Chapitre 7 : Temps d'insouciance

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Le ciel se réveille ; le soleil est encore bas. Il se lève à l'Est comme chaque matin, inondant de sa clarté le ciel sans couleur, et débute son habituel voyage vers l'Ouest. Jusque-là rien d'anormal, si ce n'est le secret silence des arbres desquels les oiseaux semblent avoir disparu. Le vent, qui emporte au loin les rumeurs des villes et les murmures des forêts, s'est immobilisé dans l'espace clos des mémoires. Nul bruit ne perturbe les amants endormis, soumis au délice de la chair, à l'étreinte du sommeil.

Bientôt, à tour de rôle, ils ne tarderont pas à sortir du rêve, s'éveiller aux côtés de l'autre, et se rendormir, satisfaits. Bientôt, ils s'éveilleront de nouveau, s'enlaceront et, exaltés par l'insatiable désir qui encombre leurs pensées, s'uniront, encore. Au même moment, une jeune mage s'inquiétera de ne pas les voir, un autre maudira son ami, embarrassé, des Tigres riront, et la vie, coincée dans le sablier du temps, continuera de s'écouler à la même allure, sans jamais reprendre son souffle.

Pris dans ce temps inébranlable et dans leurs quotidiennes préoccupations, ils ne remarqueront pas le silence environnant, ni la teinte étouffée de l'horizon...

***

« Rogue ! On a un problème ! »

Évidemment, il fallait que ça tombe maintenant. Comme si ce n'était pas déjà assez compliqué.

Rogue se mordit la lèvre de frustration. Une violente dispute avait éclaté en ville, impliquant plusieurs guildes de mages ainsi que des membres de Sabertooth, et les dégâts étaient si peu négligeables que d'innocents civils se trouvaient blessés au milieu des décombres de bâtisses démolies.

Ce qui irritait particulièrement le mage de l'ombre était la décision qu'il peinait à prendre. Devait-il prévenir Sting, le maître de guilde, et de fait entrer dans sa chambre, comme l'autre jour, en prenant le risque d'interrompre une scène qu'il n'avait vraiment pas envie de voir ? Ou bien fallait-il qu'il assume la responsabilité du maître, qu'il prenne les rênes et donne des ordres ? À vrai dire, aucune option ne le satisfaisait. Il devait de plus contenir une Yukino bien décidée à alerter Sting et qui n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle risquait de découvrir. Rogue fit claquer sa langue. Il n'avait pas vraiment le temps de réfléchir, et devait agir vite. Tant pis pour le désagrément : il fallait aller chercher Sting.

***

Lucy était vidée. Étendue sans forces restantes sur le torse du Tigre, elle haletait, à bout de souffle, la peau moite et couverte de sueur. Sans être en meilleur état, Sting parvint néanmoins à retirer le bout de latex rempli, avant de glisser la main sur le dos de la belle, la remontant doucement jusqu'à ses cheveux. Elle leva difficilement les yeux vers les siens, se noyant dans son indéchiffrable regard. Elle ne remarqua qu'il lui avait rapproché la tête qu'une fois que leurs lèvres s'étaient glissées l'une sur l'autre, toujours brûlantes. Une chose était certaine : il ne fallait sûrement pas les déranger maintenant.

« Sting ! »

On toqua bruyamment à la porte.

« Il n'est pas sérieux...? murmura l'interpellé, les traits crispés.

Oi, Sting !! »

Si, il était bel et bien sérieux. Sting soupira d'agacement, et couvrit le dos nu de Lucy qui s'empressa de retrouver une position convenable.

« Tu peux entrer... »

En ouvrant la porte, Rogue vit exactement ce qu'il redoutait : un Sting irrité et une Lucy rouge jusqu'aux oreilles. Il soupira à son tour.

Crocs Célestes [StinLu]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant