{ 04 } - Partie I

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- Chûya, s'il te plaît, calme-toi, articula Dazai en prenant sur lui pour ne pas en faire de même.

- Que je reste calme ?!

C'en était trop.

Le visage du mafieux s'étira encore plus durement que ce n'était déjà le cas jusqu'à présent, ses sourcils obstruèrent ses yeux dont l'émotion qui s'en dégageait était glaciale et menaçante maintenant. Et à l'instar de son expression qui ne cachait nullement tout le dégoût qu'il éprouvait en cet instant envers l'homme qu'il était supposé aimer, ses poings étaient tellement serrés que ses phalanges ressortaient d'une couleur blafard.

Toute la patience qu'il avait appris à emmagasiner avec lui en vivant à ses côtés depuis des mois venait d'imploser en une demi-seconde. Chûya était à bout, et ne parvenait plus du tout à prendre sur lui et gérer ses sentiments.

- Écoute-moi, au moins ! Sérieusement, Chûya, tu baignes dans des illusions !

- Je te demande pardon ?!

Ce bruit fut horrible à en broyer les tympans, et plus encore.

Il ne savait pas ce qui lui avait pris, mais Chûya parvint à provoquer en quelques secondes un silence religieux. Ses yeux ondulant avec rage sur sol, examinant chaque éclat de ce verre qu'il venait de projeter avec violence sur le parquet, comme si ce dernier symbolisait une partie de son esprit qui venait de se rompre.

Dieu, que cette situation le faisait atrocement souffrir. Mais il ne parvenait plus à contenir son flot d'incompréhension ainsi que de rancœur, et ce depuis plusieurs heures maintenant. S'il n'avait pas eu cette foutue idée d'aller en ville ce midi, il aurait pu espérer rester encore calme...

Quel enfoiré !

- Sérieusement, finit par prononcer Dazai en soupirant. Écoute-moi, ma li-

- Non ! Toi, écoute-moi ! Qu'est-ce que tu foutais tous ces derniers putain de jours, bordel ! J'en ai marre que tu me mentes ! Tous les soirs tu rentres de plus en plus tard, et tu fais rien pour arranger les choses !

- Je te l'ai déjà expliqué... On a de plus en plus de boulot à l'Agence et Kunikida s'est mis en tête de me faire rattraper tout le retard que j'ai fait traîner... Expliqua calmement le brun amorçant un geste en sa direction, mais ce dernier l'esquiva. Il soupira une nouvelle fois avant de reprendre Je suis désolé, c'est pas contre toi, Chûya, vraiment.

De toutes les réactions possibles et imaginable, Dazai ne s'attendait probablement pas à l'entendre expulser un rire nerveux, en le jaugeant d'un sourire hypocrite, suivit des paroles qui lui brûlait la gorge depuis ce fameux midi.

- Bien sûr... Et la femme de ce midi, j'ai le droit à des explications pour ça aussi ? Ou bien tu vas l'esquiver comme tout le reste ?!

- J- Tu m'as suivi ?!

- Contourne pas le sujet ! C'était qui ?! Explosa le rouquin en frappant le plan de travail.

Le visage de Dazai se décomposa sous ses yeux. Tout ceci n'est qu'un putain de quiproquo mais il ne pouvait rien révéler pour l'instant ! Pourquoi avait-il fallu que Chûya fourre son nez dans ses affaires à cet instant précis !? Le voir s'agiter de la sorte et douter de lui, lui broyait le cœur et l'estomac. Il aurait donné n'importe quoi en cet instant pour faire cesser ses pensées affligeantes et le réconforter de n'importe quelle manière qui soit mais ne il pouvait pas. Il n'avait pas fait tout ça pour rien, et qui plus est pour lui !

- S'il te plaît, Chûya... Je ne peux pas te donner les détails pour l'instant mais fais-moi confiance, ce n'est rien d'important. Elle n'est rien pour moi, alors je t'en supplie, crois-moi quand je te dis qu'il n'y a que toi qui compte à mes yeux.

Adversité Ambiguë [ Bungo Stray Dogs / OS Soukoku ]Where stories live. Discover now