Les morts aussi savent danser

By -Hellisabeth-

12.3K 914 782

[Livre interactif] Vous êtes invité à un bal masqué dans un étrange manoir. Tout semble parfait mais plus la... More

nda
playlist
IRL
Entrée dans le jeu
Arrivée dans le jeu
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
54
55
56
57
58
59
60
rouge
bleu
vert
salle commune
bonus
nda

53

86 5 10
By -Hellisabeth-

Vous suivez les cris de Julia et la rejoignez devant la bibliothèque ; celle-ci a bougé. Paulo est le premier à s'approcher : il écarte ton amie et passe sa main sur la porte remplie de livres, maintenant ouverte.

- Comment tu as fait ?

Julia lève les mains en signe d'innocence, C'est pas moi, j'ai rien fait.

- En fait c'est moi, Yvan lève la tête avec fierté, j'ai trouvé un interrupteur et je l'ai actionné.

- Pour une fois que tu nous sers à quelque chose.

- Bravo Yvan !

Clara et Paulo lui ébouriffent amicalement les cheveux et finissent par le lâcher pour examiner le passage secret. Le blond se penche alors à ton oreille pour te murmurer ces quelques mots :

- Tu vois ce que ça fait maintenant.

Puis il s'éloigne de toi tout en arborant un sourire victorieux. Julia, qui a assisté à la scène, te prends la main et t'entraîne vers le passage "plus si secret que ça". Tu fais ton possible pour rester calme, essayant de garder en tête que ce n'est qu'un jeu. Malgré tout, tu ne peux pas t'empêcher de détester ce joueur avec son air arrogant et son sourire idiot.

En unissant vos forces, vous parvenez à ouvrir en entier la lourde et épaisse porte. L'endroit n'est pas plus grand qu'un placard à balais mais en est en tout point différent. Quatre étagères servent de murs : elles sont en bois et chacune d'entre elles est remplie de fioles en verre. A cause de l'espace restreint, vous vous avancez à tour de rôle pour vous saisir d'une fiole. La tienne est cylindrique, fermée par un vieux bouchon et pleine de poussière. Tu y passes le tissu de ta robe pour la nettoyer et restes subjuguée devant sa contenance : un liquide blanc, ou peut être un gaz, qui sait, est en constant mouvement. Il glisse de manière fluide, se tourne et retourne, et s'écrase contre la surface vitrée. Tu l'approches de ton visage et remarques avec émerveillement qu'un visage sort de ce fluide de temps à autre, il est blanc lui aussi et semble s'écrier.

- On dirait des mini fantômes, vous trouvez pas ?

Clara sursaute en entendant la voix de Julia et lâche sa fiole qui vient s'écraser au sol. Silence, plus personne ne parle. Vous observez le petit spectre blanc se déplacer de manière verticale du sol à votre hauteur dans un geste léger et très lumineux. La boule blanchâtre reste immobile pendant un instant avant d'effectuer un cercle en volant lentement et de s'immobiliser de nouveau. Puis, sans prévenir, elle vous surprend tous en partant à toute vitesse dans le bureau : elle vole dans tous les sens en poussant un horrible hurlement, il est perçant et rempli de terreur. Vous accourez, paniqués, dans la pièce et essayez de l'attraper. Tu l'effleures du bout des doigts tandis que Yvan, dans un geste héroïque, s'élance dans les airs, les bras tendus pour l'atteindre, s'écrase durement face contre terre. Le spectre, semblant se moquer de lui, ne s'était même pas écarté. Il se contenta seulement de rester fixe pendant que les mains du zombie le traversèrent.

Après un lancer approximatif de Julia dans sa direction, la chose blanche part comme une flèche dans le passage secret et vous entendez une succession de bruits de verre brisé en morceaux. Quelques secondes après, une multitude de spectres blancs s'élancent à toute vitesse dans la pièce en hurlant : ils ricochent contre chaque paroi comme des auto-tamponneuses en poussant des cris plus horribles les uns que les autres.

- Qu'est ce qu'on fait ?! Ils vont finir par attirer Woodhouse ! Clara traverse la salle en courant et vient placer la chaise bureau contre la porte avant de s'asseoir dessus. Il faut les attraper !

- Wow merci, je n'y avais pas pensé. Tu crois que je voulais faire quoi tout à l'heure quand je me suis éclaté au sol ?! Yvan tend ses mains de manière dramatique.

Tu choisis d'ignorer le reste de leur chamaillerie et te concentres sur Paulo qui est parti fouiller dans la cachette. Il marche sur les débris de verre et passe ses mains sur les étagères vides à la recherche d'un quelconque indice. Sa main finit par rencontrer un petit parchemin vieilli et enroulé, caché dans un renfoncement. Tu te rapproches pour le lire par-dessus son épaule alors qu'il le déplie. Il est abîmé et ne comporte que deux messages écrits en lettres tremblantes :

Dans l'éventualité où les âmes s'échapperaient à nouveau.

