Chapitre 29 : Couvre Feu

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Je rentrai finalement seule, sans avoir croisé nulle autre personne sur le chemin. Le dortoir, lui, était beaucoup plus animé. Les étudiants étaient tous agglutinés dans la salle commune où le responsable du dortoir semblait donner des consignes quelques peu horripilantes au vu des cris d'indignation des étudiants. Hélène était également parmi eux, aux côtés de Diana, avec un regard perplexe sur son joli visage de poupée. Je les rejoignis, curieuse de savoir quelle était l'origine de tout ce raffut.

S'il-vous-plaît du calme. Cette mesure prendra effet dès ce soir et vous avez tout intérêt à la respecter au risque de recevoir des sanctions disciplinaires, tonna le responsable en rehaussant ses lunettes rondes sur son nez.

Là encore, les cris de révolte augmentèrent d'une octave.

De quoi parle-t-il ? demandai-je aux filles en me bouchant les oreilles.

À mon étonnement, Diana fût la première à répondre. Elle portait une jolie robe à froufrou qui lui donnait l'air d'une petite fille aristocrate.

Le conseil a décidé d'instaurer un couvre feu. Apparemment, trop d'étudiants se baladaient la nuit à faire je-ne-sais quoi.

C'est ridicule ! hurla Ali dans mon oreille. Les vampires et les loups vivent la nuit, on va devenir fou si on doit rester enfermé tous les soirs !

Cette nouvelle n'annonçait rien de bon. Si le conseil en était arrivé à prendre une telle décision, ce n'était certainement pas à cause des batifolages de nuit des étudiants. Mes pensées furent aussitôt orientées vers cette fameuse soirée où Leith était arrivé en sang. Peut-être que les personnes qui avaient attaqués le campus d'Atlanta étaient parvenues à s'introduire ici ? Il serait même probable qu'Alec soit parti les chasser tout à l'heure.

Autre chose m'inquiétait davantage. Ce couvre feu m'empêcherait de visiter la source des brumes demain soir, mais aussi de fouiller la chambre d'Alec pour y retrouver la bague d'Hélène. Bordel, tous mes plans étaient compromis. Il ne servait même plus à rien de me documenter sur les sources, si je ne pouvais plus y accéder.

Que se passe-t-il ? Tu es toute pâle, s'inquiéta Hélène en posant sa délicate main sur mon épaule.

Non ... je me demandais juste à quelle heure était le couvre feu.

Vingt-trois heures. Ils nous prennent pour des gosses en plus, s'insurgea de nouveau Ali.

Et si j'enfreignais le couvre feu ? Cette idée me donna des frissons. Je n'avais jamais osé transgresser aucune règle que ce soit à l'école ou chez moi. D'abord parce que je ne voyais pas l'intérêt d'apporter des ennuis à ma mère, et surtout parce qu'elles ne me dérangeaient pas plus que ça ces règles.

Je retourne dans ma chambre, je suis crevée, déclarai-je en m'éloignant à grand pas.

Je montai les escaliers quatre à quatre et entrai en trombe dans ma chambre. Je devais impérativement trouver la bague d'Hélène avant mercredi, pour lui faire la surprise le jour de son anniversaire. Nita m'avait bien précisé que mercredi soir était le moment opportun pour explorer les sources, bien que je ne sache pas exactement de quoi il s'agissait. Il nécessitait donc que je trouve cette bague dès ce soir.

Je troquai mon uniforme contre un jean et un t-shirt sombre, pour dissimuler au maximum ma présence. Cette tenue était certainement inefficace contre ce que je m'attendais à rencontrer dehors. N'importe quel être surnaturel était non seulement doté d'une vue aussi affûtée qu'un faucon, mais aussi d'un odorat et d'un instinct hors du commun. Pourtant, cette tenue me rassurait un temps soit peu. Le couvre feu ne prenait effet que demain, mais je doutais que je sois en sécurité seule dans le campus, si des étrangers y rodaient. Je vérifiai une dernière fois que personne ne m'ait suivi, avant de sortir par la fenêtre et filer dans la nuit.

GOD'S RETURNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant