17 - RÉMINISCENCES

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— Qu'est-ce que c'est ?

— La nébuleuse d'Akizel.

— Et ça ?

— Theotsah, l'étoile mère de la constellation du dragon.

— Tu as une bonne mémoire !

Assise sur sa chaise, Lyria observait les images colorées de planètes, d'étoiles ou encore de galaxies que le scientifique lui présentait dans un livre. À tout juste six ans, elle connaissait le système stellaire sur le bout des doigts et c'était avec joie qu'elle variait les activités éducatives avec l'humain. Hormis deux de ses collègues, il était bien l'un des seuls à ne pas la traiter de simple expérience de laboratoire. Grâce à lui, elle avait pu apprendre à parler, lire ainsi qu'écrire. Au fil du temps, un lien très fort s'était tissé entre eux et de ce fait, elle avait commencé à considérer ce professeur farfelu comme un père.

Un Dragyan aux cheveux roux et courts les rejoignit avant de poser une main affectueuse sur l'épaule de l'humain.

— Alors ? Ça donne quoi ?

L'homme au visage encadré de mèches mi-longues châtain releva la tête et réajusta ses lunettes du bout de son index.

— Et bien, elle a une excellente capacité mémorielle. Pour son âge, elle connaît déjà beaucoup de choses et c'est impressionnant. Ce livre par exemple, je ne lui ai montré qu'une seule fois et c'était il y a plus d'un mois. Les membres de ton espèce n'auront jamais fini de m'épater, Adryan !

Le concerné sourit chaleureusement.

— Notre nature draconique nous donne beaucoup de capacités et avec une longévité de pas loin de mille ans, ce serait dommage de ne pas en profiter !

— C'est vrai, et je t'envie rien que pour ça, se lamenta l'humain avec une mine défaite. Si j'arrive à vivre jusqu'à quatre-vingts ans, ce sera déjà beau.

Adryan secoua la tête, l'expression amusée, puis s'agenouilla près de Lyria après avoir posé du matériel sur un plateau.

— Dis-moi, est-ce que tu m'autorises à prélever un peu de ton sang ?

Elle l'observa et se renfrogna alors qu'elle lui offrait son bras.

— Tu dois d'abord demander la permission à mon papa.

Adryan tressaillit avant de se tourner vers son collègue en sourcillant.

— Depuis quand te considère-t-elle comme son père ?

— Depuis un bon moment, déjà.

Déconcerté, le scientifique dragyan arbora une moue boudeuse.

— Mais enfin, Anthonis, tu aurais pu m'en parler. Je vais être jaloux, maintenant !

— Désolé, s'excusa le dénommé Anthonis, le rouge aux joues, je voulais te faire la surprise.

— Je vois... c'est réussi ! pouffa Adryan en reportant son attention sur la fillette.

Tandis que l'aiguille s'enfonçait dans sa peau dans une brève décharge électrique, Lyria lui demanda :

— Pourquoi on m'prend du sang tous les jours ?

— C'est juste pour nous assurer que tu es en bonne santé.

— Et l'produit tout bleu dans les piqures ? C'est quoi ?

Adryan et Anthonis s'échangèrent un regard confus et le premier se frotta nerveusement la nuque avec une grimace.

— Pour être honnête... on n'en sait rien...

MÉMORIA ZÉROOù les histoires vivent. Découvrez maintenant