Prendre le miroir enveloppé dans le sac de tissu en velours rouge, capturer avec lui les âmes et passer chaque fiole à travers sa surface pour les emprisonner individuellement.

Tu sondes l'espace restreint du regard à la recherche du bout de tissu.

"Ça ne va pas être simple vu que la tapisserie est rouge..."

Tu montes sur le premier niveau d'une des étagères mais continue de grimper en remarquant que tu n'en vois toujours pas le dessus. Cette pièce est peut-être petite mais elle est assez haute de plafond, assez pour que tu puisses te déplacer à quatre pattes sous le plafond. Tu arrives au niveau le plus élevé de l'étagère et vois enfin sa face supérieure poussiéreuse.

Tu cherches à t'y hisser mais glisses sur un des rebords. Des mains se placent pile au bon moment sur tes hanches et te permettent de retrouver ton équilibre. Tu remercies rapidement la tête brune et te retrouves à quatre pattes sur la surface en bois. Alors que tu avances, tu passes ta main gauche sur le mur en quête du bout de tissu. Tu avances comme ça le long de la première étagère, puis de la deuxième, ce n'est qu'au milieu du mur de la troisième étagère que ta main rencontre une surface douce. Il y a un carré, là devant toi, qui a un rouge différent de celui qui l'entoure, il est plus sombre. Tu le décroches et tends ton bras dans l'habitat sombre. Tu finis par en sortir un sac en tissu rouge. Tu ne l'ouvres pas, à la place tu t'empresses de le tendre à Paulo qui, après l'avoir réceptionné, t'aide à descendre.

Il sort délicatement le miroir de sa protection et l'incline vers toi pour que tu puisses l'observer : il semble avoir été fait dans un or dans lequel on aurait sculpté des ossements. Le manche est constitué de plusieurs crânes tandis que les contours sont des os. Tu passes tes doigts sur la surface vitrée rigide mais celle-ci, après quelques secondes, se met à frémir et laisse passer le bout de tes doigts à travers elle, comme si elle n'était que de l'eau. Vous restez figés de surprise alors que l'entièreté de ta main a maintenant disparue, seul un hurlement vous sort de votre torpeur.

Un petit spectre très énergique vient de débouler dans la pièce, il vole d'un recoin à l'autre en vous passant à travers, il ne donne pas l'impression de vous avoir remarqué. Comme s'il s'agissait d'un signal, Paulo abaisse le miroir et le rabat violement sur l'âme comme s'il n'était qu'un vulgaire filet. La blancheur disparaît, le cri cesse : vous observez la petite créature rétrécie, flotter dans la surface devenue sombre du miroir. Sans attendre, vous vous précipitez dans le bureau et capturez les âmes à tour de rôle sous les yeux ébahis de vos amis.

- Pardon mais... C'était quoi ça ?! Julia arrache l'objet des mains du brun pour l'observer, Qu'est ce que...

Le fond du miroir, qui est maintenant teinté d'un noir de jais, semble s'être approfondi. Les âmes quant à elles, y circulent librement et ne font plus que la taille de minuscules petits pois. Ton amie cherche à les toucher mais son doigt rencontre une surface dure, elle se contente alors d'effleurer la paroi, une dizaine de taches blanches la suivant en parallèle quelques mètres plus bas.

Cling, tap, tap.

- Vous avez entendu ? Demande Clara toujours sur la chaise.

Cling, tap, tap.

Elle pose son oreille contre la porte et écoute attentivement, on dirait des pas non ?

Cling, tap, tap.

- Ils ne viennent pas de là.

Comme prise d'un éclair de génie, tu te précipites en évitant de justesse un meuble, en direction de la porte au fond de la pièce. Tu poses ton oreille contre le bois en priant intérieurement pour que le bruit vienne de là.

Cling, tap, tap.

Tu t'efforce de crier en chuchotant, il vient de là ! Je crois que quelqu'un arrive !

Alors que les bruits continuent de se rapprocher de vous à cadence régulière : Paulo et Julia referment la bibliothèque, tu refermes le livre et la porte, et Clara retire la chaise. Une fois sortis, vous fermez délicatement la porte derrière vous, dévalez les escaliers et déboulez dans le couloir des chambres.

- Eh merde ! La tête blonde tourne et retourne devant lui sa main qui tient le miroir. Il soupire d'exaspération, contraint d'accepter que le sort ne fait plus effet.

- Je te l'avait dit ! Son amie lui tape le sommet du crâne, tu ne l'as pas utilisé au bon moment !

