Chapitre 5 :

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L'heure du grand départ était arrivé. Ada avait fini par accepter la décision, imposant certaines conditions.

- On se retrouve là bas ce soir mon Pipou ! Fit Paul.
- Tu prends soin de ta maman mon grand, je compte sur toi. Vous allez me manquer le soir quand je serais tout seul et que tu ne seras pas là pour me raconter tes journées.
- Je t'appellerai pour les raconter Pipou, comme ça tu t'ennuieras pas.
- Je pourrais venir quand je veux ? Demanda Ada.
- Quand tu veux ma grande.
- Je t'aime papa !
- Moi aussi je t'aime allez dans la voiture, j'aimerai rester un peu seul avec votre maman.

Les enfants quittèrent l'appartement avec leur dernier sac, Jacques qui était venu aider sa fille se faisait tout petit dans la pièce le temps que Fred et Alice se prennent dans les bras.

- T'es sûr de toi ? Tu peux encore tout annuler tu sais.
- Je suis sûre de moi. Je t'aime ne l'oublie jamais et je sais qu'on sera heureux comme ça.
- Si tu le dis.
- A ce soir. Dit elle lui déposant un tendre baiser.

Fred la laissa partir ne pouvant retenir ses larmes. Jacques lui posa une main sur l'épaule qui se voulait réconfortante.

- Je vais prendre la route aussi mon petit Fred.
- Vous pourrez lui donner ça ? Dit il en lui tendant une enveloppe.
- Vous n'allez pas y aller ?
- C'est au dessus de mes forces pour l'instant.
- Fred réfléchissez y...
- C'est tout réfléchi. Jacques je ne la quitte pas, j'ai juste besoin de digérer la nouvelle et de me faire à l'idée que je m'endormirai pas tout les soirs avec elle dans mes bras. J'ai besoin d'un temps.
- Vous auriez pu lui dire avant...
- Pour voir la déception dans ses yeux ? Et culpabiliser ? Je souffre de la situation.
- Pourquoi vous ne l'avez pas retenu ?
- Vous croyez qu'elle m'a laissé le choix ? Elle a tout décidé toute seule. C'était une idée fixe. Je l'aime c'est pour ça que je la laisse partir. Mais ça me brise. Les chances pour que j'ai un jour une mutation à mon grade pas loin de chez elle sont quasi nulles. Surtout qu'on n'est pas mariés. Puis moi j'aime ma vie ici..
- Je suis sûr que vous arriverez à trouver une solution à tout ça.
- Je l'espère.
- Je lui donnerai.

Jacques salua Fred et quitta l'appartement. Fred alla s'installer dans le salon, il sorti une bouteille whisky et enchaîna les verres. Il était anéanti. De son côté Alice était arrivé à son appartement de fonction. Elle sorti les affaires de la voiture aidée par les enfants.

- Y a que deux chambres ?
- C'est provisoire Ada...
- Je dors pas avec Paul moi. On se couche pas à la même heure, je suis une fille.
- Alors tant que papy est là tu vas dormir avec Paul après tu auras ta chambre. Moi je dormirai dans le salon. C'est en attendant d'avoir les clés pour la maison. C'est juste pour 3 mois. Après on aura un chez nous où chacun aura sa chambre.
- Chez nous c'est avec papa pas ici.

Ada s'enferma dans une des chambres laissant sa mère sans voix. Alice s'installa dans le canapé épuisée, elle espérait que ça se calmerait avec le temps. Une heure après, Jacques arriva. Il retrouva Paul a dessiné tranquillement et Alice à broyer du noir.

- ça va ?
- Ada est compliquée mais c'est normal.
- Fred m'a donné ça pour toi.

Alice regarda son père intriguée en attrapant l'enveloppe.

« Mon amour,
Ne sois pas triste en lisant ces mots... Je ne franchirais pas la porte de cet appartement ce soir. A l'heure où tu lis ces mots je suis sûrement dans le salon assis dans le canapé à boire un verre dans le noir en me demandant ce que j'ai raté. J'ai besoin d'un temps, de m'habituer à ton absence ici avant de me faire à cette vie à distance. Parfois je regrette de ne pas avoir plus insisté pour que tu restes mais très vite l'idée de te savoir malheureuse me ronge. Je sais que tu seras heureuse et que t'en avais besoin. Je te mentirais si je te disais que je t'en voulais pas. Parce que je t'en veux d'être parti, de ne pas me laisser une chance de te prouver qu'on pouvait être heureux dans nos vies à Paris, de partir alors que tu attends un bébé de moi. Ça me ronge de te voir là allongée à dormir à côté de moi au moment où j'écris ces mots en sachant que demain tu partiras vivre ailleurs. Je ne sais pas si j'arriverai à me faire à cette situation. Je ne sais pas si je pourrais venir là bas. Je sais juste que je t'aime, que je t'aime d'un amour indescriptible, d'un amour si fort. Je t'aime tellement que je suis prêt à sacrifier ma vie, mon bonheur pour le tien et pour ton sourire. Je ne sais pas si cette distance aura raison de nous. Je ne sais pas quand est ce que je pourrais à nouveau sentir tes lèvres contre les miennes, te prendre dans mes bras et sentir ton odeur. Prends soin de toi mon amour, prends soin des enfants. Et surtout n'oublie pas que je t'aime !
Pour la vie !
Fred »

Alice ne trouvait pas les mots, les larmes coulaient sans qu'elle ne puisse les contrôler. Paul inquiet avait fini par aller la prendre dans ses bras.

- Maman Pourquoi tu pleures ?
- Parce que je suis triste que Pipou ne vienne pas ce week-end.
- Pourtant il devait.
- Oui mais il est très triste qu'on soit parti alors il préfère ne pas être deux fois plus triste en devant nous quitter dimanche pour rentrer à Paris.
- D'accord.

Paul alla jouer dans sa chambre pour laisser à sa maman avec son papy.

- Toi aussi tu penses que je fais n'importe quoi ?
- Je ne pense pas que tu fasses n'importe quoi, je pense que tu oublies un peu que tu n'es pas toute seule et que tes décisions ont un impact sur les gens autour de toi qui t'aiment. Mets toi à sa place deux secondes.
- Je vis la même chose je me sens brisé qu'on soit si loin.
- Non C'est pas la même chose lui il est tout seul à Paris. Toi t'as les enfants et ce bébé que t'attends. T'aurais vécu comment si Ada était resté avec lui ?
- Mal. Je gâche tout, tout le temps.
- Rien n'est gâché pour l'instant laisse le temps faire les choses. Fred il a besoin de temps pour accepter la situation.

Alice s'enferma dans la salle de bain, essayant d'appeler Fred sans succès. Elle fut prise de vives douleur au ventre. Jacques demanda à Ada se s'occuper de Paul pendant qu'il allait à l'hôpital avec Alice.

- Vous analyses sont bonnes, il n'y a pas de sang dans les urines. Vous vivez des situations de stress en ce moment ?
- Oui C'est très conflictuel avec mon compagnon et ma fille de 15ans.
- va falloir vous ménager et pensez à vous, au bébé. Et surtout éviter les situations qui peuvent créer du stress. Je vais vous faire une échographie pour vérifier que tout va bien.

Alice ne répondit pas, elle se sentait épuisée. Elle regarda son père et lui demanda d'appeler Fred pour le prévenir. Elle resta seule pendant le temps de l'échographie.

- tout va bien, ça grandit bien. Est ce que vous voulez en profiter pour connaître son petit secret à ce bébé ?
- Euuuh oui.
- Vous n'êtes pas obligé vous pouvez attendre un rendez vous ou vous serez avec votre compagnon.
- Non je veux savoir.
- C'est une petite fille. Vous allez pouvoir rentrer chez vous mais va falloir vous reposer et vous poser ne pas courir partout, limiter les trajets en voiture.
- Bien.

Une fois que Jacques réapparu dans la pièce Alice l'attendait assise sur le lit prête à partir.

- Alors ?
- On peut rentrer.

Jacques ne posa aucune question et ramena sa fille chez elle. Lorsqu'elle passa la porte Paul dormait, Ada attendait inquiète.

- Je vais vous laisser toute les deux. Dit Jacques.
- Merci papa. Tu m'aides à déplier le canapé ma belle ?
- Oui. Maman ?
- Oui ?
- Je suis désolé.
- Désolé pourquoi ?
- Parce que je suis dur avec toi.
- Je t'aime ma puce et je sais que c'est pas facile la situation pour toi. J'aurais aimé que ça se passe plus simplement tout ça. J'aurais aimé que Fred nous suive.
- Pourquoi il n'est pas là ce week-end ?
- Il trouve ça trop dur de nous voir partir. Il a peur d'avoir trop mal en nous quittant dimanche.
- ça te rend triste ?
- Oui mais en même temps je suis heureuse d'avoir changé de vie. Je sais que je l'impose à tout le monde mais j'en avais besoin.
- on ira voir quand papa ?
- le week-end prochain je vais vous prendre des billets de trains.
- Pourquoi en train ?
- J'ai plus le droit de conduire trop.

Ada s'allongea dans les bras sa maman et fini par s'endormir. Le téléphone d'Alice se mit à sonner, elle décrocher.

« - Je viens d'avoir le message de ton père comment tu vas ?
- Mon amour tu me manques.
- Le bébé Alice ?
- Le bebe va bien. C'était juste un coup de stress.
- T'es sûr ?
- Oui Fred... Toi t'as une petite voix ça va ?
- Un peu mal à la tête, un coup de stress.
- Tu t'es pas mis mal à cause de moi quand même ?
- Bah si...
- Fred. On n'a besoin de toi nous tu sais ?
- Moi c'est de toi dans mes bras que j'ai besoin.
- ....
- Ne pleures pas mon amour. Tu l'as ton changement de vie et tu vas être heureuse je le sais.
- Si c'était pas le bon choix ?
- Tu doutes ?
- Je doute que cette distance soit le bon choix pour nous. J'aurais préféré que tu sois là avec moi.
- j'accepte ton besoin d'ailleurs, accepte mon besoin de rester ici. »

Ils parlèrent une bonne partie de la nuit jusqu'à ce qu'Alice s'endorme téléphone à l'oreille.

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