Fight | Tome 2

Chapitre 22| Emmy

EMMY

Le plus dur dans cette bulle blanche, c'est de ne pas avoir la notion du temps. Je ne sais pas si il fait jours, ou si c'est la nuit. Mais je n'ai toujours eu aucun visiteur. A part Marcus qui est passé. Je l'ai entendu parler à quelqu'un au téléphone. Une conversation plutôt ennuyeuse. J'ai l'impression que j'attends l'arrivé de mon invité mystère depuis des lustres. Lui au moins n'est pas ennuyeux. J'espère juste qu'il ne va pas faire comme tout les autres et m'oublier. Je suis là! Je suis vivante, et je fais de mon mieux pour sortir de ce sommeil infini.

- Salut ma belle...

Il est là, il ne m'a pas oublié. Je dois lui montrer que je suis heureuse de le voir, avec un peu de chance il comprendra que ces visites me font plaisir. J'essaie de bouger mon doigt, de reprendre le contrôle de mon corps mais rien y fait, je reste de marbre.

- Je suis désolé d'être partie si vite hier. Les infirmières ne m'aime pas trop.

Il rit légèrement, un rire doux et mielleux.

- J'éspère que je ne t'ennuie pas trop. Mais même si c'était le cas je m'arrêtais pas, j'ai toute mon histoire à te raconter. Et je ne suis pas le genre d'homme à avoir une vie parfaite et encore moins une famille parfaite.

Moi non plus, si tu savais tout ce que j'ai traversé!

- Alors après cette pseudo noyade, j'ai décidé de me fixer l'objectif de retrouver mon père. À l'époque j'avais que huit ans, mais j'ai quand même chercher. J'ai questionné tout mon entourage et personne n'étais capable de me donner une réponse. J'avais l'impression d'être mis à part. Mais le jour de mes onze ans, ma mère à craquer et ma juste dit que c'était un coup d'un soir et qu'il ne savait même pas que j'existais. Je ne voulais pas la croire, j'avais mis tellement d'espoir dans cette enquête que quand elle m'a annoncé ça, elle m'a anéanti.

J'ai envie de le réconforter, de lui parler pour le rassurer, lui dire que je le comprends. Mais je sais très bien que tout ça est infaisable.

- A mes dix huit ans, j'ai engagé un détective. Un jour quelqu'un m'a dit: « il ne faut jamais perdre espoir, peux importe ce qui t'arrive dans ta vie, tant que tu respires, il y a de l'espoir. » alors j'ai gardé espoir. Après deux ans d'enquêtes et d'argent dépensé pour lui. Le détective m'appelle et m'annonce qu'il a retrouvé mon père. Alors à ce moment, mes sentiments était contradictoire. Je me souviens que j'étais content mais que j'étais mort de trouille. Il y a plus d'un mois, j'ai découvert qu'il avait eu une fille, plus jeune que moi. Je dois t'avouer qu'au départ j'étais déçu qu'il l'est élevé elle et pas moi. Puis finalement quand j'ai appris ce qu'a du endurer ma demi-sœur, j'ai compris qu'à côté ma vie était toute rangé. Je n'ai toujours pas eu le courage de rencontrer mon vrai père. Je l'observe de loin la plupart du temps. Il a l'air heureux et dans le fond, je sais qu'il ne se doute pas un seul instant que j'existe. J'ai peur de bouleverser sa vie, d'être repoussé et ridiculiser. Je n'ai jamais eu l'amour d'un père mais j'ai toujours rêvé d'en avoir un jour. Mais depuis que le jour est arrivé, je ne cesse de le repousser. Je pense que voir ma sœur avant et plus simple.

J'écoute attentivement cette douloureuse histoire.

- J'aimerais que ma sœur me dise comment est mon père, qu'elle me le décrive. Mais seulement en ce moment elle n'est pas dans la capacité de le faire.

Une main chaude s'empare de la mienne. Pourquoi parait-tu si triste jeune inconnu? Pourquoi j'ai cette impression de te connaitre?

- Tu as l'air d'être une personne génial Emmy. Mais dit moi, comment est Marcus? Joue t-il bien son rôle de père avec toi? Et toi, tu serais prête à accepter ton grand frère dans la famille?

Mon cerveau mouline, entre et sors les informations. J'essaie de comprendre le sous entendu, je sais qu'il y en a un, je le sens. Mais je suis perdu jusqu'à ce qu'il me dise directement la phrase qui risque de changer ma vie, si un jour j'arrive à briser les chaînes qui me coince dans ce monde emplie de blanc.

- Je suis ton frère, ma belle.

Je sens des lèvres se poser sur mon front et il lâche la main qu'il me tenait. Puis plus rien, il est à nouveau partie.