les propriétés des herbes et je sais pister.
Je grimpe aux arbres avec une réelle facilité.
Je sais nager, lire et écrire.
Je parle anglais, gaélique et français.
Surpris, il rit en l'écoutant.
Elle était magnifique dans cette tenue masculine, tandis que la brise de la montagne soufflait sur ses magnifiques cheveux bleus-noirs.
-Tu sais quoi ? J'aimerais savoir que si un jour mes enfants sont en danger, leur mère pourra les défendre.
J'apprécie ces compétences en toi.
Tu es la première femme que je connais qui soit capable de faire toutes ces choses, et je suis sûr qu'il y en a d'autres.
C'est pourquoi je t'ai épousé, et je vais juste exiger que tu ne me mentes jamais.
Cela, je ne peux pas le supporter.
D'accord, Rose ? Elle le regarda et, avec un sourire qui le désarma, hocha la tête et répondit.
-Oui, je comprends Niklaas.
Attiré comme un aimant, il lui prit le visage pour l'embrasser.
Au début, c'était un baiser lent et tranquille, mais quand la langue de Rose s'écrasa contre la sienne, la chaleur de leurs corps les fit réagir, les remplissant de passion.
Ne pouvant résister, Rose leva les mains et emmêla ses doigts dans les cheveux de son mari qui, remarquant ses douces caresses, se laissa emporter.
Personne ne l'avait jamais caressé avec autant de délicatesse et de douceur.
L'attirant contre elle, il resta près de son corps.
Un corps chaud qui le rendait fou.
Il aimait ses baisers, ses caresses, il en voulait plus et avait besoin de plus.
Puis Rose sentit sa main passer sous sa fine chemise en lin et sa peau chaude explosa à son contact.
Confuse par ses caresses, elle eut honte lorsqu'un doux soupir de plaisir s'échappa de sa bouche.
Un soupir qui mourut sur ses lèvres.
-Je n'arrêtais pas de penser à toi ces derniers jours, lui chuchota-t-il à l'oreille, remarquant son frisson lorsqu'elle sentit sa main, calleuse, lui caresser ses seins pleins.
Lorsque nous avons reçu l'avertissement que vous aviez eu une attaque, j'ai cru que j'allais mourir d'angoisse à l'idée que quelque chose ait pu t'arriver.
L'entendre dire cela et ressentir ses douces caresses était la meilleure chose qui lui soit jamais arrivée dans sa vie.
-Quand je suis arrivé et que j'ai vu que tu allais bien, quelque chose m'a fait comprendre que je ne devrais pas m'éloigner de toi, ton beau visage m'a fait oublier mon passé déchirant et je suis devenu fou juste par ton regard.
Quand je te vois, je veux passer toute la journée au lit avec toi.
-J'ai entendu dire que tu n'avais jamais eu de problème à trouver une femme pour réchauffer ton lit.
Quelque chose d'étrange appelé jalousie apparut pour la première dans sa vie.
Il hocha la tête avec surprise alors qu'un souvenir fugace de Jade traversa son esprit.
-Je n'ai jamais manqué de la chaleur d'une femme. Il est présomptueux, pensa Rose, mais il continua à la serrer dans ses bras.
-Je ne suis pas une femme expérimentée, et je pourrais te décevoir.
Niklaas soupira, essayant de ne pas perdre le fil de la conversation, en glissant sa main dans son pantalon, il dit :
-Tu ne pourras jamais me laisser tomber.
Il sourit quand il vit la peur de l'échec dans les yeux de Rose.
Ta bouche et ton apparence me disent le contraire.
-Je voudrais te remercier d'avoir permis à Kit et au chien de m'accompagner, murmura Rose, ses lèvres pressées contre les siennes, ressentant un frisson sauvage.
-Tes souhaits sont des ordres, ma chère.
Il soupira, s'enfonçant plus profondément et enfilant ses doigts dans ces mèches qui n'avaient jamais été touchées par personne d'autre que lui.
-Tu ne devrais pas me toucher comme ça, dit Rose embarrassée car son excitation grandissait, elle commençait à brûler de passion.
-Pourquoi pas ? Tu es à moi maintenant, dit-il en ouvrant avec ses doigts les replis de ses parties intimes, humides d'excitation.
Mes droits de mari me permettent de te toucher où je veux, et comme je veux. C'est en entendant cela qu'elle en oublia sa gêne, incapable de contrôler le volcan d'émotions qui bouillonnait en elle.
-Alors je prouverai aussi mes droits d'épouse, répondit Rose sans vergogne.
Et sans réfléchir à deux fois, elle passa sa main sur le haut de son kilt, remarquant quelque chose de dur et de tendu.
-L'impatiente ! sourit-il, ravi de l'enthousiasme de sa femme.
Je savais que tu ne me laisserais jamais tomber.
La prenant possessivement dans ses bras, Niklaas la porta et la mit à l'abri au niveau de quelques chênes.
-Je veux connaître cette partie sauvage que tes yeux, ta bouche et ton sourire me disent que tu as, chuchota Niklaas en l'adossant à l'un des grands chênes éclairés par la lune.
J'ai besoin que tu me fasses confiance et que tu oublies tes peurs.
-Lord Mcc... Niklaas, répondit-elle en le regardant dans les yeux.
J'essaierai d'être une bonne épouse pour toi, si tu me promets que tu seras bon pour moi et Kit.
-Vœu exaucé, murmura-t-il, se perdant dans les yeux de Rose.
Par tous les saint, pensa Niklaas, sentant son baiser et oubliant la honte.
La voir décomplexée, accrochée à son corps, le rendait fou.
Enlevant sa cape et la jetant sur la douce robe verte, il la posa sur le sol pour s'allonger au-dessus sans la blesser.
-Tu es délicieuse ...
-Et toi, Faucon, tu es un sycophante.
Elle lui sourit alors qu'elle bougeait nerveusement.
Rose n'avait jamais ressenti la chaleur d'un homme sur elle.
Sans lui donner le temps de réfléchir, Niklaas enleva ses bottes et son pantalon en cuir marron, la laissant nue de la taille aux pieds.
Gênée, elle tenta de redresser sa chemise de lin blanc, mais Niklaas lui attrapa les mains et, les tenant au-dessus de sa tête, la tint immobile d'une main tandis que de l'autre, il caressait son corps séduisant.
-Je pense... Je pense que tu ne devrais pas continuer à me toucher comme ça, dit-elle avec véhémence.
-Tu es sûre ? demanda-t-il en la regardant de ses yeux dorés brûlants.
Ses caresses étaient de plus en plus possessives.
-Oui et non, soupira-t-elle, le faisant sourire.
Oui, parce que je trouve indécent que toi et moi soyons ici, dans les bois, à moitié nus.
Et non, parce que ça me fait ressentir des choses que je n'ai jamais ressenti auparavant