Chapitre 3.1

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<< Votre attention s'il vous plaît, nous avons une annonce de la plus grande importance. Veuillez rejoindre votre professeur principal.

- Oula, ça ne présage rien de bon, déclara Alizée.

- En effet, je répondis. >>

On rejoignit notre professeur attitré en attendant l'information impatiemment.

<< Depuis la nuit des temps, notre barrière nous protège courageusement contre les invasions. Cependant, elle est tombée il y a peu. Nous vous demandons de ne pas paniquer car nous avons de talentueux soldats qui nous défendrons. Ayez foi en eux. Je vous remercie. >>

Il y a quelque chose qui cloche. Tout n'est pas dit. En plus, grâce à Juuga je sais que la défense est à nue depuis plus de 6 mois. Pourquoi l'annoncer que maintenant ? Auraient-ils eu des difficultés ?

<< Eh ben, c'est la première fois que ça arrive. Croisons les doigts pour ne pas assumer de défaites ! dit Alizée.

- Mais non, et puis si ça arrive, je te protégerai car tu es trop kawaii, s'incrusta Alex.

- Encore toi, mais lâche moi les baskes ! s'énerva Alizée. >>

Et allez, ça recommence. Depuis qu'il est apparu dans notre vie, Alex s'interpose entre nous à chaque fois qu'il le peut. Il a un gramme pas net dans sa cervelle ! Mais je maintiens qu'il y a anguille sous roche. Le discours de tout à l'heure sonnait faux. J'ai un mauvais pressentiment, une intuition féminine ?

La journée s'annonça ennuyeuse et la fin des cours tarda à sonner. Je pus enfin rentrer chez moi.

<< Je suis rentrée ! >>

Personne ? Papa doit encore faire des heures supplémentaires. En ce moment, je trouve qu'il ne se repose pas assez. Juuga, de son côté, s'entraîne dans une école spécialisé à environs 20 kilomètres de chez nous. J'avais oublié que je serais seule ce soir. Je pose mon sac dans le vestibule et me sert un jus de fruit bien frais car on est bientôt au solstice de juin qui défini l'été. J'arpente les murs et je tombe nez à nez avec la porte du bureau de papa. Jamais je n'y suis entrée car on me l'a toujours interdit. La tentation est grande et je finis par céder car je sais que de toute façon, la porte est fermée. Papa prend soin de porter la clef tout le temps sur lui. Un détail me titille et j'appuie sur la poignée de la porte. Surprise, elle s'ouvre. C'est bizarre, en aucun cas il oubli de fermer à double tour. J'entre en étant sur mes gardes et découvre une pièce très mal rangée. Des dossiers s'entassent partout. Pas de fenêtre, il y a de quoi être claustro. Je farfouille dans les documents et découvre des renseignements intéressants. Soudain, je tombe sur une carte d'identité qui me laisse sans voix.

"Informateur de premier rang", je lis. Marcel Azaroa, date de naissance et adresse. Il y a pleins de données sur papa mais c'est quoi "informateur de premier rang" ? Plus loin je vois "membre à part entière des brigades spéciales". C'est quoi cette plaisanterie, d'où sortent ces âneries ! Attend, si tout est vrai, ça expliquerait pas mal de chose comme par exemple son accord pour Juuga ! Une personne normale ne prendrait pas sous son aile un inconnu. Je suis sûr qu'il était au courant de sa situation bien avant moi. Et pour les inspecteurs, il n'a pas bronché ou levé le doigt une seule fois, comme s'il avait l'habitude. Pourquoi je me sens aussi vexée de ne rien savoir ? Quand je lui ai dit pour l'échec de notre défense, il n'a pas eu l'air surpris, qu'est-ce que tout cela veut dire... c'est à n'y rien comprendre... on me cache quelque chose, ça j'en suis certaine.

Je remets en place les documents en prenant soin de prendre des photos de ce qui me paraît important. Je quitte le bureau et referme la porte, désinfecte la poignée avec un liquide incolore et inodore. Habillée d'une longe veste noire d'été et d'une casquette, je sors dehors. J'ai relevé une adresse, je vais y aller faire un tour. Je monte sur mon vélo et direction le "88 rue Gambetta, 24000 Périgueux". Je prends le bus et arrive au centre ville au bout de 40 minutes. Il faut dire que ce n'est pas à côté ! Je marche longtemps et atteint enfin mon but.

L'établissement est grand, très grand. De grandes baies vitrées ornent la façade et une devanture richement décorée nous accueille chaleureusement. Le teint bleu glacial des portes automatiques laisse une dissonance dissimulée. J'aperçois à l'intérieur un comptoir de réception. Deux femmes l'occupent et des hommes armés parcours le hall. Je ne sais pas où j'ai atterri mais ça semble couver quelque chose. Je me poste dans une ruelle en face et j'attends longtemps.

21h...

Ça y est, des premières personnes sortent du bâtiment. Des crampes et des courbatures me lancent dans le dos et les jambes. Je me concentre et scrute les hommes et les femmes vêtus de vêtements sombres. Je plisse les yeux et reconnais parmi le groupe mon père. Que fait-il ici ? Je croyais qu'il travaillait dans une entreprise d'alimentation, serait-ce cet édifice ? Mais alors que font les gardes à l'entrée ? Tout ça est louche, je refuse de croire la tromperie de papa. Si je réfléchis bien, il serait en quelque sorte un espion. Il se dissimulerait depuis des années ?

2GU : Sur le fil de son destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant