JOHNSON - Sans Lui (Tome 2)

Chapitre 31 - Liam

TU NE VAS PAS T'EN TIRER COMME ÇA.

Encore un message.

Ça n'en finissait plus depuis samedi, et je commençais vraiment à en avoir marre. Ils ne venaient jamais du même portable, et j'avais du mal à me retenir de répondre.

Je n'avais aucun remord d'avoir parlé samedi. Seul Mia m'importait. Et cela m'avait fait du bien de les dénoncer à nouveau. Je n'étais pas lâche, je voulais simplement leur faire payer ce qu'ils m'avaient fait subir pendant deux ans, et me venger de ce qu'ils avaient fait à Mia.

– Oui... non... je serais là dans une heure. Ne commencez pas sans moi.

C'est la voix de mon père que j'entendais, en entrant avec Josh. Il était dans la cuisine, des lunettes sur le nez, il feuilletait un livre avec son portable collé sur l'oreille. Quand il nous voyait, il se redressait et nous faisait signe de venir.

– Non, je serais là... oui pas de problèmes... oui, à tout à l'heure.

Il raccrochait, et posait ses deux mains sur le comptoir, tout en nous fixant d'un regard dur.

– Qu'est-ce qui se passe ? Tu es surpris de nous voir ? On habite ici, je te rappelle.

– Arrête tes plaisanteries, Josh. Vous avez reçu une lettre. Vous êtes convoqués au tribunal en tant que témoin, le quatorze.

Il prenait deux enveloppes devant lui et les jetaient près de nous. J'avançais dans la cuisine, complètement tendu.

– J'avais oublié cette histoire. C'était avec ta copine, c'est ça ?

Je me crispais, et je sentais que Josh me regardait du coin de l'œil. Il savait parfaitement que j'étais tendu.

– Tu ne te souviens pas ? C'est la dernière fois que tu es venu me chercher en prison. Dis-je d'un ton las.

– Oh, oui, c'est sûr que ça ne te fais rien. C'est vrai, j'ai l'habitude de payer pour rattraper tes conneries. Me disait-il sur le même ton. Ce n'est pas comme si tu avais l'intention de te lancer dans la politique. Parce que, tu sais ce qu'on regarde en premier ? Le passé. Et un passé avec un casier judiciaire ne t'ouvrirait pas beaucoup de portes, alors remercie moi de te venir en aide et de payer à chaque fois pour que tu évites d'avoir des problèmes dans ton avenir.

Je me crispais encore plus. Ça me faisait mal de reconnaître qu'il avait raison.

– Papa, ne t'en prend pas à Liam. Ce ne serait pas lui qui se serrait jeté sur ce mec, ça aurait été moi. Enfin, je pense que je ne lui aurais pas autant refais le portrait, mais...

– Josh, s'il te plaît, je ne suis pas d'humeur pour tes plaisanteries. Je parle à Liam, pas à toi.

– Oh, oui, pour une fois que je pensais que tu avais envie de nous parler, je n'aurais pas cru que tu aurais voulu juste parler à l'un de tes fils. C'est vrai, entre celui en prison, celui qui est à l'autre bout du pays, et tes deux fils présent sous le même toit que toi. Dis-moi, c'est lequel, que tu vois le plus ?

– Josh. Commence par arrêter de sortir tout le temps pour tes besoins personnels et par arrêter de me répondre. J'ai un boulot qui me prend...

– Tout ton temps. Oui, on sait, c'est ce que tu dis depuis qu'on a deux ans. Ne t'inquiète pas, on n'a pas besoin d'un père pour aller mieux. On se débrouille très bien tout seul.

– Sans mon argent, vous n'iriez nulle part, alors excuse-moi de subvenir largement à vos besoins.

– C'est surtout grand-père qui nous donne de l'argent. Et moi, je préfère subvenir à mes besoins personnels, si tu vois ce que je veux dire.