Chapitre 3 : Rendez-vous

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Ensembles, nous passons un bon après-midi. Nous bavardons -eux plus que moi, je l'admets- de nos cours de la semaines, des rumeurs qui courent au sein du lycée, des repas parfois douteux de la cantine qui laissent bien à désirer. Du fameux devoir donné par Monsieur Aizawa, à rendre dans un mois comme un maudit examen que l'on déteste avant même de l'avoir commencé. Devoir doublé d'un oral, nous nous sommes même pas épargné d'un exposé.

Nous en sommes à la fin notre conversation, après nos petits gâteaux. Dehors, le soir tombe à son rythme et les cloches de la nuit ne tardent plus. Ochako, a une nouvelle idée en tête. Elle ouvre les yeux en grand, se tourne face à Izuku, puis Tsuyu, Tenya et moi :

— Cela vous dit d'étendre la journée ? On pourrait aller voir un film ce soir ! Izu, Mirai Sasaki a sorti une nouvelle production !

Les yeux d'Izuku s'illuminent d'un seul coup. Il ne lui en faut pas plus.

— Oui ! J'ai vu qu'il sortait mais je ne suis pas encore allé le voir !

Mirai Sasaki est un grand ami cinématographe d'Horikoshi Kohei, l'auteur des comics d'All Might. Cette amitié a ravi les fans car depuis ce jour, lorsque des adaptions du comics par Monsieur Sasaki sortent au cinéma, il est certain que le film ne sera pas un navet. Et d'après Izuku, tout fan qui se respectent, parviennent à repérer dès le premier visionnage, les deux hommes dans le décor figurant l'air de rien.

Tenya accepte l'idée, nous proposant même de nous raccompagner après la séance pour pas que nous restions trop tard dehors. Sa réponse positive ravie Ochako, dont le sourire se fane un peu lorsque Tsuyu décline la proposition.

— Ce sera pour une prochaine fois ! annonce cette dernière. Je suis un peu fatiguée. Ce n'est sûrement pas le dernier film qui sortira, on pourra en voir d'autres.

Son amie approuve d'un mouvement de tête et alors que Tsuyu se lève pour entamer son départ, Izuku me demande si j'ai l'intention de venir avec eux.

— Ne me laisse pas tenir la chandelle, s'il-te-plait, ajoute-t-il en chuchotant, comme une prière.

Son air presque abattu me fait sourire, ce qui me vaut par la même occasion, le regard instant de Tsuyu dans mon dos. Après un coup d'œil aux tourtereaux qui se font encore et toujours les yeux doux, je lui réponds sans surprise :

— Si tu viens, je viens.

Quelques minutes plus tard, j'ai à peine le temps de remercier mon amie pour cette bulle hors du temps que Tsuyu est déjà partie et nous quatre en route vers le parking où est garée la voiture de Tenya. Le cinéma est situé sur les bords de la ville, tout à côté du grand centre commercial qui est à chaque fois bondé de monde. On y trouve de tout là-bas. Des restaurants, des boutiques, le cinéma en toute évidence, et même un bowling. Notre ville est grande, bien remplie et alors, l'apparition de centre commercial comme Starcourt sont apparut. Le reste de la ville et le centre notamment, n'ont pas vraiment dépérit. Au contraire, le nombre de la population s'est agrandit.

Dans la voiture, la musique anime la conversation. Bercée entre la voix d'Ochako et Izuku qui récitent en cœur les paroles de la chanson en cours, la prudence paternel de Tenya sur la route ou encore mon sourire grand comme il est rarement, nous arrivons au cinéma. Les grandes affiches présentant les films sont éclairées, la foule se presse contre les portes automatiques.

À l'intérieur du complexe, j'apprécie l'odeur du popcorn et de la poussière, la mousse sous mes pieds et la sensation de s'enfoncer dans le sol. Le bruit de la machine à ticket, déchirant le billet de ma place, payée beaucoup trop chère. J'apprécie la main d'Izuku qui se pose sur mon avant-bras, me tirant en avant vers le guichet à confiserie. L'intimité des néons bleus et rouges éclairent le hall d'entrée de toutes leurs nuances de violet.

Izuku me demande si je souhaite un paquet de popcorn mais je refuse, n'ayant plus vraiment l'envie d'avaler quoi que ce soit pour la soirée. Ni la monnaie.

Dans la grande salle aux multiples sièges, nous prenons place tous côtes à côtes. Tenya puis Ochako, Izuku et moi qui ferme la marche. Nemuri a disparue. J'ai à peine le temps de me questionner, qu'on m'appelle de l'autre côté. Les pubs se mettant à défiler sur le grand écran, le son emplissant la salle, j'oublie rapidement cette absence. Elle est peut-être allée voir un autre film après tout, elle le peut.

Soudain, les derniers murmure se taisent et je me repositionne sur mon siège. Izuku jette un œil vers moi, furtif, avant de reposer son attention face à lui. Cependant, sa main tenant sa boîte de popcorn, déjà bien entamée (si elle n'est pas déjà vide en réalité), se cale entre nos deux sièges, toute proche de la mienne.

Puis, pendant la moitié du film, alors que sur le côté, Ochako et Tenya passent une bonne soirée, Izuku ne cesse de se pencher vers moi, de m'annoncer des choses sur le film, de me montrer des détails qui me paraissent invisibles. À chaque fois que sa main se pose sur mon bras, mon cœur se lance dans une course effrénée. Battant à toute allure comme s'il avait un train à prendre ou qu'il avait un plat sur le feu.

Si nous n'étions pas déjà dans le noir, sans nul doute que mes joues rouges seraient la principale source de couleur a ces velours. Comme à chaque geste qui me torture un peu plus l'esprit, bousillant mon estomac de touts ces effleurement d'ailes de papillon, je me demande si Izuku n'a pas conscience au fond de l'état dans lequel il me met. Ses regards, ses sourires, le bout de ses doigts qui parcourent la peau de mon poignet, a peine habillé d'un vieux bracelet ficelé. Le frisson qui me prend le long de ma colonne vertébrale, accélérant encore, si cela est possible, le rythme de mes battements de coeur.

Son manège qui se poursuit innocemment alors de nouveau, la voiture de Tenya file dans la nuit, nous ramenant tous chez nous. La conversation est de bon train, le film a fait son effet, Izuku l'adore au point qu'il n'arrête pas d'en parler. Ochako baille et Tenya sourit jusqu'aux oreilles. Je n'arrive, de mon côté, pas à me concentrer. Les trottoirs de l'autre côté de la vitre défilent à toute allure, les piétons semblent ralentir et les éclairages des lampadaires illumine mon visage tout les vingt mètres.

Ce fut les dix minutes les plus longues de ma vie. Et passer le bas de ma porte, déposer mes clefs dans leur bol attitré dans l'entrée, prendre à peine le temps de retirer mon manteau et mes baskets, fut un soulagement des plus grands. Tomber dans mon canapé-lit qui n'est même pas fait, m'enrouler dans une veste délaissée et fermer les yeux.

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Bonjour ! Installez-vous pour ce chapitre 3 !

Vous êtes en vacances ? Moi oui et j'avoue que ça fait du bien, même si j'ai des tonnes de contrôle qui m'attendent à la rentrée T-T

J'espère que ça vous a plu ! N'hésitez pas à faire des retours !

Des bisous, Koala.

Ton nom noir sur blanc [TodoDeku]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant