Jour 6. Bientôt à la moitié!
《Chère Lou,
Comment vas-tu ? Ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vues... Notre quotidien me manque. Le lundi en chimie lorsqu'on se raconte nos weekend, ce qui me prend toujours 35 minutes et toi 5 parce que je suis beaucoup trop bavarde. Les périodes d'allemand toujours interminables. Les repas au bar à pâtes, toi qui fini inévitablement par manger mon reste de pâtes. Les périodes d'éco et nos dessins sur la table.
Tout.
Depuis qu'on se connaît, on passe tout notre temps ensemble. Il n'y a pas eu de demie-mesure. Dès le jour de notre rencontre, on passe nos journées ensemble. Tout les jours depuis le premier. En huit mois, on a eu le temps d'établir des habitudes, une routine implicite. Cette routine me manque.
Tu te souviens, la première semaine, lorsque nous n'étions jamais allées au bar à pâte ? Je te suppliais d'y aller, histoire de tester ensemble. Mais tu prenais tous les jours un pique-nique et me répétait "J'aime bien mes habitudes, j'aime pas en changer." Il a fallu un moment pour te convaincre. La première fois, tu y es d'ailleurs allée avec une autre amie que moi. Et tu es revenue en me disant que c'était trop bon, qu'il fallait absolument qu'on y aille.
Depuis, on y est allé deux à trois fois par semaine toutes les semaines. Tes habitudes, tu les as eues. On a établi implicitement une routine. Pas seulement là-dessus. Sur tout notre temps passé ensemble. On ne peut pas passer huit heures par jours 5 jours par semaine à moins de 30 centimètres de quelqu'un sans apprendre à se connaître. Respecter des limites, socialiser.
En 8ème, on m'avait placée à côté d'une fille qui m'harcelait. Pendant plusieurs semaines, nous ne nous parlions même pas. Mais, à force, on a commencé à parler. Ça ne m'a pas fait l'aimer, ni même l'apprécier, mais ça nous à rapprocher. D'une manière particulière, mais tout de même.
Toi, c'est bien mieux ; je suis venue à côté de toi sans te connaître, et la vie a fait qu'on s'est bien entendue. Et on ne s'est pas lâchées, pas déplacée depuis. Tant mieux d'ailleurs. Je ne me vois pas à côté de quelqu'un d'autre en classe. Pas si on ne change pas d'emploi du temps ; l'actuel est lié à toi. À notre quotidien. J'ai hâte de le retrouver.
Je t'aime, tu me manques.》
