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Cette fois c'est la bonne ! Au même moment, les quatre estrades aux angles de la pièce se mettent à lentement descendre, nous permettant d'enfin atteindre le niveau du sol. Le dernier faisceau s'efface à peine que je m'élance déjà vers Prunelle. La pauvre enfant s'écroule sur place, visiblement à bout, et je la serre dans mes bras tandis qu'elle se met à sangloter contre ma poitrine.

— C'est bon, tout va bien, c'est fini.

— Elle est blessée ? s'empresse de demander Amaury en s'agenouillant à notre niveau.

Je prends le temps d'examiner ma sœur. Elle est en nage et tremble encore mais aucune trace de blessure visible. Je crois qu'elle est surtout sous le choc et fatiguée. Rassurée, j'observe avec une certaine tendresse Amaury utiliser un bout de son t-shirt pour éponger la sueur sur le front de Prunelle.

— Tom ! s'exclame Clauporte en arrivant également au centre de la pièce. Tu vas bien ? Rien de cassé ?

Le garçon lui jette un regard interrogateur.

— Ce n'est pas à moi qu'il faut demander ça, lui fait-il remarquer en désignant Prunelle du menton.

Encore une fois, l'asiatique baisse la tête, gênée. C'est moi ou ça fait déjà deux fois que Tomichou la rembarre ? Maintenant c'est certain, le délégué est loin d'être aussi gentil et parfait que tout le monde le croit. Je le savais ! Voilà son vrai visage qui se révèle enfin !

— Prunelle, c'est ça ?

À l'entente de son prénom, ma petite sœur lève ses grands yeux humides en direction du garçon aux lunettes.

— C'est à toi ? la questionne-t-il alors en désignant une boite cubique au sol.

Celle-ci n'a pas l'air plus grande qu'un bol et, à l'instar des murs de ce satané labyrinthe, semble fait d'une matière blanche et lisse, tout droit sortis d'un film de science-fiction. Prunelle cligne plusieurs fois des yeux, essuie ses larmes puis secoue vivement la tête.

— Elle était par terre. Quand j'ai voulu la ramasser, les ballons ont tous éclatés.

Surprise, je tourne la tête pour observer la pièce. Effectivement, une vingtaine de ballons de baudruche éclatés jonchent le sol tout autour de nous. Comment ne les ai-je pas vus avant ?

— Puis Amaury est arrivé et m'a dit de ne plus bouger.

— Et tu t'en es sortie comme une championne ! lui sourit le rouquin en lui pinçant la joue.

— Tu ne l'as pas ouverte donc ? conclut Tomichou.

De nouveau, Prunelle répond par la négative. Le garçon entreprend alors de ramasser le curieux cube blanc mais est aussitôt stoppé par Madame je-sais-tout.

— Ne fais pas ça ! C'est peut-être un piège !

Pour une fois, elle n'a peut-être pas tort. Qui sait ce que renferme cette chose ? Mais le binoclard ne semble pas du même avis.

— Cette pièce entière était un piège finement élaboré, déclare-t-il sans ciller. Cela m'étonnerait que le créateur de cet endroit aurait placé un deuxième piège au même endroit et ainsi risqué de ruiner l'effet du premier. En tout cas, je suis prêt à prendre le risque. Mais tu as bien évidemment le droit de t'éloigner pour plus de sécurité.

À ces mots, un silence s'installe. Tomichou observe patiemment sa camarade, comme pour lui laisser le temps de se décider. Que ce soit par peur de décevoir le garçon ou de passer pour une mauviette, Clauporte reste figée sur place. Un soupçon d'angoisse est gravé sur son front.

LE CUBE | Livre interactifWhere stories live. Discover now