Chapitre 2 : Izuku Midoriya

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— On va où ?

Nemuri ne cesse de me poser cette question, tel le fait un disque vinyle qui commence à sauter. Je serre les dents, me retenant de lui répondre de suite. La rue marchante est bondée en cette après-midi et je n'ai guère l'envie de passer pour un fou à parler dans le vide. Alors à la place, je laisse l'Errante de côté, me concentrant sur ma route et ma destination.

J'y arrive plus rapidement d'ailleurs, avec même, un petit sourire aux lèvres. Je pousse la porte du bâtiment, un café qui a ouvert depuis quelques mois. Il est situé tout juste à côté du centre-ville et dès son premier jour d'ouverture, il a été harpé par le monde et sa curiosité.

C'est Ochako, une amie, qui a découvert la première ce lieu. Elle voulait que l'on s'y rende en bande et bien que plusieurs fois, j'ai tenté d'éviter, elle a réussi à trouver un argument plus que convaincant qui a contribué à mon déplacement.

Et cet argument, il passe à son tour la porte d'entrée, quelques minutes après moi.

Izuku Midoriya.

A ses yeux, je ne suis qu'un simple ami.

Pour moi, il est l'unique personne qui n'est pas faite de grise. Il est un point de couleur verte qui fait fondre d'une douce chaleur, toutes les barrières de mon cœur. Celles qui furent brisées par le passé, il les fait se reconstruire sans avoir rien à dire.

Ces sentiments me sont tombés dessus il y a plusieurs mois, l'année dernière à vrai dire, peu avant les vacances d'été. Cela faisait déjà un an que j'avais mis les pieds dans ce nouveau lycée. Dans la même classe depuis le premier jour, il est l'un des seuls à être venu me parler.

Il n'a pas la moindre idée de la large étendue de mes sentiments à son égard. J'ai honnêtement peur de ce qu'il pourrait penser. Ce qu'il pourrait se dire s'il venait à découvrir. Tout chez lui m'attire aussi fortement qu'une lune à sa planète. Son sourire, qui s'agrandit déjà en m'apercevant depuis l'entrée du commerce ; ses cheveux bouclés, indomptables, m'avait-il dit une fois, dont il passe sa main striée d'une large cicatrice, qu'il s'est fait lorsqu'il était au collège. Son pull bleu, jaune et rouge, aux couleurs vives de son héros de comics favori, et dont la coupe lui sied comme nul autre tissus pourrait le faire. Je ne le voit pas mais je pourrai parier cher qu'il le porte aujourd'hui. Ses yeux, grands tels de billes sublimées d'émeraude, cette pierre précieuse, brillent à la lumière des lampes, milles éclats reflétés dans tout les coins de la pièce.

Il s'avance et à peine prononce-t-il un mot, un bonjour rien que cela, je sens mon coeur voler en éclat. Je ne peux retenir de lui sourire, me décalant sur la banquette de mousse accrochée au mur. Il y prend place et retire de ses épaules le manteau qui le protège du froid. Pari gagné. Il pose son vêtement par dessus le mien, à côté des sièges vides qui occupent l'autre rive de la table de bois. Puis, Izuku se tourne vers moi, tout sourire.

— Je suis désolé d'arriver en retard, je n'avais pas vu l'heure ! me dit-il.

Je secoue la tête de gauche à droite, plongeant mes yeux dans les siens. A cet instant, je ne vois plus que lui, Nemuri passant lamentablement au second plan -si elle ne l'était pas déjà- dans un "oooooh" qui lui est lucide.

— Les autres ne sont pas encore arrivés, ne t'en fais pas !

— Ce n'est pourtant pas leur genre d'être en retard pourtant, ajoute-t-il en fronçant les sourcils. Surtout Tenya !

— Ils arriveront bien à un moment, affirmais-je.

Il hoche la tête.

— Tu as sûrement raison. Au fait Shoto, tu as lu le dernier tome d'«All Might golden age» ? Il est enfin sorti !

Oui, j'ai même manqué de me faire virer du bureau tabac. Soit disant parce que lire sans acheter, c'est du vol. Tu parles, au prix des magazines, j'ai plutôt l'impression de me faire voler.

