Un chemin parsemé d'embûches

359 44 3
                                    

Fatima Sow

Hier, j'avais une mère,
j'avais un père,
j'avais un domicile,
j'avais des ailes.

Aujourd'hui je n'ai plus rien,
je ne suis plus rien,
je suis perdue,
je suis presque nue.

Ma satanée de tante a tué ma mère
Mon propre père m'a jetée dehors
Sans demi-mesure
Je suis partie changer ma vie de mer...

Au milieu de cette nuit assombrie
Seule La solitude me console
Je suis au milieu de la capitale
Au gare de Dakar pour mieux préciser

Le cri perpétuel des moustiques
Frappe la porte de mes tympans
Comme un son de ton acoustique
Et reste la seule voix qui me parle directement

Ce soir j'aperçois de loin des éclaires
Qui jaillissent de l'Est au Nord
Les nuages qui errent de part et d'autre
J'entends Le tonnerre rugir avec un bruit trop fort

Aujourd'hui je suis loin de chez moi
Je respire un air libre mais attristé
Je sens une colère et une tristesse sans émoi
Aujourd'hui Dieu merci je suis loin de cette satanée

Me voilà perdue dans la nature
Au milieu de la rue avec un coup dure
Avec un cœur brisé en mille morceau
Et un dos plié sur un poteau

J'ai envie de crier de hurler
mais j'ai la voie cassée
J'ai envie de pleurer
mais je suis trop triste pour pleurer

Où vais-je passer la nuit ?
A la belle étoile ou en compagnie de ma maman ?
Je n'ai rien à manger et j'ai l'estomac sous les talons.
Dois-je aller mendier un fruit ?

Que ce passera-t-il si je dors ici ?
Où vais-je m'allonger ? Ha c'est accrue
Certes Je n'ai jamais dormi sur un lit
Mais est-ce sûr de dormir au beau milieu de la rue

Et cet homme qui me regarde
Avec un regard intriguant
Est-ce un brigand ?
Dois-je prendre ma grade ?

Ha ! C'est tellement difficile de vivre loin de toi maman
Ton absence me pèse trop sur les épaules
Mère ! Mère ! Mère ! Où est tu maman? 😭
Pourquoi tout cela m'arrive t'il ?

J'ai un visage peureux
Mais j'ai pas froid au yeux
Aujourd'hui Je suis seule perdue
sans repère ni père ni mère je suis une orpheline de la rue

Le lendemain matin, 05h22mn, DAKAR

J'ai passé la nuit sur un banc, là j'ai tellement mal au dos que j'arrive même pas à marcher normalement. Le gars d'hier est toujours là, et n'arrête pas de me regarder. Je n'arrive pas à déchiffrer son regard, ni ses pensées. Devrais-je aller vers lui pour lui demander de l'aide ? Afin, je n'ai même pas le choix, si je ne vais pas vers lui je risque de mourir de faim ici.
Moi: (En m'approchant de lui ) Assaloumou Aleykum
Il ne me répond guère, et ne cesse toujours pas de me regarder.
Moi: (En le tapotant sur l'épaule cette fois-ci) J'ai besoin d'aide Monsieur.
Lui: (Qui me bouscula) Pousses toi de là, dégage, je ne veux pas te voir !!
Une voix au loin: Hey jeune fille , éloigne toi de lui avant qu'il ne te fasse mal, il ne va pas bien dans sa tête.
Puis je m'éloigne lentement par peur qu'il ne me suive. Je me suis alors assise sur le même banc d'hier soir en priant intérieurement qu'une personne vienne à mon aide.
Après cinq longues minutes environ, je vois le gars qui m'avait avertie tout à l'heure s'approcher de moi.
Lui: Qu'est ce que tu fais ici à cette heure ?
Moi: J'ai besoin d'aide Monsieur, j'ai faim, ça fait deux jours maintenant que je n'ai pas mangé.
Lui: Tu peux compter sur moi Mademoiselle, viens, suis moi ... Y'a une cabane juste à côté, c'est là-bas que je travaille, je suis mécanicien.
Il a l'air d'être si calme et bien intentionnée... Je l'ai suivi dans cette cabane, y'avait de vielles voitures à côté, des outils dont je ne pourrais vous dire le nom, et un petit tabouret où il m'indiqua de m'assoir.
Lui: Je reviens.
Il est revenu juste après avec une tasse de café et un morceau de pain.
Lui: Tiens, ce n'est pas assez mais avec ça tu pourras tenir jusqu'à midi.
Moi : Merci Monsieur,
Puis il s'éloigne, sûrement pour me laisser déguster ce petit déjeuner tranquillement.

6h27mn, DAKAR

Je viens de finir de manger, je devrais me sentir mieux mais tel n'est pas le cas. Je me sens faible, je vois floue et j'ai la tête qui tourne. Je vois le gars de tout à l'heure s'approcher de moi, avec un sourire malicieux. Mais je ne peux pas réagir, je suis trop faible. Je le vois, qui, entrain de me déshabiller, il a enlevé mon pagne et a ensuite déchiré mon T-shirt.
Moi: (dans ma tête) Oh non ! Il va me violer...
J'avais peur, mes larmes coulaient, je tremblais, mais je ne pouvais fournir aucun effort pour lui en empêcher.
Puis, 5,4,3, mes paupières commençaient à devenir très lourdes... 2,1... Le noir total...

Fatima, un destin épineux Where stories live. Discover now