Lie

𝓙𝓪𝓵𝓸𝓾𝓼𝓲𝓮

Il ouvrit rapidement le livre et commença sa lecture d'une voix quasiment inaudible.
-En vain ai-je lutté. Rien n'y fait. Je ne puis réprimer mes sentiments pour vous, souffla t-il.
Il avait continué sa phrase en me regardant droit dans les yeux.
-Laissez moi vous dire l'ardeur avec laquelle je vous admire et je vous aime.
                                       ♟
Il y eu un grand silence puis je l'entendis souffler et il ferma brusquement le livre.
Puis avant que personne n'ait pu dire quoi que ce soit, il prit ses affaires et sortit de la classe en claquant la porte.
Au même moment la sonnerie sonna, je sortis rapidement de mon état de choc et partis en courant à sa poursuite.
À bout de souffle, je le vis monter sur sa moto en prenant son casque sous son bras.
-Jason attend ! Lui criai-je.
Il dut m'entendre et se retourna vers son interlocuteur d'un geste énervé.
Quand il me vit, il sembla se radoucir et il posa son casque sur sa bécane.
-Écoute, lui dis-je, essoufflée par ma course, je suis désolée si je ne t'ai pas donné assez d'attention, mais tu n'es pas mon seul ami.
J'en ai d'autres qui méritent autant d'attention que toi.
-Tu était tellement occupée que tu n'as même pas su m'envoyer un message, c'est ça ?!
Il avait haussé la voix et je vis qu'il commençait à s'énerver.
Je ne répondis pas, il allait exploser, j'en ai été consciente, j'avais eu tord.
-Puis Evan c'est ton ami aussi peut-être ? s'écria t-il en marchant en rond autour de moi.
-Tu n'as pas le droit de dire ça, ce n'est qu'un ami et tu le sais très bien ! Répliquai-je.
Il ricana en marmonnant entre ses dents.
-Quoi. ?! Tu ne me crois pas ? Puis je n'ai aucun compte à te rendre : si je le vois autrement qu'un ami ça ne regarde que moi et lui et personnes d'autres surtout pas toi, Jason Miller !
J'avais explosé avant lui ; ma vie ne concernait que moi et il n'avait pas à s'en mêler.
Je regrettai tout de suite mes paroles quand je vis son regard se poser sur moi.
Il s'était arrêté devant moi et continuait de me fixer.
-Tu le penses vraiment, demanda t-il de plus en  plus fort.
-Recule, je ne suis pas ton jouet, rappelle-toi en.
Il ne m'écouta pas et continuait dans sa lancée. Il était tellement proche que je sentais son souffle sur mon visage.
-Tu as peur petite chose ? Je t'avais prévenue, les gens ont peur de moi, chuchota t-il dans mon oreille.
-Arrête, s'il te plaît, murmurai-je.
-Elle t'a dit d'arrêter !
                                         ♟
La voix d'Evan le fit reprendre ses esprits et il bondit 5 mètres en arrière.
Le blondinet passa son bras autour de mes épaules en me collant contre son corps, tandis que Jason nous regardait sans rien dire.
-T'as pas entendu casse toi et si tu la touches une seule fois je te détruis.
-Je suis déjà détruit, tu ne peux rien faire de plus à part te couper avec les morceaux et je te préviens c'est très douloureux, répondit -il sarcastiquement.
Son visage avait repris son masque sans aucune expression et il mit son casque en ne nous jetant aucun regard.
-Tu es sûr ? fit Evan
-Plus que sur oui, répondit le brun.
-Alors je peux faire ça ? continua Evan.
Il prit délicatement mon visage dans ses mains et m'embrassa doucement.
Qu'est-ce qu'il se passait ? Mon ami m'embrasse, je dois faire quoi ?
Je fermai les yeux, mon cerveau était en mode off, je ne savais pas quoi penser ou quoi faire puis j'entendis la voix de Jason.
-Un ami, je te crois maintenant.
Son ton brisé me fit reprendre mes esprits et au moment où j'entendis le vombrisement de la moto qui s'en allait, je poussai Evan.
-Il te prend quoi sérieux ?! Lui demandai-je agacée.
-T'inquiète, c'était seulement pour le faire partir, me rassura t-il.
-Ah d'accord... merci ? Je suis légèrement septique mais ne montrai rien et repris,
-Mais comment tu as su que ça allait le faire partir ?
-Il t'aime, même un aveugle le verrait fit-il l'air de rien.
-Pardon ?! M'exclamai-je en courant pour le rattraper. Pourquoi tu dis ça ?!! Je suis sûre que la seule chose qu'il ressent pour moi c'est de la haine, il me déteste, surtout maintenant, continuai-je sûre de moi en poussant un léger soupir.
J'aurais tellement aimé que lui et moi on puisse s'entendre.
Même en tant qu'ami... Mon cœur espéra toujours plus mais on a pas toujours tout ce que l'on veut dans la vie.
Il s'assit sur un banc en tapotant la place à côté lui.
Son geste me fit penser douloureusement à notre sortie avec Jason sur la plage.
Je m'installai à côté de lui et posai ma tête sur son épaule.
-Ma famille me manque, lui avouai-je au bord des larmes.
Il ne parla pas et se contenta de me serrer un peu plus fort.
                                     ♟
La conversation sur les sentiments de Jason était passée à l'oubliette et nous restions ainsi, blottis l'un contre l'autre jusqu'au coucher du soleil.
Toujours sans un mot, nous nous dirigeâmes dans sa voiture puis il me déposa chez moi.
Avant que je ne sois trop loin pour l'entendre Evan me cria,
-Il ne te hait pas, c'était mon meilleur ami : je le connais mieux que n'importe qui.
Puis il partit en me laissant avec mes questions.
La fraîcheur qui s'installait dûe au début de la soirée, me fit frissonner et je me dépêchais de rentrer.
Joy n'était pas là et Mia non plus, je fis le tour de la maison pour vérifier si elles n'étaient tout de même pas présentes.
Après avoir eu la confirmation qu'elles n'étaient pas ici, je montai les grands escaliers de marbre noir et me dirigeai vers mon logement.
J'entrai dans ma cuisine telle une morte vivante et ouvrit le frigo. Je découvris avec horreur quelque secondes plus tard qu'il était complètement vide à part un pauvre yaourt périmé dans un coin.
En poussant un râle, j'attrapai une bouteille d'eau et pris la direction de ma chambre.
Alors que je venais de finir de me laver, de me mettre en pyjama, et que j'étais confortablement installée dans mon lit, la porte d'entrée claqua.
Je me redressai légèrement surprise.
-Mia c'est toi ? articulai-je.
Aucune réponse.
La porte de ma chambre s'ouvrit brusquement et une tête brune apparut à l'entrée.
-Pourquoi t'es ici ? T'as pas à...
-Entrer chez toi sans permission, je sais, je sais, râla Jason.
-Tu veux bien répondre à ma première question ? lançai-je agacée par son comportement.
-Je sais pas vraiment... marmonna t-il en passant une main nerveuse dans ses cheveux.
-Ne joue pas à ça avec moi, tu sais très bien que ça ne marche pas.
-Je... Je voulais m'excuser pour tout à l'heure, tu as raison : je n'ai pas à connaître toute ta vie et si tu l'aimes c'est ton choix, reconnu le brun au yeux bleus en malmenant de plus en plus ses cheveux.
-Jason, je te jure que je ne l'aime pas, affirmai-je en le regardant dans les yeux pour lui prouver ma sincérité.
-Arrête, ricana t-il, j'étais là quand vous vous êtes embrassés, je te signale.
Il fit une grimace quand il prononça les derniers mots de sa phrase.
-Peu importe... Ce n'est rien ça, dis-je exaspérée.
Pourquoi ça te met dans cet état le fait que je sois proche de lui ?
J'étais curieuse de sa réponse et je l'observais plus attentivement pour être sûre d'entendre celle-ci.
-Ça me rend complètement fou putai*, cria-t-il brusquement en tapant dans le mur ce qui me fit sursauter.
Tu me rends fou, je n'arrive plus à te sortir de ma tête, ton visage, ton odeur, ta voix...
Je n'en peux plus d'avoir constamment envie de te voir, de te parler, d'être jaloux quand tu es avec un autre mec.
Je n'en peux plus de ne pas savoir où tu es, avec qui, de m'inquiéter constamment pour toi.
Je n'en peux plus qu'à chaque fois que tu te trouves en face de moi, j'ai envie de t'embrasser... Conclut t-il en se prenant la tête entre les mains.
Puis il continua en murmurant,
-Je n'y arrive plus, je ne peux plus m'empêcher de t'aimer.
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