Lire les nouveaux chapitres en catimini dans ce bureau de tabac, entre deux clients payant pour des paquets de cigarettes, c'est ma façon à moi de ne pas finir largué dans le vaste débit de parole d'Izuku quand il se lance sur le sujet. Je n'étais pas vraiment attiré par le sujet, préférant bien d'autre style de littérature. Seulement, lorsque j'ai fait part à Izuku de mon non-attirance envers ce qu'il considère comme la plus grande œuvre d'art de ce vingt et un énième siècle, il a tenu à me faire changer d'avis. Et il y a mit son énergie. Me résumant toute l'histoire depuis la première apparition du comics il y a bien une trentaine d'années, jusqu'aux chapitres d'aujourd'hui, tout en passant par les épisodes animés et les live actions douteux qu'il préfère ignorer, Izuku à bien su trouver de quoi me convaincre.

Depuis, je continue de suivre cette histoire de super-héros, de pouvoir, ces "Alters" qu'ils possèdent et les nombreux vilains qu'affronte All Might dès qu'il en a l'occasion. Cela peut paraître dépassé comme histoire mais croyez-moi, la savoir racontée par un passionné tel qu'Izuku, c'est l'un des meilleurs son que peuvent entendre vos oreilles.

Et le temps qui passe file à toute allure, me donnant cette fâcheuse impression de voir les autres membres du groupe arriver bien trop vite après nous.

Notre groupe, composé de quelques amis du lycée et camarades de classe par la même occasion, est assez modeste. Ochako, qui est celle qui a eut l'idée de nous retrouver ce week-end, est une jeune femme de notre classe. En couple avec Tenya depuis quelques temps, elle semble à chaque fois respirer la joie de vivre, même lorsque le gris qui l'entoure s'accentue à certains jours. Tenya en revanche, est son parfait opposé. Plus carré, bien moins fêtard, plus impliqué dans ses études que notre amie commune, il est déterminé à rejoindre son frère dans son entreprise automobile une fois son diplôme d'ingénieur en main. Et puis, en dehors d'Izuku et moi-même, il reste Tsuyu. Avec Izuku, c'est l'une des rares personnes pour qui parfois les couleurs se font savoir. Mais dans un sens, des tonalités qui n'ont rien à envier à celle de mon super-héros en herbe.

Tsuyu a remarqué assez rapidement mes sentiments pour Izuku et s'est contentée d'attendre d'être juste nous deux pour me le faire savoir. Elle est certaine qu'un jour ou l'autre, je finirai par me déclarer et fait beaucoup pour que j'y parvienne. À croire qu'elle a comprit un certain nombre de choses en moi et, en toute honnêteté, si cela était vrai, je n'en serai pas déçu. À l'annonce d'Ochako pour la sortie d'aujourd'hui, elle m'a envoyé un message pour me prévenir du lieu et de l'heure du rendez-vous. Tout comme elle l'a fait pour Izuku. Moi, dans cette histoire, j'ai pas vu la fourberie. Nous donnant une fausse heure, je comprends en les voyant entrer, que nous avions en réalité une demi-heure d'avance. Alors que nous pensions les autres en retard, elle nous a offert ce petit moment de liberté.

Grâce à cela, et à sa perspicacité sans faille, Tsuyu m'est une alliée de force. Nous ne parlons pas souvent. Et si c'est le cas, c'est sur Izuku. Je ne la connais pas vraiment mais je la côtois assez pour savoir qu'elle est pleine d'idées, de plan pour nous faire avancer. C'est sa façon à elle de me dire de rassembler mon courage pour dire à Izuku tout ce que ma tête a de lui. Même ma partie de cache-cache avec mon coeur et le sien ne semble pas déranger Tsuyu. En vérité, sans elle, je ne serai jamais allé aussi loin dans ce petit bout de chemin parcouru.

D'ailleurs, lorsqu'elle prend place en face de moi, alors que les autres s'expliquent sur la méprise de l'heure, son petit sourire et son regard complice me le rappelle bien. 

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Bonjour ! Comment allez-vous ? Vous avez passé une bonne semaine ?

Voici le chapitre 2 ! Avec un Shoto bien piqué par notre Izuku préféré ! Le thème principal de l'histoire a beau être un peu sombre, je vous promets de passer des bons moments feel good quand même !

Qu'en pensez-vous ?

Des bisous, Koala.

Ton nom noir sur blanc [TodoDeku]Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα