𝘵𝘪𝘨𝘳𝘦𝘴𝘢

- t h i r t y - e i g h t -

• Naëlia Oumaze •

O C T O B R E 2 0 1 8

Mon doigt jouant avec mon couteau à côté de moi, je fixais Yasmine qui riait aux éclats, faisant exprès de regarder mon copain, assis à ma gauche.

- Elle veut que je la bute ? chuchotais-je à Tarik sans quitter la femme des yeux.

Tarik - Doucement bébé, c'est bon.

- Pourquoi ? Tu veux qu'elle continue c'est ça ?

Tarik - Mais nan t'es mehboula toi. Juste arrêtes, on s'en bats les couilles de sa gueule. Nan ?

- Ouais...

Il se penchait pour poser ses lèvres sur mon front, ce qui a pour réaction de Yasmine une grimace de dégoût. Salope.

Quand je lui avais dit que j'étais la copine de Tarik, son sourire de bouffonne s'était bien barré. Elle savait pas tout ce que j'avais enduré depuis que j'étais avec Andrieu, elle n'en avait pas la moindre idée. J'avais bien survécu à une tentative de meurtre alors remballer une ancienne groupie c'était un jeu d'enfants.

Avec grande surprise, le père de Yasmine ne m'avait pas mal regardé ou quoi, il était même content pour Tarik. Il regrettait juste le fait que sa fille soit toujours célibataire.

Yasmine - Et ça fait combien de temps vous deux ? nous demandait-il en faisant tourner son index sur le haut de son verre en dévorant Tarik du regard.

- Huit mois.

Yasmine - Seulement ? Mhmh.

Sarah - Quelqu'un reveut du couscous ? Profitez-en, j'en ai fait beaucoup !

Rania (la mère de Yasmine) - Il est délicieux en tout cas. Tu as fait ça toute seule ?

Sarah - Non, j'ai eu le droit de l'aide de ma belle-fille, Naëlia.

Mario (le père de Yasmine) - Elle est très belle en tout cas, Mash'Allah.

Yasmine jurait quelque chose en arabe mais vu que je n'avais pas fait LV1 dans cette langue, je n'avais pas compris. Mais à la vue du regard noir de Tarik, j'en déduisais qu'elle ne m'avait pas complimenté à son tour.

On était quand même beaucoup à ce dîner, une vingtaine de personnes environ et j'avais l'impression de voir seulement Yasmine. En fait, je vérifiais surtout que Yasmine regarde autre chose que la gueule d'amour de mon copain. J'allais la démarrer.

Déjà Tarik m'avait retenu après la remarque sur le fait que je sois sa petite sœur ou je sais pas quoi encore. C'est pas parce-que j'étais petite de taille que mon poing allait pas rencontrer son visage.

(...)

Les bras croisés sous ma poitrine, je discutais avec mon copain contre la rambarde de la terrasse. En fait, on critiquait plus les invités qu'autre chose.