Adversité Ambiguë [ Bungo Stray Dogs / OS Soukoku ]

| 07 | - Partie II

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- Est-ce que tu vois les reflets roses de l'écume toi aussi ?

Quatre ans. Quatre ans avaient passé depuis que les deux jeunes hommes se donnaient couramment rendez-vous à l'heure du crépuscule pour venir observer la palette variée que leur offrait ce spectacle. Chaque nouveau soir, ils trouvaient toujours une nouvelle nuance à souligner à l'autre, et si cela pouvait sembler redondant pour un œil extérieur, à leurs yeux, cette plage avait toujours quelque chose d'innovant à leur offrir...

Surtout maintenant...

Les doigts du rouquin resserrèrent davantage leur pression sur ceux du brun avec inconscience, tandis qu'il analysa les détails visibles de la demande. Seulement depuis quelques jours, il se contentait d'acquiescer bêtement à chaque nouvelle remarque, et ce juste à cause du sentiment chaleureux qui lui rongeait chaque parcelle de son corps depuis ce genre de contact avaient pris un tout nouveau sens récemment.

- Ouais, c'est magnifique, souffla Chûya, tout de même incertain de l'endroit où il devait poser les yeux.

Mais bon, le garçon aux cheveux roux devait bien admettre qu'en comparaison, le paysage semblait fade à côté de Dazai Osamu... Dans le fond, il ne se blâmait pas vraiment de manquer ce genre de spectacle éphémère car la personne qu'il aimait resplendissait encore plus que les reflets irisés de l'écume.

Ça c'est que sa conscience se dirait innocemment si le temps ne lui manquait pas...

Si Chûya devait réellement être honnête avec lui-même, il avouerait qu'il était incapable de profiter de cet habituel soleil engloutit par l'océan en cet instant. La raison en demeurait vraie cependant, son cadet était bel et bien la cause de cette distraction. Le brun était absolument tout pour lui à ce jour, en particulier lorsqu'ils s'étaient mutuellement avoués leur attirance l'un pour l'autre, il y avait de cela trois semaines à peine ; et pourtant, le rouquin était incapable de profiter de cette relation comme il le voudrait.

La maladie s'était accentuée, son corps devenait fragile, et en plus de cela, il ne s'était jamais rien passé de si exceptionnel entre Osamu et lui... Leurs contacts ne se résumaient qu'à de brèves étreintes entre leurs doigts, ils ne s'étaient jamais embrassés une seule fois... Lors de ces dernières années, Chûya s'était... renseigné ? Enfin- ça serait sûrement le mot qu'il emploierait s'il pouvait appeler les informations trouver sur les sites intitulés « Les symptômes qui prouvent que vous êtes amoureux » ou encore « Quatre signes physiques que votre copain vous aime » de cette manière...

Tout du moins, il était convaincu que les couples collaient leurs lèvres ensemble pour se témoigner leur affection, et d'autres trouvaient même le moyen de faire bien plus que cela. (Le rouquin avait immédiatement éteint son nouvel ordinateur après être tombé sur ce genre scène lui provoquant une gêne mêlée à une certaine satisfaction ?). Bref, il préférait oublier pour l'instant... Son corps était comme détraqué à cause des traitements, et de ses années d'ignorance, alors ces situations ne faisaient que le rendre pitoyable.

Cependant, Chûya avait déjà essayé d'amorcer quelques rapprochements, et Osamu s'était détourné subtilement. Sur l'instant, il s'était dit que peut-être ce dernier n'avait pas compris ou bien que cela le stressait ; après tout, il lui avait aussi avoué qu'il était la toute première personne avec qui il sortait... En somme, ils étaient tous les deux inexpérimentés en relations amoureuses, tout était nouveau, ils évoluaient ensemble et à leur rythme. Alors, Chûya pouvait aisément le comprendre, bien que le brun semblait le plus spontané pour initier leurs discussions et lui prendre la main.

Mais malheureusement, Chûya n'avait plus le temps d'attendre...

Alors, il continuait de le regarder en songeant à ce fait, espérant que cette soirée serait la bonne et qu'ils parviendraient enfin à l'embrasser. Après tout, le rouquin n'avait rien tenté depuis et peut-être que cette fois était réellement la bonne ?