Adversité Ambiguë [ Bungo Stray Dogs / OS Soukoku ]

{ 02 } - Partie II

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- Allez ne tire pas cette tête mon petit Chûya, tu es parfait comme ça ! Si je ne connaissais pas déjà ton genre, je t'aurai proposé un suicide amoureux à tous les coups ! S'amusa le plus grand, ses paroles murmurées en gratifiant son aîné d'un regard.

- Et ce commentaire mal placé est supposé me faire plaisir ?! Questionna rageusement le susnommé entre ses dents pour rester discret, un faux sourire collé aux lèvres.

- Évidemment !

- C'est la pire des insultes que t'aies pu me faire jusqu'à ce jour, enfoiré...

- Et le fait que tu aies gagné quelques centimètres en plus te ferait davantage plaisir comme remarque ?

- Juste, ferme-la.

Ils finirent de gravir les marches de la résidence qui leur faisait face, d'une démarche répétée, avant de se présenter à l'homme qui contrôlait les entrées de la soirée. Ce quadrillage renforçait le côté beaucoup trop pompeux de cette invitation, ainsi que le profil nouveau riche assigné à l'homme qu'il recherchait.

L'ambiance superficielle qui les immergea lorsque les deux infiltrés passèrent le seuil de la demeure, donna presque à Chûya l'envie d'étaler l'intégralité du dégoût qui le traversa. Dieu qu'il n'aimait pas du tout l'assemblage de toutes ces conditions dérangeantes. Les boissons onéreuses étaient probablement le seul point rassurant de cette stupide mission.

Des musiques beaucoup trop classiques résonnaient doucement dans la pièce principale, la vision typique d'une salle de bal que l'on pouvait voir dans les films. Les murs habillés de fenêtres, elles-même décorées de long rideaux céruléens relevés de chaque côté, empêchant ainsi d'entraver à la lumière naturelle des rayons lunaires. Un grand lustre plafonnait au-dessus du centre du hall, illuminant les acteurs de cette fête, et mettant en valeur leur goût prononcé pour les artifices.

Dazai ne montra aucun signe qui aurait pu trahir son avis sur cette mise en scène, il se contentait de sourire faussement à qui croisait son regard. Dans l'optique de se mêler aux invités, mais également de trouver leur hôte pour l'avertir de leur venue, toujours dans un scénario répété, ses yeux se baladèrent sur l'assemblée jusqu'à trouver la fameuse protagoniste principale.

Grande amie de Fukuzawa, la noble ( son titre restait encore à certifier ) avait été avertie du but qu'ils partageaient, et avait accepté de participer à cette collaboration pour leur faciliter la tâche. Lorsque la quarantenaire, accompagnée de son mari, arriva à leur hauteur, elle les salua de la façon la plus distinguée qui soit, tandis que son homme faisait tarder son regard porteur d'un jugement non-dissimulé sur les deux hommes. Cette inspection s'éternisa sur le rouquin, et le brun commença déjà à serrer les dents.

Cette soirée serait loin de se solder avec rapidité...

- Je suis ravie d'avoir pu vous compter parmi nous ce soir ! Je vous en prie, amusez-vous bien, mes chers. Et n'hésitez pas en cas de problèmes, je serai probablement mêlée à la foule, faites de même.

- Votre invitation est un plaisir, commença Dazai en se lançant dans son jeu d'acteur. Nous n'allions pas manquer un tel événement, mon épouse et moi-même, avons sélectionné un cadeau pour vous, j'espère qu'il vous plaira.

La mention « d'épouse » fit grimacer intérieurement Chûya qui s'empêcha de frapper son acolyte, il esquissa un sourire faux à leur intention. Cette situation semblait amuser le brun plus que de raison, et le mafieux ne doutait pas une seconde qu'il allait profiter de l'instant pour jouer avec ses nerfs.