Chapitre 7

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Le lendemain matin, alors que la bibliothèque venait à peine d'ouvrir ses portes, Fred était là. Madame Pince eut même peur en ouvrant les portes, découvrant le jeune Weasley assis au sol.

- Que faites-vous là ? Avait-elle demandé.

- J'attendais l'ouverture, avait-il répondu en se levant. J'ai trouvé l'énigme.

Fred arborait un sourire, comme tous les jours. Il était heureux et surtout fier d'avoir trouvé l'énigme. Enfin, techniquement, c'était Hermione mais il n'allait pas laisser une occasion à Madame Pince de se moquer de lui.

Elle avait légèrement sourit quand le gryffondor partit à une vitesse folle vers l'allée des potions.

Fred avait désormais le livre entre ses mains. La rauque voix du sortilège s'éleva dans l'allée. Il sourit.

- As-tu trouvé l'énigme ?

- Oui.

- Je t'écoute, jeune sorcier.

Lorsque Fred prononça enfin le code, le livre se mit à trembler dans ses mains. Il ne savait pas c'était normal ou s'il s'était trompé. Mais au moment où les pages défilèrent d'un coup devant ses yeux, comme si une énorme bourrasque de vent avait ouvert le livre, il sut qu'il avait réussi.

Il se dit qu'il n'oublierait pas de remercier Hermione une seconde fois. Il emporta le livre avec lui, un sourire vainqueur aux lèvres. Fred était le seul dans la bibliothèque, avec Madame Pince bien évidemment. Il était bien trop tôt. En tant normal, il devrait être en train de se réveiller tout doucement à l'heure qu'il est.

- J'ai trouvé, lança le gryffondor en montrant fièrement le livre à la bibliothécaire.

Cette dernière ne peut que sourire face à cet enthousiasme naissant de Fred pour les livres. Si seulement un livre magique pouvait faire en sorte que tous les élèves de Poudlard s'intéressaient un tant soit peu à la lecture, elle jetterait des sortilèges à tous les grimoires qu'elle croiserait.

Il s'était installé à l'une des tables, ayant l'embarras du choix à cette heure si matinale. Il avait soudainement peur. Il appréhendait ce moment tant il ne savait pas à quoi s'attendre dans ce livre. Il prit une inspiration et ouvrit enfin le livre blanc.

Cher inconnu,

J'imagine que si tu lis mes premiers mots, c'est que tu as trouvé l'énigme. Félicitations à toi. Qu'en as-tu pensé ? Difficile ? Amusant ? Ou peut-être bien trop facile à ton gout ?

Fred ne put s'empêcher de rigoler tendrement. Il aimait ce qu'il lisait. Il aimait cette pointe de défi et de supériorité que prenait la sorcière.

En tout cas, tu dois avoir mille et une questions. Je comprends. Mais tu n'auras aucune réponse. À vrai dire, je ne sais pas vraiment où je vais en écrivant ces quelques lignes.

Nous sommes deux, pensa Fred.

J'avais commencé à écrire pour espérer trouver quelqu'un comme moi. Quelqu'un aimant les livres, la bibliothèque, la tranquillité et le silence.

Le gryffondor s'arrêta subitement de lire. Il n'appréciait pas ce qu'il lisait. Pas du tout, même. Il se rendit compte que cette sorcière lui est totalement opposée.

- Tranquillité ? Silence ? Répéta-t-il à haute voix. Mais qui peut apprécier ça ?

Fred fut confus. Perdu. Il ne s'attendait pas à avoir affaire à une deuxième Hermione Granger. Il espérait trouver autre chose, quelqu'un d'autre.

Une dernière chose. J'ai fais en sorte de mettre le livre en hauteur pour éviter que des jeunes sorciers bien trop jeunes tombent dessus. J'espère que tu as plus que seize ans, sinon je te demanderai de bien vouloir remettre le livre.

Il lut les dernières phrases, non sans vraiment les lire tant il pensait à elle. Ils étaient beaucoup trop différents mais pourtant ce livre, ce journal, ces quelques feuilles étaient la seule chose qui occupait ses journées. Il en avait tant rêvé qu'il se retrouva un peu perdu.

- Madame Pince !

Fred éleva la voix tout en s'approchant du bureau de la bibliothécaire. Il voulait des réponses. Des explications. Quelqu'un qui apaise ses craintes.

- Je peux vous aider, monsieur Weasley ?

- Qu'est-ce que c'est que ça ?

Fred agita le livre sous les yeux noirs de Madame Pince. Elle ne supporte pas qu'on néglige un livre et la façon dont le gryffondor faisait valser l'objet la fit grincer des dents.

- C'est un livre. Et cessez de l'agiter de la sorte ! Ce ne sont pas des maracas.

Fred fronça les sourcils.

- Des quoi ?

- Un objet moldu, soupira la femme.

Il ignora royalement sa remarque et refit le même geste, brandissant le livre.

- Vous auriez pu me dire qu'elle était mon parfait contraire.

- Je ne vois pas pourquoi je vous l'aurais dit. En quoi est-ce important, d'ailleurs ?

Il voulait qu'elle lui dise quoi faire tant il était perdu. Continuer le livre au risque de ne pas s'entendre avec la sorcière qui, aux premiers abords, parait totalement divergente avec lui ou l'abandonner sans même savoir qui se cache derrière.

- Pourquoi réfléchir ainsi ? Soupira-elle en regardant la tête de Fred. Par Merlin, ce que vous pouvez vous torturer l'esprit, vous, les jeunes !

- Pourquoi dites-vous ça ?

- Parce qu'elle m'a dit exactement la même chose que vous, monsieur Weasley. Elle a apparemment les mêmes craintes que vous.

Fred ne put retenir un sourire, soulagé. Alors elle savait qu'ils étaient complètement opposés.

- Elle sait qui je suis ?

- Non. Je ne lui ai pas dit, trancha-t-elle rapidement. Mais je lui ai dit que vous étiez...

Le gryffondor leva un sourcil au ciel, attendant la suite de sa phase tandis que Madame Pince semblait chercher se mots.

- Spécial !

- Spécial ? Répéta Fred, dubitatif. Je suis spécial ?

- On peut dire ça. Il n'y en a pas deux comme vous. Enfin si, pour le coup vous avez votre jumeau. Mais vous êtes unique, monsieur Weasley. Chaque personne dans ce monde sorcier est unique.

Fred ne dit plus rien, écoutant attentivement les paroles de la bibliothécaire. Si on lui avait dit qu'il discuterait ainsi avec Madame Pince, il aurait rigolé. Mais au fond de lui, il était content que cette sorcière soit au courant de toutes les différences qui les caractérisent tant.

- Qu'attendez-vous ? Dit-elle d'un coup. Répondez-lui !

Il avait l'impression que la bibliothécaire voulait les réunir. Elle semblait excitée par ce petit jeu qui chamboulait toute la vie du jeune gryffondor. Mais c'est avec le courage caractériel de leur maison que Fred se réinstalla à la table, décidé à tourner la page du carnet et à lui répondre.

S'il ne fait rien, il sait qu'il s'en mordra les doigts et qu'il sera rongé par l'envie de savoir qui se cache derrière ce livre.
S'il se loupe, il ne pourra pas y faire grand-chose. Il aura eut le mérite d'avoir essayé.

White book // Fred WeasleyWhere stories live. Discover now