Fatima, un destin épineux

Attirance

Marième Radjal Houcini ( Tini )

Ça fait un bon moment que je me suis créée une carapace et que je me force à me voiler la face. Il m'arrive de me noyer dans le boulot ou mes livres, pour oublier mes peines et mes douleurs les plus sombres. J'ai été lâche et égoïste, sûrement aveuglée par la déception. Qui sait ? Arrivez vous à vous mettre à ma place une seule seconde ? Depuis toute petite, j'ai toujours rêvé d'avoir une sœur, une véritable amie, une épaule sur laquelle je pourrais reposer ma tête,après épines et ténèbres, une oreille attentive qui ne me jugera jamais, et une copine avec qui je passerai que de bons délires. Hélas, une fois que j'en ai eu la chance, j'ai tout gâché. Je ne peux pas me regarder dans une glace après tout ce que j'ai fait subir à cette belle personne, à cette âme pure. Comment j'ai pu douter de cette personne ne serait-ce qu'une seule seconde ? Et enfin la cerise sur le gâteau, comment j'ai pu abandonner cette personne au moment où elle avait le plus besoin de moi ?
Je me rappelle de la fois où je l'ai rencontrée pour la première fois, quand elle était allongée par terre, un corps presque inerte. Je me rappelle encore de cette discussion qu'on a eu à l'hôpital. Je m'étais faite la promesse de ne jamais te laisser tomber. Maintenant ? Qu'en est-il de cette promesse ? Des paroles en l'air peut-être ? Je fais partie de celles qui croient que la véritable amitié ce n'est pas d'être inséparable, mais c'est d'être séparé et que rien ne change. Parce que cette place qu'elle a su occuper dès le début, elle lui est dédiée à jamais.
« Pff, il faut que je lui envoie un message. C'est à moi de faire le premier pas. »
J'attrape mon téléphone pour écrire à Fatima, mais je n'y arrive pas. J'arrive pas à trouver le courage nécessaire.
Je soupire puis repose le téléphone sur la table de chevet. J'essaie de dormir mais je n'y arrive pas non plus. J'arrête pas de penser à ma sœur. Ensuite, sans réfléchir, je décide d'écouter mon cœur et d'écrire tout ce qu'il me dicte.
« Bonsoir Fatima. Tu dois sûrement être entrain de dormir. Je ne sais pas où tu es en ce moment mais mes pensées ne te quittent guère. J'arrive pas à fermer l'œil . Je ne peux plus supporter cette distance qu'il y'a entre nous. Ça fait maintenant quelques mois que tu n'es plus là. En vérité, t'étais ma seule véritable amie, ma meilleure amie, celle avec qui je pouvais partager mes joies, mes peines et mes doutes. J'ai été trop injuste avec toi. Je ne t'ai même pas laissé le temps de t'exprimer ni d'être honnête avec moi. Je me suis comportée comme une lâche, une conne qui a laissé tomber sa sœur alors qu'elle était en détresse. J'ai douté de toi alors que j'en avais pas le droit. Tout le monde sauf toi Fatima. Ça devrait être toi et moi contre le reste du monde, pas le contraire. Depuis que tu es partie, je n'ose plus parler de toi, alors qu'au plus profond  de mon âme, mon cœur te réclame. Tu me manques énormément Fatima. Permets-moi de rattraper mon erreur s'il te plaît. Je t'aime ❤️
# Ta sœur, Tini. »
J'hésite un long moment avant d'appuyer sur envoyer. Je n'ai pas voulu connaître sa réponse sur le champ. Sûrement par crainte de me faire rejeter. Après tout, c'est tout ce que je mérite. Je mets ensuite mon téléphone sur silencieux puis m'efforce de dormir.

Le lendemain matin

« Tini réveille toi !! Guiss nga heure bi diot ? »
Je grogne en essayant d'ouvrir les yeux.
« Hana dou iow lay wahal Tini ? Réveille toi allez !! »
C'est ma mère 😴 Chaque dimanche nii lay def. Pour mom dall, on doit passer les dimanches en famille du moment que douniou ame diott les autres jours Ndah liguey bi...
Bref, je me dépêche de me lever et de prendre une bonne douche bala nioumay fekk fii... lol 😂 Avant ça, je tache de vérifier si Fatima a répondu à mon message, mais toujours rien. Peut-être qu'elle n'a pas envie de me parler ou qu'elle m'en veut encore. Breff j'évite d'être négative et je fonce sous la douche.
Une fois fini, Je m'habille d'une manière très simple et canon à la fois 😍 Je tourne sur moi-même, face au miroir, très satisfaite de mon choix😍
« La couleur orange te va à ravir »
Je me retourne et tombe sur ma grand-mère.
Moi: Rafett neu ?
Mame Penda: C'est très jolie kay Machallah. Bayil baniou wath si jardin bi ma photo leu nga publier ko Google
Moi: Google nak Mame ? ( Je suis morte de rire 😂😂) Ay mane sama Mame miii
Mame Penda: Ah dou Google ? Moy finguen di yoneii sen photos yii rek Wala sinapsat bi leu ?
Moi: Nonou leu kay Mame Boye, Waa allons manger benn yonn dama hiff
Puis nous allons ensemble dans le jardin où ne prenons le petit déjeuner dans une ambiance plutôt calme et détendue. On parle de tout et de rien, même Grand Pa participe à la discussion aujourd'hui mais pas pour longtemps puisqu'il devait aller se reposer dans sa chambre. Je ne peux m'empêcher de remarquer la place vide de Fatima. J'espère juste que tout va s'arranger InshaAllah. Mame Penda me prend en photo comme promis.