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jimin était un peu déboussolé du temps qui passait de plus en trop vite
jimin n'aime pas voir le temps passer, vraiment pas
surtout quand il ne vit pas de mouvements chacune des secondes qui passent
alors quand ça lui crée ce noeud criard de lacérations
là, dans la ruche creusée de son ventre
il repense au baiser de jungkook qui avait tant appuyé
mais surtout, et depuis toujours,
à maman en regardant les milliards d'albums qui restent dans la cave de l'épave du théâtre
pour sourire et éclairer le monde

dedans il y a cette photo de lui
avec des semblants de mouches ressemblant à des grains de beauté,
une émotion neutre sur son visage d'enfant passionné qui tient le micro trop lourd en poussant sa bouche en avant
il y a aussi celle où il a l'air si inquiet et perdu, tenant les infinités de mains minuscules en ligne
avec un sac à dos rouge aussi petit que son envie d'aller à l'école,
ou encore celle déguisé en veau carnavalesque,
puis l'incontournable devant laquelle il se met en quatre pour que son rire s'aggrave
celle où il est dans le trotteur habillé dans son pyjama rose
il fallait bien croire que ce côté féminin qui lui laissait un charisme éclatant ne venait pas du vide
il en remerciait sa famille parfois, à l'intérieur
parce que sans celui-ci, jamais il n'aurait pu envoûter quelconque personne de sa danse
et jungkook ne serait pas resté ce soir là,
et peut être que dans leur futur,
il ne l'aurait jamais laissé faire tomber ses lèvres roses contre siennes abîmées
c'était la seule qu'il savait faire, envoûter les gens
et c'était parfois, il pensait, l'esprit de sa mère qui n'avait jamais voulu s'éteindre pour de vrai
qui s'était immiscé dans sa peau
en lui, dans le profond de sa chair
pour qu'il soit la séduction du plus sincère des hommes

et alors qu'il tournait la dernière page de l'album
il s'allongeait sur le parquet et levait les mains en l'air
pour entrelacer l'une à son autre
en s'imaginant qu'elle était autre
trop petite pour être réaliste
mais assez réelle pour sourire du ridicule de situation
il repensait à tout ça
et à jungkook qui depuis, n'était pas revenu
c'était bizarre mais il se laissait à croire que ça n'avait pas plu qu'à lui
que peut-être il n'avait pas mal fait de faire
que c'était bien de l'avoir fait
que c'était agréable de ne jamais être trop prévoyant avant la minute pile
histoire qu'il ait le temps de poser la couronne de fleurs dans ses mains sur ses cheveux blonds avant de les glisser dans son cou
alors qu'il appuyait les siennes dans les abîmes de son bas dos
comme pour fusionner l'helios de leurs estomacs
sûrement que jungkook était bloqué dans une immensité onirique si envahissante qu'il n'osait faire face au visage angélique de jimin
qui lui, lui cherchait encore un défaut

et jimin pleure des sanglots longs et bruyants
orchestrant les violons d'automne qui jouaient un air lent d'une nostalgie
entrecoupant vite la sécheresse de ses globes faciaux d'une pluie fine,
tout le bucolique lui claquait la joue vivement
parce que cette impression de rêve
n'était plus un rêve
et que jungkook n'était pas revenu
et peut être que c'était ça, son défaut
ne pas être revenu l'embrasser le lendemain
ni les jours suivants

balesimos ⭒ji.kOù les histoires vivent. Découvrez maintenant