Le Royaume d'Aleyna T.1 [ EN REECRITURE]

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- Ca alors Rosa, tu m'attendais derrière la porte ?

- Oui ! Je t'ai vu arriver de ma fenêtre, du coup je me suis demandé si tu allais passer tout de suite ou aller te reposer. Alors le village ? Comment tu l'as trouvé ?

- Magnifique. Il me tardait de voir la cascade d'eau pure et je dois dire que je n'ai pas été déçue. J'ai également rencontré le meilleur ami de Castiel, c'est lui qui m'a fait visiter.

- Tu as rencontré Lucas ? Ils sont très différents tous les deux n'est-ce pas ?

- C'est le moins que je puisse dire.

Nous restons là à discuter jusqu'à ce que Rosa regarde sa montre. Elle se lève et me met gentiment dehors en prétextant avoir des choses à faire, sous mon regard assez étonné, car ce n'est pas dans ces habitudes de faire ça. Je la laisse seule et arrivant devant ma porte, je remarque avec surprise qu'un bouquet de roses est posé devant, avec un petit mot.

« J'espère qu'elles seront à ton goût. »

Ce sont les mêmes fleurs que j'ai aperçues lorsque je suis allée au village Terrenumis avec Rosa, des emelynes il me semble. Mais Rosa m'avait dit qu'on ne pouvait pas les cueillir pour une utilisation personnelle car elles fanaient vite, m'aurait-elle menti pour pouvoir me les offrir ? Ou aurais-je un admirateur secret ? Dans tous les cas, ces fleurs sont magnifiques et la personne qui qu'elle soit, à de très bons goûts.

J'entre dans ma chambre pour me commander un vase, et pose délicatement le bouquet d'emelynes dedans.

Je devrais aller me laver après une telle journée, cela me ferait du bien.

Pendant que l'eau coule sur mon corps, je repense à tout ce que j'ai appris aujourd'hui, et il serait préférable que je note tout ce que j'apprends de nouveau au fil des jours. Une fois sèche, j'enfile un pantalon de survêtement et un tee-shirt, puis m'installe sur mon lit, papier à la main, pour faire ce que je fais le mieux : écrire.

TOC TOC TOC

Tiens ? Il ne me semble pas que Rosa m'ait dit qu'elle passerait.

Je m'avance vers la porte, et en l'ouvrant, je fais face à mon visiteur.

- Je ne m'attendais pas à te voir ici Castiel. Je peux t'aider ?

- Je pensais que tu viendrais au moins me remercier, mais ça fait maintenant plus d'une heure et toujours rien. On ne vous apprend pas les bonnes manières chez toi ?

Je le regarde sans comprendre.

- Tu attendais des remerciements ? Mais pourquoi je te ... attend, c'est toi qui m'as offert ça ?

Je lui montre le bouquet que j'ai glissé dans le vase quelques minutes plus tôt.

- Bien sûr que c'est moi, tu voulais que ce soit qui d'autre ?

Il me regarde d'un air partagé entre la colère et la déception, quant à moi, je ne suis pas en mesure de dire si je suis surprise ou touchée. Il me prend la main sans rien dire et m'attire à quelques centimètres de lui.

- Dans ce cas, merci pour les fleurs, elles sont très belles. Mais je veux juste savoir une chose : pourquoi ?

- Rosa m'a dit que ça te ferait plaisir d'avoir une petite attention comme ça. Ce n'est pas le cas ?

- Si. Mais tu n'étais pas obligé, alors pourquoi l'avoir fait ?

Il détourne le regard et je suis prête à parier que je vois ses joues rougir légèrement.

- J'essaye de me faire pardonner de ma conduite le soir du bal.

Silencieuse je le regarde, puis baisse les yeux.

Je ne sais pas quoi lui répondre mais en même temps, avec toutes les révélations que j'ai apprises depuis ce soir-là, cette mésaventure me parait loin.

Relevant les yeux, je remarque qu'il m'observe l'air attristé.

- Léna, je ne suis pas doué pour les trucs comme ça...

- Tu n'aurais pas dû le faire alors.

Je crois que je devrais me faire à l'idée que Castiel et moi ne serons jamais plus qu'ami. Il lève une de ses mains pour venir la poser sur ma joue, pendant que nous nous regardons en silence.

- Léna je ...

TUUUUUUUUUUUUUUT TUUUUUUUUUUUUUUUT

D'où sort cette alarme ?!

Le regard de Castiel passe à la panique juste avant qu'il ne retrouve son air sérieux. Il m'attrape par la main et m'entraîne dans jusqu'au hall. Ni une ni deux, nous sommes rejoints par les trois autres qui ont l'air tout aussi affolé que nous.

- Regardez la lanterne ! Le village Terrenumis a des problèmes ! Léna tu montes avec Gabriel, Rosa tu viens avec Castiel et moi ! On se retrouve là-bas !

J'ai à peine le temps de remarquer qu'une des lanternes situées en haut de la grande porte, clignote en vert au fur et à mesure que l'alarme retentit.

C'est pour cela qu'elles étaient éteintes le jour de mon arrivée.

Gabriel me tire jusqu'à ce que nous soyons dehors et me fait monter sur son dos. Il se met alors à courir en direction du vide, sans faire attention à mes cris et à mon affolement. Arrivés au bord de la falaise, il nous laisse tomber et la peur s'empare de moi, ce qui m'oblige à fermer les yeux. D'un coup, je sens une force me soulever vers le ciel, et en ouvrant les yeux, je n'en reviens pas : Gabriel est devenu un cheval ailé au pelage blanc avec de grandes ailes et une crinière suffisamment longue pour que je puisse m'y accrocher. Je me tâte à regarder en bas pour évaluer la hauteur, mais la vitesse à laquelle vole Gabriel me dissuade de le faire. Nous commençons à apercevoir de la fumée s'élever de la terre à peine quelque instant après qu'il est pris son envol, et lorsque nous atterrissons, il retrouve sa forme humaine une micro seconde après que mes pieds touchent le sol.

Effectivement, j'ai encore beaucoup de travail pour arriver à ce niveau.

Dimitry, Rosa et Castiel nous rejoigne en courant.

- Les professeurs sont déjà là donc Léna et Castiel au nord ; Rosa tu t'occupes des flammes et Gabriel et moi nous occupons du reste. Objectif : Vérifier que les maisons sont bien vides, je veux voir tous les habitants sur la place centrale, en sécurité !

Ni une ni deux, Castiel m'attrape le bras etm'entraîne au nord du village.