La chance - Onyxdiamond09

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« On a tous notre histoire, et notre destinée est tracée depuis toujours. » Ça, Adrien l'avait souvent entendu. Le jeune homme ne croyait pourtant pas réellement à la destinée. Pas plus qu'il ne croyait aux coups de foudres. À ses yeux, ça n'était que des inventions, des faux espoirs inutiles. Et voilà bien la dernière chose dont il avait besoin, des faux espoirs. Il en avait déjà trop eu dans son existence.
Pourtant, par une froide matinée d'hiver, la destinée vint frapper à sa porte .
Ce matin-là, il se promenait à la lisière de la forêt, assailli par ses pensées. Ça lui faisait tellement de bien parfois de s'éloigner du château, de son père, et du poids de ses responsabilités qui lui pesaient de plus en plus.
Car Adrien n'était pas n'importe quel jeune homme, il était également le fils du roi Gabriel, et par conséquent le prince du royaume de Agreste. Seulement, il n'était jamais voulu l'être. Tout ce qu'il voulait, c'était être un garçon normal, mener une vie normale. Mais il savait que c'était impossible.
La vie de prince faisait rêver de nombreux hommes. Mais ces personnes ne savaient pas tout ce que cette vie impliquait.
Adrien ne pouvait évidemment pas dire tout cela devant son père, devenu froid, distant et même parfois cruel depuis le décès de sa femme.
Alors qu'il réfléchissait ainsi, Adrien entendit un bruit dans les fourrées. Il se retourna, mais ne vit rien. Perplexe, il allait continuer son chemin lorsqu'un rugissement de combat résonna.
C'est là que la destinée a frappé. Littéralement.
Adrien sentit soudain quelqu'un le plaquer brusquement au sol. Il lui fallut un instant pour comprendre dans quelle situation il se trouvait : Ce qu'il avait entendu dans les buissons était des bandits, et la personne qui l'avait plaqué au sol venait de lui sauver la vie.
Le jeune homme releva la tête pour regarder sa sauveuse, et vit la jeune fille la plus belle qu'il n'ait jamais vu.
Elle avait de longs cheveux noirs aux reflets bleutés. Ses yeux étaient bleus comme l'océan, et sa peau blanche comme la neige qui recouvrait le paysage. Elle portait une robe rouge et noire avec un corsage à lacets, ainsi qu'une cape rouge et une large ceinture où était accroché un yo-yo. Sur son visage trônait un masque de la même couleur que sa tenue.
La jeune fille se battait contre les bandits, ripostant à grand renfort de yo-yo. Soudain, Adrien la vit lancer son arme en l'air et crier « Lucky Charm ! »
Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent de stupeur lorsque des coccinelles scintillantes et une lumière rosée sortirent du yo-yo, avant de disparaître et de former une splendide épée qui retomba dans les mains de la demoiselle masquée.
Grâce à cette arme, la jeune fille réussit à mettre les bandits en déroute. Puis elle lança en l'air son épée. L'objet scintilla avant de se retransformer en coccinelles lumineuses, qui réparèrent tous les dégâts causés par les brigands.
Adrien n'en croyait pas ses yeux.
De la magie. Cette fille avait fait de la magie. Cette fille était une sorcière.
Contrairement à son père, qui haïssait la magie, Adrien avait toujours été fasciné par tout ce qui était magique. Voir cette jeune fille se servir d'un tel pouvoir, un pouvoir aussi merveilleux sous ses yeux, l'avait émerveillé.
Adrien se tourna vers la demoiselle pour la remercier, mais celle-ci était déjà en train de fuir.
« Attends ! », s'exclama le jeune prince. « Ne pars pas ! »
La jeune fille hésita un instant, puis se retourna vers lui. Adrien comprenait mieux à présent pourquoi elle portait un masque : La magie était interdite dans le royaume. Au moins, en masquant son visage, personne ne pouvait reconnaître la demoiselle lorsqu'elle en faisait.
« Je ne te veux aucun mal. », la rassura Adrien. « Je veux simplement te remercier pour ce que tu as fait pour moi. »
« Tu n'as pas besoin de me remercier. », répondit la belle après un court silence. « C'est tout à fait normal. »

« Reste un peu, s'il te plaît. Tu... tu me fascines. C'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui fait de la magie ! »
« C'est vrai ? Tu ne détestes pas la magie ? »
« Non, au contraire ! »
« Tu dis que c'est la première fois que tu rencontres une personne capable de faire de la magie... Moi, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un qui ne déteste pas la magie. »
Elle avait parlé d'un ton triste, un peu lointain, comme si elle se souvenait d'un passé difficile à surmonter.
« Ta vie n'est pas facile tous les jours, n'est-ce pas ? », murmura Adrien malgré lui.
« Tu n'imagines même pas... C'est dur de devoir vivre cachée. J'ai mis du temps à accepter mes pouvoirs. »
« Je te comprends. Moi aussi, je me cache souvent sous un masque... », dit Adrien, rempli de compassion. La jeune fille lui sourit, visiblement touchée.
« Je peux te poser une question ? », demanda Adrien.
« Bien sûr. Qu'est-ce que tu veux savoir ? »
« Est-ce que tu es... Une sorcière, ou quelque chose comme ça ? »
La demoiselle rit doucement.
« Non, je ne suis pas une sorcière. Mes pouvoirs ne sont pas dans mon corps, contrairement aux sorciers. Ils me viennent des boucles d'oreilles que je porte. Mon costume aussi, d'ailleurs. Il est magique. »
« Dans ce cas, qu'est-ce que tu es ? Une justicière masquée ? »
« En quelques sortes. »
Leur discussion aurait pu durer longtemps si un bruit aigu venant des boucles d'oreilles de la jeune fille n'avait pas retentit. Cette dernière était tellement troublée par Adrien qu'elle n'avait pas réalisé que ce n'était pas la première fois que ses boucles d'oreilles sonnaient. Dans une minute à peine, elle allait redevenir normale.
« Je suis désolée, il faut vraiment que j'y aille. J'ai utilisé mon pouvoir depuis trop longtemps, et je vais me détransformer. Personne ne doit connaître mon identité. J'ai été ravi de te rencontrer. Au revoir. »
Elle tourna les talons et s'enfuit.
« Attends ! Tu ne m'as pas dit comment tu t'appelais ! »
La demoiselle se retourna.
« Ladybug. », répondit-elle après un court silence. « Et toi ? »
Adrien hésita. Il ne voulait pas que Ladybug sache qu'il était le prince. Il craignait qu'en l'apprenant, elle ne soit plus à l'aise avec lui, et il ne voulait pas que son comportement change.
Il regarda les vêtements qu'il portait, des vêtements couleur charbon, et eut une idée.
« Moi, c'est Chat Noir. » C'était le premier nom qui lui était venu à l'esprit. Ce n'était pas son véritable nom, mais peu importe, après tout cette demoiselle ne s'appelait certainement pas vraiment Ladybug.
Juste avant qu'elle ne disparaisse, Adrien lui demanda : « Est-ce qu'on pourrait se revoir ? » Et la justicière accepta.
Ce jour-là, Adrien commença pour la première fois à croire en la destinée. Car elle lui était apparue.
Sa destinée portait un masque. Elle était toute de rouge et de noir vêtue.
Sa destinée s'appelait Ladybug.
De son côté, Ladybug se détransformait à l'abri des regards.
La jeune fille sourit. Certes, jusqu'à aujourd'hui elle n'avait jamais réellement eu de chance. Mais peut être que ça allait changer.
Après tout, la chance ne venait-elle pas de lui sourire ? Qui avait dit que les chats noirs portaient forcément malheur ?

Plusieurs jours passèrent. Tous les soirs, Ladybug et Chat Noir se retrouvaient en secret.
Pour se sentir plus proche de Ladybug, Chat Noir mettait lui aussi un masque lors de leurs rencontres nocturnes.
Pour préserver leur anonymat, tous les deux avaient un accord tacite : Ne jamais se révéler d'informations trop personnelles.
Parfois, ils discutaient de tout ce dont ils pouvaient parler. De temps en temps, Chat Noir, que la magie fascinait, demandait à Ladybug de lui parler de sa magie. Il apprit ainsi que la jeune fille avaient ses boucles d'oreilles depuis sa naissance, qu'elles lui donnaient exclusivement le pouvoir de création et qu'il existait d'autres bijoux qui donnaient des pouvoirs différents. Qui sait, peut être un jour en aurait-il un aussi ? Cette idée le rendait euphorique.
Ladybug était amusée par ses réactions, mais ça l'inquiétait en même temps. Elle souhaitait qu'il réalise ses rêves, vraiment. Mais elle ne souhaitait pas qu'il subisse les mêmes choses qu'elle : Se sentir traqué, fuir constamment, perdre toujours ses proches d'une manière ou d'une autre... Elle ne voulait pas de ça pour lui. Chat Noir était si innocent, si gentil... Elle voulait le protéger.
Pouvoirs ou non, tous les deux poursuivaient le même but : Faire régner la paix, et ils savaient que cela devrait obligatoirement passer par l'acceptation de la magie.
Ladybug n'y croyait par beaucoup, mais après tout, elle avait compris que la chance existait. Pourquoi les rêves seraient-ils interdits ?

Parfois aussi, Ladybug et Chat Noir ne disaient rien, se contentant simplement d'apprécier la présence l'un de l'autre. Ces moments passés ensemble leur faisait du bien.
L'un avec l'autre, ils pouvaient être eux même. Le masque aidait certainement à se sentir à l'aise.
Petit à petit, leurs sentiments évoluaient. Étaient-ils... en train de tomber amoureux l'un de l'autre ?

Parallèlement, Adrien fit la connaissance d'une autre jeune fille, qui ressemblait étrangement à Ladybug.
Cette jeune fille s'appelait Marinette, et était arrivée au château pour travailler en tant que servante. Adrien se souviendrait toujours du jour où elle était arrivée, en compagnie d'Alya, une servante aux cheveux roux flamboyants. Au premier abord, Adrien avait trouvé la jeune fille un peu étrange. Il fallait dire qu'elle avait réagi étrangement lorsqu'Alya l'avait présentée au prince : Elle avait semblé si surprise de le voir qu'elle avait failli faire tomber les plats qu'elle avait dans les mains. Étonné par cette réaction dont il ne comprenait pas la raison et poussé par la curiosité, Adrien avait décidé d'apprendre à la connaître.
Il l'avait invitée à le revoir, à faire sa connaissance. Comme il l'avait fait avec Ladybug. Et, petit à petit, il avait commencé à se rapprocher d'elle également.
La relation qu'il avait avec Ladybug et celle qu'il avait avec Marinette était à la fois similaire et différente. Ladybug était le rayon de soleil d'Adrien, celle qui avait illuminé son chemin et fait découvrir une nouvelle facette de lui-même. Elle était arrivé dans sa vie comme un ouragan. Marinette, elle, était ce coup de vent taquin qui lui apportait un peu de fraîcheur et de douceur.
Ensemble, elles étaient l'Amour. Celui qu'Adrien avait toujours cherché. Mais comment aimer ces deux filles en même temps ? Il ne pouvait pas les avoir toutes les deux, il le savait.
Peut être... peut être connaissait-il la vérité depuis le début, en fait ? Peut être que les deux filles les plus importantes de sa vie n'en faisait en réalité qu'une ? Peut être que sous le masque de Ladybug, la courageuse justicière, se cachait Marinette, la timide et maladroite servante ?
Non, c'était impossible.
À force de côtoyer Ladybug et Marinette, Adrien en était venu à les connaître par cœur. Il s'en serait rendu compte. Ça serait trop simple que les deux filles qu'il aimait n'en soit qu'une...

La rapprochement de Marinette et Adrien ne plaisait visiblement pas à tout le monde.
Le prince avait beaucoup de prétendantes, dont une servante nommée Lila qui semblait avoir pris Marinette en aversion. Elle ne cessait de lui gâcher la vie, de lui rappeler qu'elle était seule.
Certes, à part Adrien, dont elle était au fil du temps tombée amoureuse, et Alya, sa meilleure amie, Marinette n'était personne dans sa vie. Elle n'avait plus de parents... Ceux-ci étaient des porteurs de miraculous aussi, et avaient été condamnés à mort. Elle était fille unique, et n'avait pas d'autre famille.
Et Lila ne se privait pas de lui rappeler chaque fois qu'elles étaient seules, et de feindre l'innocence devant le reste du monde. Alors Marinette encaissait, se disant qu'elle finirait par arrêter. Mais Lila s'enfonçait chaque un peu plus dans sa haine et sa jalousie.
Elle promit à Marinette de faire de sa vie un enfer, et la jeune fille l'ignora .
Pourtant elle aurait dû se méfier. Se méfier de celle qui voulait briser toutes ses chances dans la vie.

Un jour, jour fatal, Lila vint trouver Marinette, triomphante.
« J'ai promis de faire de ta vie un enfer, Marinette. Tu vas enfin avoir ce que tu mérites. »
« Comment ça ? Qu'est-ce que tu as fait, Lila ? »
« Tu verras bien... »
« Quoi que tu aies manigancé, si tu penses que je vais tomber dans ton piège, tu te trompes lourdement ! »
« Trop tard. Tu es déjà prisonnière. »


L'après-midi même, un rassemblement fut convoqué au château. Marinette sentit son ventre se nouer d'appréhension. Elle savait pourquoi le roi avait demandé un rassemblement. Ce qu'elle redoutait était en train d'arriver.
Adrien se tourna vers elle, perplexe. « Tu sais ce que veut mon père , toi ? »
« Aucune idée. », mentit la jeune femme. « Comment le saurais-je ? »
Adrien baissa les épaules, puis se tourna pour écouter ce qu'avait à dire son père.
Gabriel, assis sur son trône, regarda froidement l'assistance avant de prendre la parole.
« Je vous ai réunis ici car j'ai fait une découverte très importante. Il y a quelques minutes, quelqu'un est venu me dire qu'il y a une personne ici qui pratique la magie. Je veux que vous soyez témoins de ses déclarations. » Son regard se tourna alors vers Marinette, qui sentit sang se glacer dans ses veines. Elle savait depuis le début où allait mener cette réunion. « Marinette. Approche. », ordonna Gabriel.
La jeune fille s'avança , essayant d'ignorer le cri de surprise d'Adrien. Son corps tremblait légèrement, mais elle s'efforça de soutenir le regard de son souverain.
« Je suppose que je n'ai pas besoin de t'expliquer pourquoi je t'ai fait venir. Tu l'as sans doute déjà compris. Venons-en donc directement au fait. » L'homme marqua une pause, avant de poser la question à laquelle tout le monde s'attendait.
« Je veux la vérité : Ces affirmations sont-elles vraies ? »
« Père, ça ne peut pas être vrai ! », s'exclama Adrien avant que la jeune fille ne puisse répondre. « Où que vous ayez entendu ça, je suis sûr que c'est faux ! Je connais bien Marinette, je l'aurais vu si elle avait de la magie ! »
« Silence, Adrien ! », l'interrompit Gabriel avec sévérité. « Ce n'est pas à toi que j'ai posé la question ! »
« Mais ce n'est pas vrai, n'est-ce pas, Marinette ? »
Le ton du prince était presque suppliant.
Marinette le regarda avec tristesse. Elle savait que son aveu risquait de lui faire perdre Adrien pour toujours. Mais elle n'avait plus le choix, elle devait avouer. Si elle ne le faisait pas, le roi allait enquêter sur elle et découvrir quand même son secret. Elle savait qu'il ne lâcherait avant de l'avoir démasquée et éliminée.
« Si, Adrien ... », murmura-t-elle. « Je suis désolée, mais c'est vrai. »
Des cris de surprise résonnèrent dans l'assemblée. Marinette ne regarda pas vers eux. Elle n'avait pas le courage de faire face à leurs expressions, de voir leur colère ou leur trahison.
« Très bien... », répondit Gabriel. « Tu connais la sentence qui est celle des sorciers, non ? »
« Oui... », murmura la jeune fille.
« Tu as enfreint nos lois. Tu seras brûlée sur le bûcher demain à la première heure. »
« Attendez. J'ai quelques chose à dire. »
Le visage de Gabriel se crispa. L'homme était visiblement contrarié, mais il laissa tout de même Marinette parler.
« Je sens que je vais le regretter, mais soit... Dans ce cas, dis-nous ce que tu as à dire. »
Marinette inspira , avant de prendre la parole d'une voix forte et claire.
« J'ignore pour quelle raison vous détestez la magie. Je ne sais qu'une chose : Vous avez tellement de haine en vous que cette haine vous a transformé en monstre. Vous ne vous en souvenez sans doute pas... Mais vous avez condamné mes parents. Eux aussi étaient des porteurs de miraculous, comme moi. Vous m'avez pris deux des personnes que j'aimais le plus au monde. » Sa voix tremblait, à présent. « Les magiciens ont eux aussi la capacité d'être bons ou mauvais, tout comme les gens qui n'ont pas de pouvoirs. Nous sommes des gens normaux. Mais la plupart d'entre nous sont envoyés à la mort sans rien avoir fait de mal ! Des gens dont le seul crime à été de posséder la magie ou de la pratiquer ! Une pensée irrationnelle de votre part aura coûté... des vies. Des vies florissantes, remplies de rêves, de volonté, de détermination. Ils devaient et voulaient vivre, mais ils sont mort à cause de votre haine de la magie ! Votre haine doit cesser ! Combien de temps comptez-vous encore continuer à nous punir pour des fautes commises il y a des années ? »
« Jusqu'à ce que tout le monde comprenne que la magie n'a pas sa place dans mon royaume, et encore moins dans mon château ! », hurla Gabriel, hors de lui. « J'ai fait ce que j'avais à faire ! »
« Non. Vous avez fait ce qui vous arrangeait vous. Je sais très bien ce que vous pensez de la magie. Vous pensez que les magiciens sont tous mauvais. Mais vous vous trompez. Nous sommes tous différents, de notre personnalité jusqu'à notre magie, en passant par nos mentalités. Certains font de la magie sombre, certains de la magie blanche, d'autres comme moi et mes parents, ne sont pas des sorciers et utilisent une magie assez spéciale : Cette magie n'est pas en nous, elle vient d'un bijou spécial que l'on porte, ce sont eux qui sont magiques. Alors oui, nous sommes tous différents. Et nous avons tous un but. Le mien, c'est de faire régner la paix. Et je ne renoncerai jamais à cette mission. Je veux que vous compreniez, que tout ce que je vous ai dit vous donne la preuve que tous les magiciens ne sont pas forcément méchants ! »
« Les magiciens nous déshonorent ! », rugit Gabriel.
« Non. Une seule personne à jeté le déshonneur sur ce royaume. Et ce n'est pas nous. Vous êtes le seul à l'avoir fait. »
Un silence suivit sa déclaration. Marinette voyait dans le regard du souverain qu'elle venait de franchir la limite de sa patience. Au moment-même où elle avait ouvert la bouche, elle en avait été consciente. Mais après tout, elle était déjà condamnée. Elle n'avait donc plus rien à perdre.
« Silence ! », s'exclama Gabriel avec sa froideur habituelle, la tirade de Marinette n'ayant visiblement servi à rien à ses yeux. « Marinette, tu dépasses les bornes ! »
« Qu'importe ? Je suis déjà condamnée de toute façon. Si je suis vouée à mourir, autant tout dire avant de ne plus le pouvoir, non ? »
Marinette se tourna ensuite vers Adrien, et son cœur se serra lorsqu'elle vit son expression.
Le jeune homme avait l'air sincèrement blessé. Trahi.
Marinette pensait ne plus rien avoir à perdre. Elle réalisa s'être trompée. Elle avait toujours Adrien, elle ne l'avait pas perdu. Peut être resterait-il à ses côtés. Mais accepterait-il encore de rester aux côtés de celle qui lui avait menti ?
« Adrien... »
« Je n'arrive pas à y croire ... », murmura le prince.
« Adrien, je suis désolée ... Je ne voulais pas que tu l'apprennes de cette façon. Mais je te jure... »
« Tu es Ladybug et tu ne m'as rien dit ... Pourquoi ? »
« Je suis désolée, je n'avais pas le choix ... Je te jure que tu l'aurais su un jour où l'autre, et je voulais vraiment te le dire , c'est juste que ... »
« C'est juste que tu pensais ne pas pouvoir me faire confiance, c'est ça ? »
Marinette ne répondit pas. Elle ne savait pas quoi dire, en réalité. Bien sûr qu'elle lui faisait confiance. Mais les choses n'étaient pas si simples. Elle aurait voulu dire à nouveau qu'elle était désolée, mais à présent cela ressemblait plus à une insulte qu'à une excuse, en réalité. On est désolé lorsqu'on bouscule quelqu'un. Lorsqu'on a abîmé son livre préféré. Marinette, elle, était tellement plus que cela à cet instant.
Adrien prit son silence pour une réponse.
« Alors c'est bien ça, tu pensais ne pas pouvoir me faire confiance. », répéta-t-il. « Tu t'imaginais réellement que j'allais te dénoncer si je l'apprenais ? Je ne suis pas mon père, je croyais que tu le savais ! Tu ne pensais pas que je t'aurais aidée, si tu m'avais dit la vérité ? Mais c'est trop tard, à présent. »
Il se détourna et se fraya un passage dans la foule.
« Adrien... »
La gorge de Marinette se noua, et ses yeux se remplirent de larmes. Elle avait tout perdu.
« Assez. Elle en a assez dit. Emmenez-la tout de suite. », ordonna Gabriel.
La jeune fille se laissa emmener, sans résistance, vers sa cellule. Elle allait mourir , mais ça n'avait plus aucune importance, à présent.
En passant devant Lila, elle remarqua l'air triomphant de sa rivale, et comprit que c'était elle qui l'avait dénoncée. Elle avait dû la voir se détransformer, et n'avait pas hésité.
Lila voulait la détruire. Elle ne lui avait laissé aucune chance.

Sa nuit fut épouvantable, peuplée de cauchemars. Au petit matin, Marinette sentit une main la secouer doucement. Mais elle ne se leva pas, et n'ouvrit pas les yeux.
« Je ne veux voir personne . Je vous en prie, laissez-moi un peu seule avant mon exécution. »
« Ça n'arrivera pas, ma Lady. Je ferai tout pour éviter ça. »
Marinette se redressa en sursaut.
« Chat Noir ? Adrien ? C'est toi ? »
« Oui ma Lady. C'est moi. »
La jeune fille se releva et, à travers les barreaux de sa cellule, embrassa pour la première fois celui qui, elle en était désormais sûre, était l'amour de sa vie.
« Je croyais t'avoir perdu... », murmura-t-elle. « J'avais si peur que tu ne me pardonnes jamais... »
« Tu ne me perdras jamais. J'ai énormément réfléchi, cette nuit. Et j'ai fini par comprendre que le fait que tu m'aies caché ton secret ne signifie pas un manque de confiance. »
« Je suis heureuse que tu sois venu. Je ne supportais pas l'idée de mourir sans t'avoir revu une dernière fois. Sans que tu ne m'aies pardonné. »
« Tu ne mourras pas, Marinette. Écoutes... Je ne suis pas assez stupide pour penser que je peux réparer ce qui s'est passé... »
« Non, tu ne peux pas. Ni toi ni moi ne pouvons remonter le temps. »
« Je ne le peux pas, mais... Je ferai tout ce qu'il faudra. Je ne veux pas te perdre. Tu es mon univers ! »
« Et tu es le mien également. Mais comment veux-tu me sauver ? Tu ne feras pas changer ton père d'avis. Lorsqu'il s'agit de magie, il devient complètement sourd. »
« Je sais. Mais je trouverai un moyen de te libérer. Je vais revenir avec un plan, j'empêcherai ton exécution. Je te le promet. »
« Je te fais confiance... chaton. »
Adrien eut un petit sourire au surnom que Marinette se plaisait à lui donner. Puis il déposa un dernier baiser sur ses lèvres et partit, en lui promettant qu'il allait revenir la sauver. Marinette se dit qu'elle se souviendrait toujours de lui comme ça.
Elle se souviendrait toujours de lui comme la chance de sa vie.

Plusieurs heures passèrent, sans que Adrien ne refasse surface. L'un des gardes s'arrêta devant la cellule.
« Marinette. C'est bientôt l'heure. Dans quinze minutes. »
Marinette hocha la tête, et recommença à guetter anxieusement l'arrivée d'Adrien.
Il lui avait promis de la sauver... avait-il eu des ennuis pour avoir voulu lui venir en aide ? Et si son plan avait été découvert ?
Les larmes coulaient sur le visage de la justicière. Adrien et elle étaient-ils condamnés ?
Leur vie s'arrêterait-elle donc comme ça ?
N'auraient-ils donc pas droit à leur dernière chance ?


Fin

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Je jure que j'ai eu un vrai coup de coeur pour ton AU !

Tu as donc eu 9,75/10 !

Je m'en voudrais presque d'avoir retiré 0,25 à cause du mot chance dans le titre *rigole*

(presque)

En plus tu as fait une fin triste bllblblb


Bref, les détails dans la fiche de notation envoyée par mail que tu as déjà lue je crois !

Concours d'écriture - Miraculous LadybugWhere stories live. Discover now