- C'est bon, c'est bon.

Le blondinet relève la tête et plonge son regard dans le tien. Amusée par la situation, tu lui fais un doigt d'honneur en souriant, tandis que lui décide de t'ignorer et d'aller vers ses amis.

- Bon, qu'est ce qu'on fait maintenant ?

- Hum étant donné que ce sont des âmes, on pourrait essayer de les rendre aux zombies, ça pourrait les faire redevenir humains. Peut être que c'est ça la clé du jeu, vous ne semblez pas convaincus par ce que dit Paulo, ou au moins un objectif.

Clara fait appel à son parchemin et le lit à voix haute :

- Alors, "ne pas mourir" pour ça je pense qu'on est bons, "trouver ce qui a été volé" donc on a dit les âmes, "tuer les ennemis" c'est compliqué puisqu'ils sont immortels, "trouver le point faible" et "tuer le boss". Donc si on résume, on en est à deux sur cinq, non ? Il faut qu'on arrive à les tuer maintenant.

- Je reste sur mon idée des âmes : on les a récupérées donc maintenant on leur rend, ils redeviennent humains et là on les achève. C'est aussi simple que ça.

- Rien n'est simple dans ce jeu, remarques-tu.

- De toute façon, est ce que quelqu'un a un meilleur plan ? Non ? Bah voilà.

- Il se saisit de l'objet et ouvre la voie dans le couloir.

- Est-ce qu'on pourrait au moins avoir des précisions comme : comment on les rassemble tous ? Comment on les libère ? Comment on va réussir à tous les tuer alors qu'on est cinq ? Comment...

Paulo coupe Clara qui l'avait rattrapé en courant pour le questionner, on verra !

Vous échangez entre vous quatre un regard silencieux qui semble crier "c'est une mauvaise idée".

◈◈◈

Vous êtes cachés en position accroupie derrière des plantes du rez-de-chaussée, depuis déjà une bonne dizaine de minutes, attendant patiemment le signal de Paulo.

- Vous attendez quoi au juste ?

Vous sursautez et Yvan réprime un cri de surprise. Tu te retournes et découvres Marie, le visage fendu d'un sourire amical et sa robe couverte d'éclaboussures de sang.

- Marie, je suis contente de te voir !

Tu sens un désagréable picotement sur ta nuque, sûrement causé par le regard perçant de Julia, pendant que Marie te prend dans ses bras.

- Alors, Marie voici Julia que tu connais déjà, Paulo, Clara et... Yvan. Et inversement. Ils s'échangent un faible "salut", on s'est rencontrées entre deux danses et plus tard elle m'a sauvé la vie. D'ailleurs tu avais l'air de bien t'amuser.

- C'est toujours le cas, elle sort de son dos une fourchette en argent dégoulinant de sang et t'adresse un clin d'œil. Bon du coup, vous attendez quoi ?

- On attend qu'il nous dise d'y aller, l'ancien zombie pointe son ami du doigt.

- Hum... J'attend que ça se calme un peu.

Tu penches la tête pour observer la salle de bal : de multiples flaques de sang tachent le sol et se terminent en trainées vers d'autres pièces. Il n'y a plus aucun cadavre et le silence règne, seuls vos cavaliers et cavalières parlent discrètement en petits groupes.

- Que "ça se calme un peu" ? Mouais...

- Et c'est quoi le plan ?

- On a un miroir avec leurs âmes, on pense les leur rendre pour qu'ils redeviennent humains et après les tuer.

- Super, j'adore ce plan ! Je peux me joindre à vous ? Ça serait top et en plus je pourrais vous amener d'autres survivants pour vous aider à les...

- Attends ! Paulo dit ça plus fort qu'il ne l'aurait voulu alors il se force à chuchoter, il y a d'autres joueurs encore en vie ?

- Evidemment mon chou, vous n'êtes pas les seuls. Les autres se terrent en attendant le bon moment pour agir. Je vais les chercher !

Elle venait encore une fois de fuir en un éclair, avant que personne n'ait le temps de régir.

◈◈◈

L'attente sembla durer une éternité mais jetant un coup d'œil à l'horloge à ta droite, tu remarquas que seulement cinq minutes s'étaient écoulées. Marie revint accompagnée d'une blonde portant une somptueuse robe bleu nuit et d'un garçon aux cheveux décolorés, entièrement vêtu de vert.

- Caroline et Théo, les autres. Les autres, Caroline et Théo. Elle tape dans ses mains, Bon ! Maintenant qu'on est tous là, on devrait peut-être y aller, non ? A moins que vous attendiez encore un signal imaginaire.

