— Tu es si douce.

Je ferme les yeux lorsqu'il pose un baiser fiévreux sur ma clavicule.

— Tu es si belle.

Il lève la tête. J'ose ouvrir les yeux pour le regarder. La passion dans ses iris est le reflet de la mienne. Sauvage.
Rien que de me souvenir des quelques fois où nous avions fait l'amour, mon bas-ventre se contracte avec violence.

Les coudes appuyés sur le matelas, il prend mon visage entre ses larges paumes. Passe ses pouces sur mes paupières que je ferme par instinct.

— Ces yeux, chuchote-t-il comme un aveu. Je pourrais tuer pour ces yeux.

Ces yeux qui m'ont toujours mise dans la merde. Il les aime.

Il embrasse chaque paupière pendant que je pousse un soupir tremblant en passant mes ongles sur sa nuque et ses épaules.
Comme je sais qu'il aime.

Et puis je ne sais pas comment, mais nos bouches finissent par fusionner et nos corps s'imbriquent l'un dans l'autre pour ne plus se laisser partir. C'est lent. Mouillé. Langoureux. J'ai l'impression qu'il prend possession de chaque centimètre de mon corps du simple contact de sa bouche sur la mienne. Je suis emmêlée à lui, il est emmêlé à moi et les seules choses qui bougent sont nos langues et nos lèvres. Je n'ai même pas le réflexe de rougir lorsque je suce sa lèvre inférieure pulpeuse et la relâche dans un bruit mouillé qui lui arrache un demi-sourire lubrique.

Je devrais me sentir bizarre d'embrasser quelqu'un d'autre après une aussi longue relation, après tant d'années, et c'est un peu le cas, mais j'ai également l'impression que je ne l'ai jamais quitté. Dans la manière dont on se connaît déjà par cœur. Dans la manière dont je n'ai pas besoin de parler pour lui demander de ralentir. Dans la manière dont je ne me sens pas étouffée lorsqu'il se couche sur moi comme ça. Dans la manière dont ça ne me dérange pas de lui dévorer la bouche avec mon haleine du matin. Et qu'il ne s'en soucie pas le moindre du monde aussi.

Je me sens au bon endroit.

— Mmh... non, Novan, ta mère est là, chuchoté-je lorsque ses doigts se faufilent sous le balconnet de mon soutien-gorge.

— Elle a pris Sara et elle est partie tout à l'heure, murmure-t-il d'une voix rauque contre ma tempe.

— Oh non-

— Elle l'emmène à la garderie et elle déjeune avec des amis.

Je glousse devant son ton très sérieux et déterminé. Il en profite pour retirer mon sous-vêtement. Je n'ai plus aucune résistance. Ça ne servait à rien d'en avoir de toute manière.

Je touche tout ce qu'il m'est possible de toucher dans cette position. Il me fait haleter en jouant avec mes seins de ses doigts et de ses dents. Sa partie préférée depuis toujours.
Il grogne lorsque j'encercle un de ses tétons du bout de l'index, m'embrasse délicieusement lorsque je colle mon bassin à son érection proéminente dont la taille m'affole toujours autant. En deux minutes à peine, nous sommes une masse de chair brûlante emmêlée et en manque.

Et lorsqu'il me prend d'un coup de reins précis et fluide, j'en perds les mots et la tête.

***

— J'ai déménagé après le décès de la maman de Sara. C'est ma mère qui a tout aménagé ici.

J'approche la fourchette de ses lèvres. Il mange l'omelette que j'ai préparée en caressant mes mollets. Je suis assise sur la table, lui sur une chaise, mes pieds sur ses cuisses. Nous sommes ensemble dans la cuisine. Seuls dans notre petit cocon.

— Et l'autre appartement ?

— Je l'ai donné à sa famille. C'est... la chose qui me paraissait juste à faire.

— Tu as raison.

Je touche sa joue rêche du bout des doigts pendant qu'il mâche son déjeuner sans me quitter des yeux.

— Est-ce que tu te sens bien ?

Surprise par sa question, je penche la tête sur le côté :

— Bien comment ?

— Bien... avec moi. Même si tu viens de quitter Alexander et que tout ça est récent pour toi.

Je prends une grande inspiration en jouant de la fourchette dans l'assiette. Le contact de ses mains sur ma peau me réchauffe et me rassure.

— Je me sens bien, confessé-je en croisant son regard. Autrement, je ne serais pas venue. Et je sais que peut-être que c'est trop rapide, tout ça, mais je ne veux plus perdre mon temps. J'en ai assez perdu.

Donovan sourit.

Je pousse un soupir las.

— Je veux me poser pour de bon avec quelqu'un de bon et je sais, tout au fond, que ce quelqu'un, c'est toi. Alors ça ne sert à rien de jouer les effarouchées.

— Ça, c'est ma Zo'.

— Je ne suis pas faible. J'attrape la vie par les cornes.

— Ce n'est pas le taureau ?

— On s'en fout.

Il rit et j'en profite pour déposer mon assiette à côté de moi et de me glisser dans ses bras.

Il me serre contre lui de toutes ses forces.

J'embrasse son épaule nue, son cou, sa mâchoire avant de chuchoter, tout contre lui :

— Et toi ?

— Tu sais, Cleo aura toujours son importance dans ma vie. Elle me manque, parfois, mais tu me manques plus. Beaucoup plus.

J'inspire son odeur à pleins poumons et décrispe mon corps qui s'était instinctivement tendu à l'attente de sa réponse.

— Je t'aime, Zoé. Reste avec moi.

Je me crispe encore.

Je rougis encore.

Mon cœur bat fort encore.

Je tombe amoureuse encore.

🥺

Arrest Me - T2Onde histórias criam vida. Descubra agora