Chapitre 3| Adrian

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PDV d'Adrian.

- Et donc...tu vas partir? Je comprends pas, tu devrais rester près d'Emmy.

J'observe Liv un instant. Ses cheveux blonds volent au vent et fouette son visage si innocent.

- Ouais, je sais c'est lâche mais la voir tout les jours dans ce lit d'hôpital ça me torture.

Elle mâche son panini et fixe un moment les canards du parc qui se dandine pour se sécher. Je ne vois pas ce qu'elle leur trouve d'intéressant mais après tout en tant qu'artiste peut être qu'elle peut trouver un charme dans la représentation des canards. Va savoir.

- Je veux venir avec toi. Tu vas où?

Merde ça, ça ne faisait pas partie du plan.

- Quelque part. Loin des problèmes.

- Et tu vas me laisser la toute seule? Avec ma famille de fou!

Elle jette son pain sur le banc et se lève. Elle me domine de sa hauteur désormais. C'était peut être ce qu'elle voulait après tout. Peut être qu'être plus grande que moi lui permet de se sentir plus puissante.

- Liv, j'ai pas le choix. Si tu as besoin il y a toujours ma mère.

- Non! C'est toi que je veux. Ta mère ne me comprends pas comme tu me comprends. Et ne dit pas que tu n'as pas le choix. On a toujours le choix. Et le tien est d'abandonner tout les gens à qui tu tiens. Tu fais le mauvais, conseil d'amie.

Elle me fusille du regard et si ce n'était pas une gamine j'en aurais peur.

- Justement, c'est pour le bien des personnes à qui je tiens que je fais ça.

Liv croise les bras et tape du pieds sur le sol en évitant mon regard. Elle est énerver et je peux la comprendre. Moi aussi ça me gonfle de la laisser la toute seule. Mais justement j'avais un choix à faire et j'ai choisi de protéger mes proches. Si James court toujours ils ne seront jamais en sécurité.

- Tu peux garder le panini.

Elle désigne le morceau qui reste sur le banc et tourne les talons. Je le fais pour toi, Liv. Pour que tu ne finisse pas comme Emmy. 

***

J'entre dans l'appartement de ma mère et moi. Elle est assise devant la télé en train de se mettre du vernis. Je reste debout, au milieu du salon à observer sa jambe et sa cicatrice. Même elle je n'ai pas pu l'épargner. Aimer c'est souffrir. J'aurais du en retenir la leçon le jour où Moon est morte.

- Adrian. Tu vas bien?

Je dépose les clés sur le meuble de l'entrée avant de me tourner vers elle. Depuis qu'elle sait tout sur moi son regard à changé. Je savais que ça allait arriver. Qu'un jour je passerais de son fils qu'elle voyait comme un héro à celui qu'il est réellement: un monstre sans cœur.

- Je me casse d'ici.

Elle renverse soudain son vernis et se précipite vers moi.

- Hors de question. Tu reste ici.

- Je ne te demandais pas ton avis.

- Pour aller où?

Est-ce que je continue à lui mentir ou cette fois je joue franc jeu en lui disant la vérité?

- Adrian! Tu ne vas pas bien, je te laisserais pas fuir. Je suis là maintenant. Je veux être ta mère, celle qui t'aide à traverser les mauvaises périodes.

Je m'écarte d'elle en soufflant.

- Une mauvaise période? Tu penses sincèrement ce que tu dis? Ne joue pas la mère affective, tu sais très bien que ma vie entière c'est de la merde. Je suis pourri de l'intérieur et peu à peu je me consume. La seule capable de m'aider à garder la tête hors de l'eau et dans le coma!

Je cris, c'est plus fort que moi. J'en ai besoin. Au fond, toute au fond une part de moi lui en veux. Elle a choisi le mauvais mari et cet homme m'a détruit. Si elle ne l'avait jamais rencontré je ne serais jamais allé dans ce gang. Ma vie aurait était toute rose, bordel!

- Moi, je suis là. Je serais toujours là.

Elle se rapproche de moi et me tends la main. Je devrais la lui prendre et lui faire une longue étreinte. Mais je n'en ai pas la force. Je ne peux plus faire semblant. Je recule brusquement, le plus loin d'elle.

- Stop! Je veux juste qu'on me foute la paix. Je veux juste qu'on arrête de me parler d'elle, que tu arrête de me regarder avec de la pitié et que tu arrête de te sentir coupable pour ce que je suis devenu. J'ai appris à vivre sans toi. Je ne vois pas pourquoi soudainement je n'y arriverais plus.

Je la pousse un peu sur le côté et m'empare de mon sac pour aller ensuite entasser mes vêtements à l'intérieur. En revenant au salon je la trouve au même endroit, les larmes aux yeux. Je suis tellement désolé maman, je ne peux pas te voir tout les jours et sincèrement je pense que toi non plus.

Je quitte mon chez moi avec une énorme pointe au cœur. Depuis que j'ai appris que j'en avais à nouveau un, il ne cesse de me faire souffrir. Ce petit cœur de merde! 

Fight | Tome 2Where stories live. Discover now