{ 06 } - Partie II

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Le stress était un sentiment que Dazai n'avait su faire l'expérience que très récemment. S'il cherchait au fond de sa mémoire, cela avait dû commencer lorsque Akane avait appris à marcher, et qu'il observait cette terreur profiter de cette nouvelle compétence pour mettre à terme ses idées toutes plus imprudentes les unes que les autres. Les crampes d'estomac n'étaient donc pas si étrangères que ça. Cependant, de toute sa misérable vie de parent, il était convaincu que jamais ces dernières n'avaient été aussi dévastatrices qu'à ce jour.

En opposition, cette main dans la sienne se serrant plus fort pour l'extirper de ses démons internes. Le détective offrit un sourire bancale à son partenaire de toujours, ajoutant une nouvelle pression sur leurs doigts entremêlés pour s'ancrer dans ce sentiment de détente que Chûya était le seul à lui offrir.

- Je suis sûr que ça va très bien se passer, répéta une énième fois le mafieux.

En toute honnêteté, le rouquin trouvait cette mise en scène plus que ridicule depuis que son homme lui avait avoué être travaillé par toute cette histoire. À de multiples reprises, il lui avait assuré qu'Akane continuerait de l'aimer après ce moment tant redouté, mais absolument aucun argument n'était parvenu à le persuader.

Pourtant, Chûya avait de très nombreuses raisons d'épingler définitivement cette idée au sein de la mémoire à long terme de cet imbécile. Cela faisait quelques semaines qu'il était parvenu à mettre le doigt sur cette noirceur qui l'habitait, et n'avait même pas eu besoin de convaincre leur fille de lui préparer une surprise dont il ignorait tout pour lui remonter le moral -du moins Dazai était beaucoup trop concentré à l'idée de se ronger les ongles avec toute cette affaire pour avoir remarqué quoi que ce soit.

- Mais- Et si...

Nul ne savait comment Chûya parvint à retenir le râlement d'agacement et la roulade oculaire qu'il tenait absolument à lui adresser en cet instant, se contenant simplement de déposer un baiser lourd de sentiments sur ses lèvres rosées.

- Tout va très bien se passer, acheva-t-il.

Force était de constater que Chûya avait l'ascendant sur lui, le brun opina simplement pour tenter de se convaincre lui-même. Le Dazai angoissé était de loin une personnalité que le rouquin trouvait adorable, mais à présent cette usurpatrice devenait de plus en plus gênante.

Dans l'optique de conclure définitivement ce passage dans leur vie, Chûya actionna la sonnette de l'appartement qui leur faisait face afin de ne pas laisser une seconde supplémentaire à son mari pour débuter une nouvelle crise existentielle. Le rouquin avait pris soin de prendre quelques dispositions si jamais la réaction d'Akane n'était pas exactement celle qu'ils attendaient -mais honnêtement, il était impossible que cela se passe mal. En effet, ils avaient demandé à sa marraine de la garder quelques jours pour leur permettre de réfléchir à la meilleure façon d'aborder le sujet avec elle.

... Et pour les moments d'intimité qu'ils n'avaient pas eu la chance d'avoir depuis quelques semaines maintenant, mais cela relevait surtout d'une ruse du mafieux pour distraire Dazai de ses tourments. En toute franchise... ça avait plutôt bien marché jusqu'à maintenant.

La porte s'ouvrit finalement sur une Kôyô à l'allure moins traditionnelle que celle connue dans les locaux de la Mafia Portuaire, elle ne dissimula nullement son sourire lorsqu'elle croisa les yeux de Chûya. À l'instar de l'époque où Dazai était encore considéré comme l'un des capitaines de cette organisation, la femme ne lui adressa qu'un regard dénué expression chaleureuse. La rousse ne l'avait jamais réellement porté dans son cœur, et ce sentiment s'était accru lorsque le brun avait déserté, blessant celui qu'elle estimait comme l'un des membres de sa famille, de la plus lâche des façons.

Adversité Ambiguë [ Bungo Stray Dogs / OS Soukoku ]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon