Temoignage (3)

991 129 14
                                    

As'salam aylekûnna voici un troisième témoignage d'une sœur :

Je me suis intéressée à la religion de l'islam pendant plusieurs années avant d'enfin oser poser des questions autour de moi. Mon cheminement s'est fait petit à petit jusqu'à passer le cap et me reconvertir à l'âge de 16 ans wal hamdoulilah.

Petit à petit j'ai commencé les obligations, comme la prière, le jeune... changer mon mode de vie qui était en contraction avec notre belle religion.

C'est au tout début de mes 18 ans (c'est important de prendre son temps et ne pas en faire trop d'un couo pour ne pas craquer et tout lacher) que j'ai commencé à penser au voile. Après chaque prière lorsque je voyais mon reflet dans le miroir avec mon jilbeb j'avais un sentiment qui naissait. Je voulais vraiment le porter. Mais toujours ce quelque chose en moi qui essayait de me convaincre du contraire (waswas). C'est vrai on se dit "attend ci, puis ça"... Bien qu'on sait pertinemment que devant Allah on ne pourra pas sortir cette fausse excuse.

Car avant tout. On a été créé pour adorer Allah. Et rien d'autre. Le reste ça passe après...

Par Allah mes soeurs, vous ne savez pas le nombre de péchés que nous amassons à chaque fois qu'un homme nous voit. Nous tentons les frères et c'est un combat quotidien pour eux. Même ceux qui baissent le regard ont du mal...

Un soir, je discutais avec l'une de mes plus proche amie, et je lui ai confié avec un peu de gêne et d'humour mon envie de porter le voile. Qu'Allah le récompense en bien, elle a su trouver les mots pour me convaincre. Le pari était lancé... Le lendemain lorsque l'on se verrait, je serais vêtue d'un jilbeb "pour tester".

Soubhan'Allah au cours du trajet me menant jusqu'au point de rendez vous j'ai eu un accident de voiture. Je n'ose pas vous décrire l'état dans lequel était la voiture. Par la grâce d'Allah j'ai juste été légèrement assommée. J'étais indemne. Et je me suis dit... qu'en une fraction de seconde... tout peut changer. Les questions se sont bousculées dans ma tête et j'ai vraiment réfléchis ce jour là. "Et si j'étais morte dans cette accident ?" Il n'était plus question de retirer mon jilbeb. Et peu importe le reste. Ça y est j'étais convaincue. Sous le choc et la peur au ventre, je me souviens encore avoir dormi la nuit avec le jilbeb lol.

Le lendemain, à tête reposée, je suis sortie en ville voilée, face aux gens. Je vous avoue que passer de la petite française à la fille voilée (surtout d'un jilbeb), le regard des gens change, leur comportement aussi. Mais face à cela, les musulmans eux se sont mis à me passer le Salam, les soeurs me lançaient des petits sourires. Cette fois j'avais vraiment une impression indescriptible. Je voyais les hommes gênés de me voir et pudiques jusqu'à baisser les yeux devant moi. Tout était nouveau.

Cela remonte au 03 janvier 2015. Soit 4 jours avant les attentats de Charlie Hebdo. Forcément la suite de mon histoire sera moins drôle. Mais j'en tire une leçon qui peut être vraiment bénéfique pour toutes les soeurs qui me liront.

J'étais dans une école de commerce, avec 95% de non musulmans, énormément de raciste pro FN... Lorsqu'ils ont vu le changement sur moi, ils sont devenus insultants, méprisants, ils m'ont mis à l'écart, m'accusaient de choses horribles quant aux attentats récents. Enfin bref j'ignorais, pourquoi vouloir rester avec des gens qui insultent Allah et Son messager ? Que de bonnes choses finalement.

Oui, cette épreuve ma servie. Elle m'a fait prendre conscience et m'a appris le désaveu et le fait de ne pas aimer ceux qu'Allah n'aime pas. Cette épreuve m'a ouvert les yeux sur mes péchés. Rester dans une formation qui ne me plaît pas, dont les enseignements sont contraires à l'islam (tromper le client pour vendre, manipuler, mixité). J'ai par la suite arrêté cette formation et par cette cause j'ai eu le temps de me consacrer à l'apprentissage de ma religion. Très vite l'envie de mariage et venue et par la Grâce d'Allah j'ai commencé ma vraie vie al hamdoulilah.

Sachez qu'en faisant un pas vers Allah, Il vous ouvrira les portes et vous facilitera. Les persécutions il y en aura certes, mais c'est une preuve que vous êtes sur le Haqq. Sheytan tente de vous faire dévier, mais Allah de par Sa sagesse vous protégera. Et même derrière les épreuves il y a un bien et vous en sortirez plus fortes.

Quant à ma famille qui n'est pas musulmane vous vous devez sûrement le déroulement... Au début j'avais peur de le dire à mes parents donc je sortais et je mettais mon jilbeb au niveau des boîtes au lettres de l'immeuble (une fois j'ai même croisé un voisin vieillard lol j'avais honte). Je sortais jamais avec ma famille pendant ce court laps de temps où ils ne savaient pas. Un jour la directrice de l'établissement s'est permis de le dire à mon père dans mon dos et sans mon accord. Les gens n'ont aucun tact... bref. Au final même s'il savait je n'osais pas le mettre devant lui. J'ai mis du temps avant de le faire. Pour le reste de ma famille je les ai prévenu avant de venir les voir avec. Quand j'y repense je me dis que maintenant c'est devenu une chose banale.

Lorsqu'on se marie cela devient encore plus simple car on n'a plus de comptes à rendre à l'entourage. On ne vit plus chez nos parents on prend notre envol et nos propres décisions.

Le niqab est venu après. Je le mettais selon le lieu où je devais me rendre car en France c'est interdit et je ne suis pas là pour faire des histoires. Le but n'était pas d'éloigner les gens de l'islam par cette cause. Je pouvais le porter dans la voiture (passagère), à la mosquée, lors de rencontres entre soeurs. Désormais je vis au Maroc et ce problème ne se pose plus. Wa liLlahi lhamd. Enfait, seuls les jours où ma famille me visite je le retire pour ne pas les choquer

Qu'Allah facilite à toutes les soeurs les port de l'habit légiféré de la femme musulmane

Témoignage Femmes Voilées 🌹Où les histoires vivent. Découvrez maintenant