Chapitre 2

8 0 0
                                    

Quand Blayze se réveilla à l'aube, il sentit une main lui caresser les cheveux. Il aurait dû se motiver à bouger pour se lever, mais il n'avait aucune envie de s'extirper de l'étreinte glacée de Kalma. Se réveiller dans ses bras lui avait manqué, même s'il ne l'admettait pas oralement.

— Bonjour toi.

Blayze grogna, refusant d'ouvrir les yeux. Avant cette pause forcée de trois années, ils avaient passé presque un siècle sans se séparer plus d'une semaine. Et avant ça, les absences de Kalma n'avaient guère duré plus d'une année. Alors oui, le prêtre avait eu peur que son compagnon ne revienne pas. Non pas parce qu'il ne l'aimait plus, mais parce qu'il était définitivement mort ou pire, emprisonné quelque part. Toutefois, Blayze n'était pas parti à l'aventure pour chercher le vampire, pour la simple et bonne raison qu'ils se l'étaient promis. Kalma était un mercenaire et connaissait les risques de sa profession. Blayze était un prêtre et n'avait jamais été un grand combattant.

—Pas que je sois contre l'idée de demeurer ainsi toute la journée, mais ne m'avais-tu pas parlé d'une messe ce matin ? J'ai faim.

Blayze poussa un soupir et ouvrit péniblement les yeux. À son âge, il devrait penser à la retraite au lieu de s'acharner à travailler.

— Oui, oui, je me lève.

— Allez mon vieux.

Le prêtre lui jeta un regard noir, mais s'extirpa des draps. Kalma détailla le corps fin et peu musclé de son compagnon.

— Quoi ?

— N'ai-je pas le droit de t'admirer avant que tu ne te dissimules sous plusieurs couches de vêtements ?

— Tu connais mon corps par cœur et chacune de mes cicatrices. Il y a bien longtemps que ma peau a perdu tout secret pour toi.

Kalma se leva d'un bond et enlaça le brun.

— Jamais je ne me lasserai.

— Je dois vraiment me préparer, je ne peux arriver en retard pour la messe. J'hypnotiserai les paroissiens d'ici une heure trente pour que l'on puisse se nourrir. Rappelle-toi de manger proprement et d'effacer les traces de tes canines. N'en tue aucun.

Le mercenaire leva les yeux au ciel.

— Je ne suis plus un bébé vampire, je connais les règles de bienséance.

— Je préfère te les rappeler, juste au cas où.

— À tout à l'heure.

Blayze lui déroba un baiser, s'habilla et descendit les escaliers à la recherche de son col et de ses lunettes.

Après leur repas et le départ de paroissiens inconscients quant à ce qu'il venait de se passer, Blayze ferma les portes de l'église comme tous les dimanches après-midi.

— Personne ne va trouver ça louche ?

— Non. J'ai dit que je consacrai cette période à la prière, mais aussi à l'entretien des lieux. Personne n'a jamais protesté.

Kalma s'installa sur le premier banc, les jambes croisées, tandis que Blayze demeura debout, accoudé derrière l'autel.

— Je t'écoute.

Le mercenaire lui jeta un regard faussement surpris.

— Kalma, je suis vieux, mais pas encore sénile. Tu es revenu avec du sang de fées sylvestres alors que tu détestes la forêt au plus haut point. Tu m'as sciemment rapporté ma bouteille préférée. Et ne pas donner de nouvelles pendant trois ans, ça ne te ressemble pas. De plus, tu as trois nouvelles cicatrices au niveau de l'abdomen, et deux à la cuisse. Quelqu'un t'a donc attaqué avec une lame en argent. Que s'est-il passé et en quoi puis-je t'aider ?

Psycho LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant