Phantom Manor's Tales : Dans...

Por Harry-Ravenswood

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Gwenda Robinson, veuve et mère de deux enfants, décide de s'installer à Thunder Mesa, petite ville de l'Ouest... Más

Les personnages
BookTrailer
Plantons le décor !
Prologue
Un Nouveau Départ - Gwenda
Barry Claude - Mélanie
Informations - Gwenda
Conforme - Mélanie
L'oncle Luis - Gwenda
Non Omnis Moriar - Gwenda
La Crypte - Mélanie
En Grand Danger - Gwenda
Sawyer Bottom - Mélanie
Phantom Manor - Gwenda
Prétendants - Mélanie
Des Douze Coups De Minuit... - Gwenda
L'assassin - Mélanie
Histoire De Famille - Gwenda
" Je te hais " - Mélanie
Mélanie Ravenswood - Gwenda
Dans Ton Ombre Pour Toujours... - Mélanie
Mr. et Ms. Collins - Gwenda
Grim Grinning Ghosts - Gwenda
Le carnet - Gwenda
" Je n'ai jamais voulu devenir ça " - Gwenda
Épilogue
Fanbook
Merci

Mort Subite - Mélanie

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Por Harry-Ravenswood

J'ai quand même du faire ce maudit portrait avec Barry Claude. En effet. La gentillesse qu'avait eu ma mère à mon égard n'avait était qu'une passade. Elle m'avait forcée à poser avec lui dans la forêt, vêtue d'une stupide robe jaune. Lui portait encore son stupide chapeau melon, et son monocle ridicule. Pourquoi avait-elle si soudainement changé d'avis ? " Pour garder une trace de ce que nous avons vécu par le passé ". Mon œil. C'était surtout parce qu'elle s'était rendu compte que ce porc détenait la seule entreprise de bûcherons à des kilomètres à la ronde, et qu'elle ne pouvait se permettre de le perdre. " Tu verras, lorsque tu seras plus vielle et sage, Mélanie, tu seras heureuse de pouvoir retrouver ce portrait et repenser à ta jeunesse et ses amourettes ". EXCUSEZ-MOI ? Je n'aimais point Barry Claude, et elle le savait très bien.

Le peintre a pris une éternité pour peindre son tableau. J'avais le dos endolori, la plante des pieds douloureuse, et surtout ma tête bourdonnait sans jamais s'arrêter. Je n'avais qu'une envie, c'était de donner un grand coup dans le chevalet, d'enfoncer le melon sur la tête de Barry Claude, et de déguerpir en vitesse. Mais j'étais à peu près certaine que les conséquences allaient être désastreuses. Voire même que ma mère me déshérite.

— Miss Mélanie, a soudain poussé le peintre d'une voix aiguë le peintre, voulez-vous relever légèrement la tête je vous prie ?

Le peintre était si petit que j'aurais pu sans problème le faire tomber d'un coup de pied, et m'occuper ensuite de mon prétendant. Il était tout à fait ridicule perché sur son tabouret en bois.

— Bien-sûr, ai-je soupiré, comme il vous plaira.

J'ai relevé la tête, et j'ai affiché mon plus beau de mes plus faux sourire.

— Comme cela ?

— Parfait, a-t-il ajouté, magnifique !

Je le voyais rajouter de la peinture jaune poussin sur sa palette. Sûrement pour ma tenue.

Nous sommes restés ainsi pendant au moins encore trois heures. De temps à autre, du personnel nous apportait du thé ou de petits gâteaux afin de ne pas tomber dans les pommes. C'était vrai que rester debout ainsi sous le soleil brulant était une épreuve presque insurmontable !

Le peintre n'a plus reparlé depuis qu'il m'avait demandé de redresser ma tête. Il se contentait de faire des petites onomatopées qui nous laissaient croire qu'il était plutôt satisfait de son œuvre.

J'étais perdue dans mes songes, lorsque je me suis remise à penser à mes instants d'enfant en famille au Cowboy Cookout Barbecue. Le souvenir d'une quatrième personne me revenait toujours en tête, mais je ne me rappelais pas qui. Il arrivait parfois que nous soyons accompagnés d'amis de mon père, mais c'était rare, et ce n'était pas d'eux dont je me souvenais. Eux, je revoyais leurs visages. Mais pas cette mystérieuse personne.

— Tout simplement exquis, a crié le petit peintre.

Les yeux jusqu'à présent dans le vague, je les ai redressés vers lui.

— Vous avez terminé, a lancé Barry Claude, ce n'est pas trop tôt.

Il s'est avancé jusqu'à la toile, et a pris une tête des plus étranges, à moitié étonné, à moitié dégoûté.

— Vous avez raté le visage de Mélanie ! Quelle est cette horreur ?