Une fille avec de courts cheveux blonds bouclés et un costume trois pièces gris s'élance du balcon jusqu'à la salle de bal en poussant un hurlement guerrier. Son élégant costume porte des éclaboussures sombres et elle brandit au-dessus de sa tête une longue pelle rouillée. Comme retournés à l'état sauvage, hommes et femmes zombifiés poussent eux aussi des hurlements et accourent vers elle, la mâchoire en avant.

- Je pense que vous l'avez votre signal.

Vous vous précipitez dans la pièce où règne le chaos et où la tête blonde prend un malin plaisir à frapper les macchabés. Très vite, les morts se relèvent et la prennent de nouveau en chasse, elle finit par se retrouver submergée. C'est le moment que choisit Clara pour arracher le miroir des mains d'Yvan et l'éclater au sol.

Un silence lourd prend possession de l'endroit. L'objet est face contre terre et des bris de verre jonchent le sol. Votre petit groupe reste immobile et fixe la fille en costume se relever en écartant le zombie qui est sur elle.

Le miroir se met à vibrer et se retrouve projeté avec force dans le sens inverse, quelques mètres plus loin. Vous vous abaissez tous en position de repli lorsqu'une puissante lumière blanche en sort. Les petits spectres s'échappent de cette lumière et tourbillonnent en silence dans la pièce. Puis en poussant un long et perçant cri d'agonie, elles se précipitent à tour de rôle vers les cadavres. Tu suis du regard une âme en fuite qui fonce vers Thomas et rentre dans sa poitrine. A son contact, ton cavalier titube sur quelques pas et tombe à genoux.

La lumière blanche se stoppe mais le silence, lui, persiste toujours. Théo finit par le briser en s'avançant vers celui qui semble être son cavalier :

- Yan ? Est-ce que ça va ?

Caroline veut le rattraper mais Paulo l'empêche d'avancer. Le dénommé Yan ainsi que ses congénères, se mettent à respirer longuement et bruyamment, tout en étant pris de légers tremblements. Théo quant à lui, ne s'en préoccupe pas : pas après pas il avance jusqu'à son partenaire et vient poser sa main sur son épaule.

Comme alertée d'un futur danger, tu t'éloignes en silence à reculons. Toujours sans bruit, tu rejoins le vestibule et y récupère le buste en marbre d'une jeune femme souriante. Tu le bouges dans les airs en le tenant fermement : l'objet est lourd mais facilement manœuvrable.

A peine as-tu posé un pied sur le sol ciré de la salle de réception qu'un cri inhumain te perce les tympans. Yan vient de se relever de sa position assise et poursuit Théo, maintenant au sol. Le pauvre garçon rampe et panique d'avantage à chaque nouveau pas de son prédateur. Il se stoppe soudain et se tient la tête en tremblant.

- Seigneur... Théo c'est bien vous ?

Le concerné se relève en quatrième vitesse et le prend dans ses bras :

- Je suis si heureux que tu ailles bien !

Vous restez bouche bée face à cette scène, n'osant pas y croire. Très vite, une autre voix s'élève dans la salle :

- Abby ?

Thomas est là devant toi, il te sourit avec ce sourire chaleureux que tu aimes tant. D'apparence, il semble encore zombifié mais alors que tu te rapproches, tu peux voir dans son regard qu'il ne l'est plus. Ce n'est peut-être qu'une intuition mais tu veux le croire.

- On mon dieu ma main ! Qu'est-il arrivé à ma main ?! Il bouge ses doigts et observe ses tendons se mouvoir à travers le dos de sa main qui est maintenant dénué de peau.

Tu te tournes vers tes amis, peut-être qu'on s'est trompé. Peut-être qu'il fallait juste les sauver et que ce ne sont pas les ennemis. Qu'est-ce que tu en penses ?

Paulo s'apprête à te répondre mais sa cavalière l'appelle à son tour.

- Abby, je suis sincèrement désolé pour le cauchemar que je vous ai fait vivre. Mais je suis revenu à la normale, vous pouvez me faire confiance.

Tu veux croire que c'est vrai mais une petite partie de toi doute toujours.

Tuer son cavalier : (54)

Hésiter à le tuer : (35)

Continue Reading

You'll Also Like

3.4K 3 6
elle ce laisse faire
1.1K 128 52
si tu t'ennuies et que tu veux rire c'est ici >>>>>
158K 9K 165
#5 DANS LA CATÉGORIE HORREUR ! /!\Si vous êtes jeune ou que vous êtes sensible, ne pas lire, merci /!\ Saviez-vous que vous connaissez tous les visa...
2M 118K 130
« Plus les lieux sont magnifiques, plus les châtiments qu'on y subit paraissent amers. » Une jeune esclave vierge. Un seigneur sadique. Un harem de l...