Chapitre 17

Depuis le début
                                    

Fred sourit tendrement avant de ranger le livre dans sa veste. Cette sorcière l'impressionnait.

***

La fête battait déjà son plein depuis près d'une heure lorsque Liliane décida de faire son apparition. Derrière la petite bande habituelle des serprentards, elle se sentit comme protégée. Ils avançaient, Pansy attachée au bras de Drago et Astoria main dans la main avec Blaise.

Il ne manquait plus que moi, pensa-t-elle.

Elle n'eut pas le temps de réfléchir davantage tant la beauté de la pièce lui coupa le souffle. Elle avait été décorée pour l'occasion. Tout est de couleurs chaudes et ocres. Des citrouilles flottent dans les airs et les flambeaux sont allumés, donnant une ambiance chaleureuse à cette pièce remplie de sorciers. Un buffet était étendu non loin d'elle.

Perturbée par la beauté de la salle qu'elle n'avait jamais vue ainsi, elle en oublia presque les chuchotements et les regards se tourner vers elle dès l'instant où ils avaient remarqué sa présence.

Elle se sentit subitement de trop. Elle avait envie de partir. S'il n'était pas quelque part dans cette pièce, elle serrait retournée dans son dortoir depuis longtemps.

- Je ne t'abandonne pas, lui susurre Astoria en prenant la main de son amie.

Elle suivit le petit groupe, se sentant en quelque sorte protégée de tous ces regards et ces remarques à son propos. Très vite, elle se retrouva avec un verre en main.

- Jus de citrouille, sérieusement Drago ? S'énerva Pansy après qu'il ait servi tout le monde.

- Change-le, lui répond-t-il simplement.

Liliane regardait le serpentard, intriguée. En une incantation et un discret coup de baguette sous la table, la boisson changea de couleur sous ses yeux. Elle n'en revenait pas. Voyant que Pansy s'énervait, il changea finalement les boissons de tout le monde.

- Tu en veux ? Lui demande-t-il alors.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Du whisky pur feu.

Elle tendit simplement son verre vers Drago qui sourit. Elle le regardait faire, hypnotisée par ce serpentard qu'elle avait tant aimé.

- Que ce verre de jus de citrouille se transforme en whisky pur feu, chuchota-t-il assez distinctement pour qu'elle puisse l'entendre.

Elle lui sourit tendrement quand il replaça le verre au creux de sa main.

- Au fait Liliane, l'interpella ce dernier. Tu es très belle ce soir.

Elle devait rougir, c'était certain. Les autres l'avaient aussi entendu, n'étant pas très loin d'eux.

- C'est vrai, argumenta Astoria. De loin la plus belle de cette soirée.

- Tout ça pour un mystérieux cavalier, rigola Pansy.

Les deux amies complices de ce mensonge se regardèrent dans le blanc des yeux.

- D'ailleurs, où est-il ton cavalier, Liliane ?

Pansy piquait là où ça faisait mal. Elle adorait faire ça. Faire mal.

***

Deux longues heures sont passées pendant lesquelles Liliane avait scruté la salle à la recherche du moindre petit indice lui permettant de le retrouver. Mais c'était peine perdue. Il était perdu parmi tous ces élèves.

- Tu n'as pas bougé de ta chaise depuis ton arrivée, lança une voix qu'elle connaissait si bien.

- Je suis bien à ma place, merci de t'en soucier.

Son père prit une chaise et s'installa à ses côtés, non sans faire valser sa cape dans un mouvement que lui seul connaissait. Il resta de marbre, autant que sa fille. C'était étrange comme situation. Ils ne se regardaient pas, préférant scruter ceux qui dansaient devant eux.

- Je ne t'avais jamais vue à un bal.

- C'est la première fois.

- Oh. Je vois.

Leur échange était court. Simple. Gênant. Il s'en voulait. Elle aussi.

L'alcool coulant dans les veines de la serpentard l'aida à prononcer ces quelques phrases :

- Je pense que j'aurais été à ce bal chaque année si je n'avais pas été ta fille.

Il comprenait parfaitement ses mots. Il savait qu'elle souffrait d'être sa progéniture. Elle avait hérité d'un nom de famille avec ses conséquences et depuis longtemps, il avait remarqué que les sorciers l'évitaient, la mettaient à l'écart et se moquaient d'elle. Depuis qu'elle était enfant, même. Tout ça, elle ne l'a pas choisi. Tout comme il n'avait pas choisi de devenir père.

- Je suis désolé.

Liliane recracha presque sa gorgée dans son verre. Elle avait bien entendu.

- Porter un tel nom n'est pas facile, continue-t-il. J'ai essayé de faire de mon mieux avec toi mais visiblement, je n'ai pas été très performant.

Elle l'écoutait attentivement. Il ne lui avait jamais parlé aussi librement que maintenant et elle réussit à mettre de côté tous les regards qui se posèrent sur elle.

- On ne s'attendait pas à une telle vie, que se soit toi ou moi. Tu me l'as fait comprendre à ta retenue.

- À ce propos, dit-elle en regardant le sol, gênée. Je ne voulais pas...

- Tu as dit le fond de ta pensée, le coupa-t-elle. Je ne t'en veux pas pour ça. Je n'ai pas été le père de l'année et je ne le serai jamais. Je ne peux pas revenir en arrière mais je veux que tu saches, Liliane, que je suis très fier que tu sois ma fille.

Des larmes perlèrent au coin des yeux de la serpentard. Elle ne s'attendait pas à une telle révélation et le simple fait qu'il lève le voile sur certaines choses réconforta Liliane qui s'était confortée dans l'idée que son père ne l'aimait pas, qu'elle n'était que déception à ses yeux. Mais c'est tout le contraire qu'il lui dit là.

- Passe une bonne fin de soirée, dit-il en se levant avec sa grâce légendaire. Et s'il te plait, n'abuse pas trop de la boisson. Je n'ai pas envie d'avoir des problèmes.

Il lui fit un simple sourire, un minime sourire qu'elle avait réussi à apercevoir avant de la laisser. Elle n'avait aucune idée de comment il avait bien pu savoir ce que buvait la jeune fille mais elle s'en foutait pas mal. Cette soirée l'avait chamboulée. Déboussolée. Choquée. Perdue. Mais heureuse. Très heureuse d'enfin avoir eut une once de discussion avec son père.

White book // Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant