Chapitre 9 : Avec ou sans fleurs ?

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Une semaine s'est écoulée depuis ma dernière conversation avec Nemuri. Je suis rentré à sa demande, seul. Depuis, elle passe ses journées avec Eri. Je la soupçonne d'essayer tout et n'importe pour lui parler.

Ce n'est pas l'idéal, je devrai trouver un moyen de l'en empêcher. Qui sait combien de temps prendra son deuil si elle reste autant accrochée ainsi. Loin de moi l'envie de voir son désir de résurrection persister. Mais d'un autre côté, je dois quand même avouer que je n'y pense pas énormément non plus. Lorsqu'elle n'est pas là, c'est comme si je n'avais pas d'Errant à gérer et je me sens aussi libre d'Icare lors de son envol. Il ne dépend plus que de moi pour me brûler les ailes.

Ces derniers jours, Izuku est venu dormir chez moi deux ou trois fois. Il dit qu'avec son père dans les parages, il se sent plus rassuré d'être avec un ami. C'est l'explication qu'il me donne puis nous cessons d'en parler. Je vois bien qu'ils n'est pas à l'aise alors je n'insiste pas.

Ces nuits dont je pensais n'appartenir qu'à nous deux, sont malheureusement devenues le sujet de conversation principal d'Ochako et Tsuyu. Elles en parlent en secret mais j'ai surpris plusieurs fois leur discussion qu'elles ont arrêté de se cacher devant moi. J'en ai parlé à Izuku mais il n'a fait que glousser. Je ne sais pas vraiment comment je dois gérer cette situation.

— Invite-le quelque part, me suggère alors Tsuyu lorsque je viens lui demander conseil. Il te plaît, n'est-ce pas ?

Je n'ai pas besoin de hocher la tête pour qu'elle reçoive sa réponse. On s'est donnés rendez-vous dans un café pour être tranquille. Je n'avais pas envie de tomber sur quelqu'un d'autre susceptible de nous couper en plein conversation. Puis, c'était toujours plus détendu d'aborder le sujet dans des conditions plus détendues que dans un couloir de lycée. Puis, je ne suis pas assez proche de Tsuyu pour que l'on s'invite chez l'un ou chez l'autre.

— Tu lui plaît aussi, continue-t-elle. Je ne devrai pas te le dire mais peut-être que ce sera plus facile ? Il pense que tu es intéressé par quelqu'un d'autre, alors il n'ose pas faire plus que ce qu'il fait en ce moment.

Je soupire et la regarde tremper sa viennoiserie dans son chocolat chaud.

— Je ne vois personne... Je...

Nous nous regardons dans le blanc des yeux avant que je finisse par avouer doucement :

— Je vais lui dire. Au moins par principe d'honnêteté. Il fera ce qu'il veut de l'information comme ça.

Elle sourit en croquant dans la pâte feuilletée. Quelques miettes s'échappent en vitesse. Il n'est pas nouveau d'apprendre que je ne m'en sors pas bien en relations humaines, encore moins avec quelqu'un comme Izuku. Lui fait de la musique avec mon cœur et je ne sais comment, il parvient même à rembobiner toutes les altercations de la journée dans un film qui passe chaque soir avant de m'endormir. Je pense à lui constamment et c'est d'autant plus difficile de faire comme si rien n'était lorsqu'il dort à mes côtés, se réveille à la même heure, et mange ses céréales qu'il amène lui-même pour éviter de croquer dans les miennes. Je n'ai même pas osé lui dire que je n'achète pas de céréales.

Maintenant, avec Nemuri qui s'occupe de son côté avec sa famille, c'est sûrement l'occasion rêvée de faire un pas en avant. Pas d'Errant, pas de fantôme, pas de lettre. Juste Izuku. Cela serait possible et je l'envisage. Peut-être qu'il ne se passera rien, peut-être que j'espère plus que je ne le devrais. Comment je pourrais le savoir si je reste planté sur le bas côté, à attendre les bras ballants ?

Je m'accroche a la confession secrète de mon amie. Je lui plaît. Je plaît à Izuku.

Rien n'est joué mais rien n'est perdu pour autant.

Après avoir pris congé de Tsuyu, je rentre directement chez moi. La journée s'est terminée relativement tôt et Izuku a prévu de passer, un soir encore. Je vais en profiter pour faire quelque chose. Je ne sais pas encore quoi, il me faut des idées. Est-ce trop si je prépare un repas ? Avec une table dressée ? N'est-ce pas mieux de faire quelque chose de plus simple ? Les idées tirées d'internet ne me conviennent pas, lorsqu'elles ne prennent pas des heures à organiser.

Je me décide finalement sur une soirée toute simple. Je pourrais trouver un film sur All Might, je n'aurai qu'à préparer un saladier de popcorn.

Sur le chemin, je croise un fleuriste et ralenti devant les étalage. Devrais-je lui prendre un bouquet ? Je ne sais pas quelles sont ses fleurs préférées. Il pourrait en avoir plusieurs, tout comme il pourrait en être allergique. Ma soeur ne supporte aucune plante et le pollen lui donne un air plus qu'affreux. Dans le doute, je laisse tomber cette idée.

•••

Lorsque je passe la porte de mon appartement une bonne heure plus tard, je suis prêt à suivre les instructions simple mais inhabituelles d'une recette chiné sur Internet, et surtout, avec la motivation incertaine de faire ma déclaration ce soir.

Ce moment me terrifie d'avance. Je ne suis tombé amoureux qu'une seule fois avant de rencontrer Izuku. D'ordinaire, je préfère de loin me fermer à toute relation. Alors maintenant que je m'apprête à recevoir l'hôte de mes pensées, je panique.

Je suis tellement à l'ouest que je ne remarque l'enveloppe scellée qu'une demi-heure plus tard. Elle attend là, sur le comptoir de ma pauvre et minuscule cuisine. Je me fige en la voyant.

Le papier cartonné est d'un blanc immaculée et le sceau, aussi rouge que le sang. Dessus, il n'y a pas d'adresse, pas de nom mais je sais qu'elle m'est destinée. Elle est le type de lettre que je reçois avant un décès, avant qu'une nouvelle âme ne vienne me trouver.

Ai-je raté quelque chose avec Nemuri ? Qu'elle est fait son deuil, accepté sa mort sans que je n'ai à insister n'est pas impossible quoi que étrangement inattendu.

Je n'ai jamais eu à m'occuper de deux âmes en même temps.

Souvent, les lettres envoyées par je-ne-sais-qui surviennent quelques jours seulement avant le décès de la personne. Comme si sournoisement, le destin s'annonçait et jouait de ses tours.

Avec un soupir, je me saisis du courrier. Ma main tremble toujours lorsque je le manipule. Le poid de ce qu'il contient est si lourd a chaque fois.

Je lis le nom avec désinvolture, déjà pressé d'en terminer. Puis une seconde fois, les sourcils froncés, et une troisième, avec moins de force dans les doigts au point que papier tombe au sol dans une danse aussi l'élégante qu'une feuille morte.

Elle tombe et mon cœur éclate.

Izuku Midoryia.

•••••••••

Bonjour !

Aujourd'hui, c'est un chapitre plein de bonnes intentions et qui part en fiasco ! Mauvaise nouvelle, pas vrai ? :/

J'essaie d'avoir de la compassion mais j'avoue que j'ai hâte de vos réactions !

Des bisous, Koala.

Ton nom noir sur blanc [TodoDeku]Where stories live. Discover now