Je me suis avancée à mon tour, et j'ai découvert une horrible caricature de mon visage. J'ai tout simplement éclaté de rire. Chaque gloussement réveillait une nouvelle douleur sur mon corps, mais c'était bon de rire. Si ma mère avait été dans les parages, elle m'aurait très certainement réprimandée. Mon nez était trop gros, mes yeux trop clairs et ma bouche trop large. Le peintre a lancé, au-dessus de mon fou rire et visiblement vexé :

— Bien, bien, si vous le dites. Je retoucherai son visage dès demain.

— DÈS DEMAIN, a répété Barry Claude, ce n'est pas demain que vous allez rattraper cette horreur ! Mais maintenant !

Je me suis soudainement arrêtée de rire. Je l'ai regardé avec dégoût.

— Je suis désolée, ai-je commencé, mais avec toutes ces douleurs, je ne pourrais tenir une minute de plus.

— Mademoiselle Ravenswood, reprenez place. Quant à moi, je retourne chez moi, puisque j'ai l'air parfait sur ce tableau.

Son narcissisme était de trop.

— Avez-vous simplement écouté ce que je viens de dire ? Je ne pourrais pas continuer à poser pour cette toile, je suis bien trop fatiguée !

Comme un cheveu sur la soupe, ma chère mère est arrivée, et a poussé un juron - pas très distingué pour une femme de son rang - en voyant ma caricature.

— Qu'est-ce donc ça ?

— Votre fille, a répondu Barry Claude, n'est-elle pas immonde ?

Même s'il ne s'adressait pas à moi directement, j'ai eu un petit pincement au cœur.

— Mélanie, a annoncé ma mère, reprends place, nous n'avons besoin que de toi pour rectifier cette horreur.

Je me suis alors retrouvée encore plantée là, pendant ce qui me semblait être un centenaire, ayant mal à peu près partout. Lorsque le peintre avait fini de retoucher mon visage - et il était " majestueux " comme avait dit ma mère - il était déjà le crépuscule. Je suis retournée au manoir, et j'ai croisé mon père dans le couloir menant à ma chambre.

— Mélanie ? Ça n'a pas l'air d'aller, que t'arrive-t-il ?

J'étais dans un si mauvais état que cela ? Il faut dire que j'étais pratiquement pliée en deux ?

— Le tableau, comment dire, ai-je répondu suffocante, m'a totalement affaibli père...

— Oh. Ta mère te l'a donc tout de même fait subir alors. Nous en avions eu une discussion.

— Oui, et ce Barry Claude, ai-je dit en prononçant son nom avec impudence, est un homme tout à fait atroce.

Mon père semblait perdu dans ses pensés, fixant un point avec son regard, les traits du visage plissés.

— Ma mère m'avait dit qu'il a tenu des propos grossiers en ta compagnie. Sache que ma fille a le droit de penser et de s'exprimer comme elle le souhaite.

— En effet, ai-je affirmé, " les femmes n'ont pas besoin de penser ". Cet homme me répugne entre ceci et le fait qu'il m'est abandonnée pendant encore plus d'une heure devant ce maudit tableau. Le lâche...

— Oui. C'est un lâche.

— Dire que mère aimerait me voir mariée et à ses côtés. Que pense-t-elle ? Qu'elle va avoir des petits enfants venant de cet homme ?

Je notais dans ma tête que je n'avais jamais parlé avec autant de cynisme.

— Jamais. JAMAIS, je ne prendrais le nom de cet homme. Mais je sens que mère va encore me baratiner avec lui pendant un très long moment.

Je remarquais que sa main droite était fortement crispée sur l'embout de sa canne. J'avais bien l'impression qu'il était en colère.

— Père, ai-je demandé inquiète, vous êtes sûr que tout va...

— Ne t'en fait plus pour ce guignol, m'a-t-il coupé, je m'en occupe...

Il a repris sa route dans le couloir, me souhaitant juste brièvement une bonne nuit. Je n'avais pas du tout aimé son expression. " Je vais m'en occuper ". Il l'avait prononcé avec un sourire sordide et avec une intonation si étrange... Que voulait-il dire par là ? Allait-il lui toucher deux mots ? Et à ma mère ? Très certainement. Je pouvais être certaine qu'elle me bouderait pendant plusieurs jours.

J'aurais voulu lui parler de mes souvenirs d'enfance au restaurant, et de cette évocation d'une personne présente avec nous, mais il était trop tard, il était parti comme une furie.

J'ai lancé mon gramophone et je me suis affalée sur mon lit, sujette à des crampes et points de toute part. Je ne me suis pas changée, je n'ai pas mangé, j'ai tout simplement dormi, bercée par la douce musique de mon disque. J'étais épuisée.

J'ai fait un rêve étrange, mais je ne me rappelais plus de ce dont il traitait. Je savais juste que je m'étais réveillée en sursaut, trempée de sueur et toute recroquevillée - nous ne sommes pas dans cet état lorsque nous faisons un rêve banal. Mon gramophone répétait la même note encore et encore : il était arrivé au bout du morceau. Cela diffusait dans la pièce une atmosphère assez lugubre, en ajoutant le noir total - ma lampe à huile s'était éteinte. J'ai regardé l'heure sur la montre à gousset posée sur ma table de chevet. Il était trois heures du matin. Je me suis levée, m'apprêtant alors à arrêter l'infernale mélodie, mais quelque chose attirait soudain mon attention. Par la fenêtre, je pouvais voir une ombre, une lampe à la main, se diriger doucement vers la forêt. C'était ce stupide Barry Claude. Je pouvais le reconnaitre à des kilomètres à la ronde avec son chapeau ridicule. J'ai fermé mes rideaux en dentelle, jugeant que ce n'était pas mes affaires, surtout lorsqu'il s'agissait de lui. Dans la pénombre, j'ai stoppé le gramophone, et je me suis assise sur mon lit. Que faisait-il dehors à cette heure ? Pourquoi se diriger vers la forêt ? Poussant un grognement - ma curiosité l'avait encore emporté sur ma raison - j'ai attrapé mon chandelier, j'ai allumé chaque bougie, et je me suis mise en chemin.

Prenant soin de ne pas réveiller toute la maisonnée en ouvrant les portes, j'ai marché sur la pointe des pieds jusqu'à l'entrée. Un miroir à reflété mon reflet et j'ai sursauté. Je portais encore la robe jaune du tableau. Je ressemblais à une folle à lier, à me promener la nuit dans une robe comme celle-ci, un chandelier à la main. Mais je devais savoir ce qu'il se tramait. Alors, j'ai emprunté le même chemin que mon prétendant. Plus j'avançais vers la forêt, plus mon pouls s'accélérait.

Arrivée à la lisière, je me suis arrêtée. Qu'étais-je en train de faire ? Vraiment ? Je connaissais à peine cet homme, et je le trouvais déjà horrible. S'aventurer dans la forêt seule était dangereux pour les personnes fragiles, comme me l'avait toujours dit mes parents. Des bêtes sauvages rodaient dans les parages, et elles pouvaient s'attaquer à n'importe qui. Mais je n'étais pas une personne fragile. Je me suis donc enfoncée dans les bois.

— M. Claude, ai-je murmuré pensant qu'il allait m'entendre, vous êtes là ?

Pas de réponse. J'ai continué ma recherche.

Au bout d'un certain temps, j'ai jugé bon qu'il était temps de rentrer, car le soleil commencer à se lever, et mes bougies étaient pratiquement toutes finies. En reprenant ma route en sens inverse, j'ai marché sur quelque chose qui s'est cassé. Du verre. Je me suis penchée, j'ai posé mon chandelier à terre, et j'ai constaté qu'il s'agissait d'une lampe. De sa lampe. Tout à coup, un buisson derrière moi s'est mis à bouger. Je me suis relevée, et j'ai reculé.

— M. Claude ? Que faites-vous ?

L'idée qu'il puisse lui-même être dangereux ne m'avait pas une seule fois traversé l'esprit jusqu'à présent. Peut-être était-il au fond un homme dénué d'humanisme dont la folie l'affectait un peu plus jours après jours ?

— M. Claude ?

Une forme brune est sortie de sa cachette - un ours. J'ai retenu ma respiration, me faisant plus discrète que jamais. Il m'a fixé du regard pendant un moment avant de rugir, babines retroussées. Son haleine était fétide, et il avait du sang sur ses crocs. Lorsqu'il s'est arrêté, il est tout simplement parti. J'ai pris une grande respiration, et je me suis avancée d'où le gros animal était sorti quelques secondes plus tôt. J'ai poussé les buissons et j'ai découvert une effroyable scène. J'avais trouvé Barry Claude. Mais pas dans l'état que j'aurais espéré. L'ours n'avait pas les dents ensanglantées pour rien. Le pauvre homme avait été déchiqueté par la bête ! Ses lunettes brisées reposaient juste à côté de sa tête affublée de quatre profondes griffures. Son œil droit avait été touché et était blanc à présent. Sa jugulaire était tranchée et versait encore du sang à flots. Ses vêtements en lambeaux laissaient apercevoir son torse dont la peau avait été arrachée. Pour finir, l'un de ses bras manquait, probablement dévoré par l'animal. J'ai poussé un hurlement strident, le plus sonore jamais entendu à Thunder Mesa.

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