8. Une nuit dans la Cabane Hurlante : Première partie

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Deux longues heures s'étaient écoulées depuis le moment où ils s'étaient mutuellement jeté le même sort. Hermione était assise sur le lit, fixant du coin de l'œil Drago, ce dernier ayant trouvé place à même le sol, assis près de la porte. Un silence de plomb régnait dans la pièce, seuls les rythmes de leurs respirations prouvaient que tous deux étaient toujours en vie. Hermione discernait à travers la fenêtre, partiellement barricadée, que le soleil commençait à se coucher, elle en déduisit que dans moins d'une heure, tous les étudiants de Poudlard allaient regagner l'école et que l'absence de Drago et elle-même allait forcément être découverte.

- Pourquoi ne pas te libérer toi-même ? Tu dois connaitre le sort qui pourrait te permettre de quitter cette prison ? demanda brusquement la jeune fille.
- Si c'était le cas, je l'aurais déjà fait ! riposta Drago, visiblement irrité. La victime ne peut pas rompre elle-même le sortilège !
- C'est bête..., chuchota-t-elle, cynique.

Drago la gratifia d'un regard noir. Malgré sa crainte d'être punie, Hermione était réellement contente d'avoir réussi à piéger le grand Malefoy. Après tout, c'était toujours lui qui lui attirait des ennuis, ce qui était le cas encore aujourd'hui, néanmoins, lui aussi allait avoir des problèmes, et cela, la jeune fille en était heureuse. La jeune Gryffondor ramena doucement ses jambes contre elle et posa négligemment sa tête décoiffée sur ses genoux. La révélation de Ron, sa course effrénée à travers tout Pré-au-Lard et cet emprisonnement avaient eu raison d'elle, et c'est lasse qu'elle ferma paisiblement les yeux. Quand soudain elle se redressa violement. Etait-elle folle ? Fermer les yeux en présence de Malefoy était indubitablement dangereux et insensé. Il pourrait l'attaquer sans qu'elle ne puisse se défendre, ce qui était intolérable.

Elle leva les yeux et regarda Drago, afin d'être sûre qu'il n'avait pas changé de place pour la surprendre. Ce simple coup d'œil électrisa la jeune Gryffondor. Le Serpentard n'avait pas bougé d'un pouce, ce dernier était toujours assis contre le mur, une jambe relevée contre son torse, ses cheveux d'un blond or retombant devant ses yeux. Et c'étaient justement ses yeux qui firent sursauter la jeune femme brune. Le grand garçon la scrutait sans vergogne, ses iris clairs glissant sur le visage de la jeune femme, pour tomber sur ses épaules, son ventre pour enfin s'attarder sur ses jambes couvertes d'un fin collant gris.
Le regard du grand blond était glacial, il semblait regarder Hermione sans véritablement la voir, laissant courir son regard sans retenue. Hermione en eu des sueurs froides, jamais on ne l'avait regardé comme cela, jamais elle n'avait à ce point attiser la rancœur et la hargne chez autrui. La jeune fille brune avait toujours pensé que Malefoy la méprisait par principe, étant la meilleure amie de son ennemi de toujours Harry Potter, sans oublier qu'elle était fille de moldus. A ses yeux, Malefoy s'amusait à la harceler juste pour se distraire, un hobby comme un autre.

Mais lorsqu'elle perçut le regard du jeune homme, où se côtoyait la froideur d'un iceberg et le brasier d'un feu, elle comprit qu'elle faisait fausse route depuis le début. Drago Malefoy la haissait réellement, à tel point qu'il ne la lâchait pas des yeux, comme s'il espérait pouvoir la tuer d'un simple coup d'œil.
Hermione ne pu retenir un violent frémissement s'épanouir dans son corps tout entier, fuyant le regard chargé d'agressivité du jeune homme.

Drago lui-même n'avait pas conscience de son regard fixe sur le jeune fille, de la gêne qui se dégageait maintenant d'Hermione. Il était assis par terre depuis bientôt deux heures, sans même bouger un seul doigt, se contentant de regarder droit devant lui, dans le but de prouver à son adversaire qu'il n'allait pas flancher de sitôt. Toutefois, il détourna son regard du mur quand il cru percevoir un mouvement du côté du lit. Et c'est avec surprise qu'il vit la jeune fille reposer sa tête sur ses genoux et fermer les yeux. A croire qu'elle ne redoutait absolument pas le garçon qui était présent dans la chambre. Et cette simple idée exaspéra le jeune homme. Dire qu'il pensait se jouer d'elle, voilà que c'était cette sang de bourbe qui se moquait de lui.

La rancune d'un serpent [Histoire ancienne - Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant