Chapitre 48

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Mon doigt suit délicatement les traits d'encre qui noircissent la peau de Nate. Le hibou inquiétant, mais majestueux, sur son avant-bras ne m'a jamais paru aussi beau, perché sur mon ventre. Je contemple le loup dessiné juste au-dessus.

Nate dépose un baiser sur le haut de mon crâne et resserre son étreinte autour de mon corps. Ma tête sur son torse, j'entends les battements lents de son cœur.

— Quand j'étais petit, déclare-t-il, calmement. Ma mère me répétait toujours qu'une femme, c'est comme une fleur. Qu'il y en a plusieurs variétés, qu'elles sont toutes différentes et uniques, mais qu'au final, elles doivent toutes être traitées avec douceur et amour.

Un petit sourire apparait sur ses lèvres, comme sur les miennes.

— Elle se considère comme un hortensia, ajoute-t-il, avec un petit rire.

Cette jolie fleur est connue pour être assez ambivalente... Je me demande de quelle manière elle se voit, pour s'être arrêtée sur cette variété...

— C'est drôle... j'aurais eu tendance à croire qu'elle se voyait plutôt comme une Gerbera.

Le sourire taquin de Nate disparait dès qu'il comprend ma référence à son tatouage, sur son épaule. J'ai l'impression d'avoir touché une corde sensible, puisqu'il ignore ma remarque...

— Le lotus te va bien, se contente-t-il de dire, en posant délicatement son index sous mon menton pour me relever la tête.

Ma nuque me donne l'impression de picoter... Du bout des doigts, je trouve mon tatouage. Je me souviens, quand je me le suis fait faire, il y a quatre ans. C'était un an après avoir été retrouvée mutilée dans la cave de Logan, et j'étais poussée par un sentiment de souffrance que je ne supportais plus. J'avais besoin de souligner le changement que j'avais vécu, la nouvelle personne que j'étais devenue, après ça. J'avais besoin de cette pureté du corps et de l'esprit qui accompagne cette magnifique fleur. Je ne suis pas particulièrement croyante, mais cette journée-là, je me souviens que j'avais besoin de croire en ce Noble Chemin octuple, montrée par ses huit pétales délicats. J'avais besoin de trouver mon nirvana.

Je ne peux pas dire que ça ait fonctionné à cent-pour-cent, mais elle fait désormais partie de moi, et je n'ai plus l'impression d'être seule, dans mon corps martyrisé et souillé.

Nate dépose un baiser empreint de tendresse sur mes lèvres, qui me laisse tremblante et fébrile. C'est agréable. Les images de nos ébats amoureux ne cessent de défiler dans ma tête. Ses mains douces qui caressent naturellement mes hanches... Ses lèvres chaudes partout sur mon corps... Ce délicieux et premier sentiment de pleine confiance que j'ai ressenti et que je ressens toujours pour lui.

— Tu es le premier, tu sais ? Avoué-je, soudainement. Enfin, sans compter...

Ma déclaration fait réagir Nate. Le regard qu'il pose sur moi semble stupéfait, mais pétillant.

— J'aime à croire que je suis le premier, tout simplement... OK ?

Un petit sourire niais se dessine sur mes lèvres. Bien sûr, que c'est le premier. C'est le seul et unique homme que j'aie eu envie d'avoir contre moi. C'est tout ce qui compte.

— C'est comme ça que je te vois aussi, soufflé-je, avec un brin de chagrin dans la voix. J'aurais aimé que ce soit réellement le cas, mais...

— Ne pense pas à ça, marmonne-t-il, avant de me faire basculer contre le lit en me dominant de son corps musclé et ferme. Pense à moi et à tout ce que j'ai encore envie de te faire...

Son ton devient plus salace, en même temps que son regard s'embrase avec le mien. Il embrasse sensuellement ma mâchoire, en prenant soin de laisser ses mains se balader sur ma poitrine, encore dénudée.

LotusWo Geschichten leben. Entdecke jetzt