GOD'S RETURN

Chapitre 37 : Silence

J'engouffrai le plus silencieusement possible la clé dans la serrure, mais la porte s'ouvrit soudainement, sans même que je puisse récupérer mes clés.

— Toi ! Tu as vu l'heure ? On t'a cherché partout ! cria Hélène en fronçant les sourcils d'effroi.

Des cernes marquaient ses beaux yeux verts, qui ne tardèrent pas à fixer Angie. J'hochai la tête vers Hélène, qui me laissa immédiatement passer. Elle s'activa dans notre petit espace de vie, en débarrassant les quelques affaires au sol : des paquets de chips, des bouquins, et des chaussettes sales. Angie pesait de plus en plus lourd, probablement à cause de son manque de sommeil et de toutes ses émotions qui l'agitaient. J'entrai dans ma chambre, puis lâchai son épaule avant d'enlever mes draps. Hélène m'aida à l'allonger, toujours en gardant le silence, mais je voyais bien qu'elle se retenait de me demander ce qu'il l'avait mis dans cet état.

Après quelques minutes à border Angie, qui tombait déjà de sommeil au vu de ses yeux qui papillonnaient, je quittai ma chambre en rejoignant Hélène dans la mini cuisine.

— Tu n'as rien ? chuchota-t-elle en me serrant dans ses bras.

Sa soudaine douceur me surprit au départ, mais très vite je m'abandonnai à cette marque d'affection qui me revigora.

J'expliquai enfin à Hélène les événements de cette nuit, en détaillant particulièrement l'épisode de la source. Elle s'installa d'abord en tailleur sur notre tapis duveteux, juste en face de mes jambes pliées sur le canapé. Au fur et à mesure de mon récit, ses yeux grossirent à vue d'œil.

— Peux-tu réellement faire confiance à Leith ? me demanda-t-elle enfin en posant sa main sur mon genou.

— J'imagine que non, mais ... j'ai la sensation qu'il a réellement besoin de moi. Si je peux l'utiliser par la même occasion pour obtenir des réponses, je le ferai !

— Tu as été courageuse, Ambre, et tu t'approches enfin du but.

— Je ne sais pas ... Kallisté a plus laissé de questions en suspend que de réponses.

— Tu as une piste, et nous allons tout faire pour aller jusqu'au bout, d'accord ? me sourit-elle.

— Je n'ai pas oublié ma promesse non plus ! Je ferai tout pour t'aider aussi et ...

— C'est trop tard pour moi, me coupa-t-elle avec un sourire triste. Le seul indice que j'avais a disparu et puis, même si je l'avais encore, qu'est ce que je pourrais en tirer ? Ce n'était sûrement qu'une simple bague.

— Les bijoux cachent bien des secrets, je peux te l'assurer. Commençons par cette piste. Je te jure que je la retrouverai coute que coute.

— C'est donc cela que tu cherchais pour mon anniversaire ?

— Eh bien ... hésitai-je en me grattant le crâne.

— J'avais deviné. Merci pour cette attention, ça m'a beaucoup touchée.

— Il me reste encore toute la journée pour la trouver ! m'exclamai-je soudainement, en serrant fort les frêles mains d'Hélène.

Elle se leva délicatement en faisant un geste d'abandon de la main, comme si cette bague était une histoire ancienne. Mais je savais combien ce simple bijou, comme elle le qualifiait désormais, était important pour elle. Je me refusai d'abandonner les recherches. J'avais vu et porté cette bague, elle ne pouvait pas avoir disparu comme cela sans raison.