Chapitre 8

195 10 0
                                    

"Arya ? Arya tu nous entends ?"

    Une désagréable sensation d'eau qui remonte dans la gorge me fait ouvrir subitement les yeux et je crache le liquide transparent. Ma gorge me brûle et j'ai l'impression de cracher l'ensemble de mes poumons. Je peine à respirer et finalement, je ressens la pluie de nouveau s'abattant sur mes vêtements. Je sens une main dans mon dos et aussitôt je vois une image assez floue et deux autres mains se posent sur la base de mon visage :

"Comment tu te sens ?
-Bien... je crois..."

    Je distingue sans difficulté la voix de Mary-Margaret et j'arrive à mieux la distinguer ensuite. Elle aussi paraît bien mouillée, je continue de tousser quelques secondes avant de me mettre à frissonner. J'ai froid. Et la pluie qui se transforme en déluge n'aide à rien. Je me racle la gorge et je prends la main tendue par Mary-Margaret avant de regarder derrière moi et de voir David, qui lui, est totalement trempé de la tête aux pieds. Je n'ai aucun mal à deviner qu'il est venu lui-même me chercher dans l'eau. Je lui souris en essorant mes cheveux comme je peux :

"Merci...
-Elle est pas très chaude je te l'accorde. Merci à toi, je ne sais pas comment Henry s'en serait sorti...
-Henry, réalisai-je ! Est-ce qu'il va bien ?!"

    Pour toute réponse, je sens quelque chose me percuter et me serrer au niveau de la taille. Les vêtements d'Henry encore imbibés me font frissonner davantage, mais je passe mes mains autour de lui avec soulagement. Je lève les yeux vers Crochet qui incline la tête avec respect me mimant des lèvres cousues en plaçant son index en travers de ses lèvres. En retour, je lui souris en remerciement et avec reconnaissance d'avoir gardé pour lui ce que je venais de lui confier. Ca serait bien la première fois. Je soupire de soulagement en sentant de nouveau la Reine des Ténèbres, je crois que j'ai été rarement aussi heureuse d'entendre sa voix. Mais c'est que je te manque quand je ne suis pas là ! Je lève les yeux au ciel silencieusement et j'entends une voiture déraper en fond de pluie :

"Henry !
-Tu n'as rien !!"

    Emma et Régina sortent en courant du bolide jaune canari et prennent leur fils contre elle. Je me mets à sourire et je commence à me sentir enfin respirer convenablement. Les gouttes de pluis ruissellent sur notre visage à tous, mais un sourire de soulagement général nous a atteint. Je commence enfin à me sentir apaisée quand mon bracelet se remet à chauffer. J'ai l'impression qu'il a modifié sa manière de chauffer mais à n'en nul douter que Rumple est dans les parages. Emma s'avance vers moi pendant que Régina s'assure qu'Henry se porte bien et ne comporte aucune séquelle.

"Merci Arya ! Maintenant je propose qu'on rentre, il y a eu assez d'eau pour tout le monde.
-Tu as raison, riai-je en soulevant une mèche de mes cheveux."

    Emma se met elle aussi à rire, et elle me passe sa veste que je place au-dessus de mes épaules. Puis, en me raccompagnant jusqu'à sa voiture, elle me demande avec un ton on ne peut plus sérieux :

"Arya... il faut que je te demande, pourquoi Régina a-t-elle ton..."

    La fin de sa phrase est interrompue par un grondement aérien. Je lève la tête, plissant les yeux pour éviter que les gouttes ne me fassent un lavement oculaire instantané. Le ciel vire au violet, un violet sombre tirant sur le noir. Je distingue une zébrure éclatante et lumineuse au sein de la masse nuageuse. Sous une pluie de plus en plus glaciale, mon bracelet commence à me brûler avec ferveur. C'est lui. Il est là.

*** Il y a fort longtemps ***

"Comment te sens-tu ?
-Bien mieux merci."

    Je repose avec prudence la tasse de thé sur la table basse. Régina inspecte une dernière fois ma tête, elle affiche une légère grimace mais rien de très alarmant. C'est davantage la culpabilité que je peux lire sur son visage plutôt que le signe d'une vraie mauvaise nouvelle. Je reste quelques secondes silencieuse sans bouger de mon siège, j'ai mal au dos depuis ma chute contre le bureau. Mes mains sont posées sur mes genoux sans que je ne puisse détacher mon regard de mes paumes. Je ne sais pas ce qui en est sorti... on aurait dit de la magie. Je finis par soupirer et je relève les yeux. Régina me fixe en entrouvrant légèrement la bouche, comme si elle cherchait à engager la conversation mais qu'elle n'osait pas le faire. Je commence par chercher mes mots :

Once Upon A Time : L'héroïne déchueWhere stories live. Discover now