13.Les nouvelles de McGonagall

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Hermione courut, elle courut encore et encore, sans s'arrêter, sans reprendre son souffle, ignorant les portraits qui défilaient sous ses yeux. Elle allait prendre des escaliers quand elle s'arrêta brusquement. Si elle continuait ainsi, elle allait se retrouver dans l'aile gauche du château, et pour rien au monde elle n'aurait voulue se retrouver face à ses deux amis dans cet état. Elle retourna alors sur ses pas, le cerveau en ébullition, quand, à bout de force, elle posa son front contre un mur, les yeux fermés. La jeune femme aurait aimé pleurer, se sentir soulagée en versant un torrent de larmes, mais rien ne vint.
La Gryffondor ne comprenait pas comment il était possible de détester une personne à ce point, juste parce qu'elle n'était pas une sorcière de sang pur. Dans le monde des moldus, les hommes se faisaient la guerre parce qu'ils n'avaient pas la même couleur de peau, et alors que ce racisme n'existait pas dans le monde des sorciers, un autre avait prit sa place, la haine des sorciers dits de « sang impur ».

- C'est tellement injuste ! s'écria-t-elle en frappant le mur de son poing.

Pour la première fois en 8 ans, Hermione avait réellement eu peur de Malefoy, elle pouvait sentir la rage du garçon se propager dans tout son corps, dans chacun de ses regards, de ses gestes, de ses mots... Elle ne devait pas se laisser faire, elle était plus forte que ça, plus forte que lui. Harry avait certainement vécu la même chose des années auparavant, sans se plaindre, gardant tout cela pour lui. Et bien Hermione décida qu'elle allait faire pareil, certes elle s'était défendue ce soir, mais ça ne suffisait pas, elle devait maintenant attaquer ! Même si elle ne comprenait toujours pas pourquoi le Serpentard acceptait de la toucher, même pour lui faire mal, lui qui ne supportait même pas de l'effleurer il y a encore quelques semaines.

Puisant dans ses dernières forces, la jeune fille prit le chemin du dortoir, espérant vivement ne croiser personne, et c'est avec soulagement qu'elle pénétra dans une salle commune déserte. Lasse de cette soirée, elle entra dans sa chambre, alluma quelques bougies et enfila rapidement sa chemise de nuit, pour se poser sur son lit, dos au mur, les jambes dans les airs, un livre en main. 20 bonnes minutes s'écoulèrent avant que Pansy rentre à son tour, lançant un rapide regard à la Gryffondor, avant de prendre sa trousse de toilette et de gagner la salle de bain. Hermione n'aimait pas Pansy, le comportement de la Serpentard l'excédait, néanmoins, elle n'oubliera certainement jamais, que cette fille détestable, l'avait aidé cette nuit. La porte s'ouvrit à nouveau, et c'est cette fois-ci une tête blonde qui apparut dans la chambre.

- Pansy est dans la salle de bain, annonça froidement Hermione.

Drago, qui n'avait pas remarqué de suite la présence de la femme brune, sursauta avec de poser son regard sur elle. Il était certain de ne pas la trouver dans la chambre, l'imaginant pleurant à chaudes larmes dans les bras de Weaspot, il s'était même attendu à les voir débouler devant lui, prêts à se battre. Mais non, la lionne était là, dardant sur lui un regard remplit de fierté, comme si rien ne s'était passé. En la voyant assise sur le lit, l'étudiant ne put s'empêcher de repenser à la nuit qu'il avait passé dans ce même lit. Pansy lui avait expliqué que le lendemain matin, elle avait changé toutes les couvertures à l'aide d'un petit sort, mais cela ne changeait rien aux yeux de Malefoy, le lit restait le même.

- As-tu entendu ce que je viens de dire ? lança la jeune fille.

Perdu dans ses pensées, Drago était passé à côté de la remarque de la Gryffondor. Il constata d'ailleurs qu'il n'avait jamais vu la jeune femme dans cette tenue, les épaules dénudées, les jambes dévêtues, les pieds-nus. Hermione Granger paraissait alors complètement simple, sans aucun artifice, naturelle au possible. Le Serpentard se dit alors que c'est ainsi qu'elle devait être, le matin, en se réveillant, dans ce lit regorgeant de son odeur... Une chaleur, à présent coutumière, se propagea lentement dans le corps du jeune homme, trouvant sa source dans le ventre musclé du garçon, sans qu'il ne sache pourquoi. Puisqu'après tout, Hermione Granger n'était pas une jolie fille, pas à ses yeux. Ses cheveux ne ressemblaient à rien, sa poitrine était presque inexistante, surtout comparée à celle de Pansy, ses hanches étaient trop larges à son gout, et ses jambes trop petites. Sans oublier l'expression farouche et hautaine qu'elle ne cessait d'afficher constamment et qui exaspérait prodigieusement le grand blond. Et cerise sur la gâteau, ses parents étaient moldus, et son sang impur.

La rancune d'un serpent [Histoire ancienne - Terminée]Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum