Chapitre 18

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Dax me sourit, attendri par les effets de l'alcool. Un verre à la main, il en prend une gorgée en se détournant d'une jeune blonde. Dans les deux dernières heures, une petite trentaine de femmes envieuses de l'avoir pour elles seules ce soir l'ont accosté. Dommage pour elles, il a, une petite trentaine de fois, refuser de leur faire de la place.

Il cogne son verre contre le mien.

— À la santé de la plus jolie femme de la soirée, lance-t-il, suffisamment fort pour que je puisse l'entendre.

Son regard perçant ne laisse aucun sous-entendu; c'est de moi qu'il parle.

Je n'ai pas spécialement l'habitude d'être le centre de l'attention de qui que ce soit, mais ce soir, je ne peux rien nier; Dax a repoussé tout le monde. Tout le monde, sauf moi.

MacKenzie surgit de nulle part avec une tournée de shots qu'il distribue à un peu n'importe qui. Il est suivi d'un petit troupeau de femmes qui lui demandent des photos... ou autre chose. Ken, sage comme une image, est assis près de sa copine, Emma. C'est une belle rousse aux yeux verts, avec un corps parfait. Elle m'a paru gentille, mais je ne lui ai pas vraiment parlé.

Lyn, à côté de moi, enchaine les verres et les shots sans se fatiguer. Elle et Gregg, le bassiste, semblent bien s'amuser à essayer de tirer les vers du nez de son frère à propos du nouveau morceau qu'il compte écrire. Parce que, oui, c'est le compositeur du groupe. J'en ai, d'ailleurs, été agréablement surprise.

— Dis-nous au moins de quoi ça parle !

— J'y pense encore, finit-il par répondre, en décrochant son regard du mien.

Je sens que je rougis, mais je ne sais pas exactement pourquoi. Quelque chose dans son attitude, à la fois inaccessible et invitante, me déstabilise. Il a l'air d'un mauvais garçon sorti tout droit d'un roman, mais aussi d'un bon gars au grand cœur qui adore faire rire les autres. Souvent, les deux ne vont pas ensemble. Mais pour lui, c'est une réussite.

— À propos d'une femme ? S'exclame Gregg, avec un sourire.

Lyn lui donne un coup de coude dans les côtes. Il hoquète, et rit.

Dax en rit, lui aussi, et il n'y a que moi qui n'y comprend rien.

— Ignore-les, ce sont des idiots.

Je souris lorsque Lyn fait une grimace à son frère.

Je ne sais pas comment j'ai pu en arriver là. Il est déjà plus de minuit... Je n'avais pas prévu sortir aussi longtemps. Je voulais seulement oublier un peu les derniers événements...

Alors que je m'apprête à regarder mon téléphone pour la première fois de la soirée, Dax m'interpelle à nouveau.

— Lyn m'a beaucoup parlé de toi, dit-il, en s'appuyant contre le bar.

Son bras est près du mien, mais je ne bouge pas. Pas une fois encore il n'a vraiment franchi la limite de mon intimité. J'aime ça.

— Ah ouais ? Et comment elle me décrit ? Pas très sociable, sauvage, froide... ?

J'y accompagne un sourire qui résume assez bien mon niveau de boissons. Dax rit en prenant une gorgée de sa bière.

— Oui pour le « pas très sociable ». Sauvage ? Non. Très jolie, en revanche...

— Elle a dit ça ? plaisanté-je.

— Non, avoue-t-il. Ça, ça vient de moi.

Je lui fais les gros yeux, auxquels il répond avec un regard pétillant de plaisir et de mystère. Sans pouvoir m'en empêcher, j'éclate de rire. Tout de même amusé, il semble un peu perplexe.

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