𝐒𝐋𝐄𝐄𝐏𝐎𝐕𝐄𝐑 ! reddie

𝐭𝐰𝐞𝐧𝐭𝐲 𝐟𝐢𝐯𝐞

richie ouvre doucement les yeux et un sourire s'étend sur son visage alors qu'il sent le bras d'eddie posé sur ses hanches. la chambre de leur logement est à demi plongée dans l'obscurité, un trait de lumière provient du volet qu'ils n'ont pas fermé en arrivant la veille, trop fatigués par leur vol pour pouvoir faire quoi que ce soit, et tombe sur le lit où ils sont tous les deux allongés. le bouclé se lève, procédant par mouvement délicats pour ne pas réveiller le garçon à côté de lui, regrettant la chaleur de son contact à l'instant même où l'air frais entre en contact avec son corps. il ramasse le t-shirt qu'il a jeté sur le sol hier soir pour l'enfiler, avant de se diriger vers l'espace cuisine pour allumer la cafetière et sortir une tasse. alors que sa boisson chaude se prépare, il jette un coup d'oeil vers eddie à travers la porte, il n'est que de dos mais la simple vision de ses cheveux bruns apporte un sourire à ses lèvres, s'imaginant à l'avance leur séjour.

il reporte son attention sur son café, dont il s'empare pour sortir du logement et s'installer sur le fauteuil de la terrasse, il prend une gorgée de sa boisson, profitant de la sensation de chaleur que le liquide lui procure alors qu'il glisse dans son oesophage. assis en tailleur, il pose ses yeux sur le paysage qu'il a devant lui, le lac sur lequel miroite la lumière du soleil tout juste levé et les palmiers le surplombant de sa hauteur, les bâtiments d'echo park entourant ce petit bout de nature. le quartier, comme lui, est éveillé, et il peut entendre des voitures passer dans la rue derrière l'appartement qu'ils ont loué ainsi que quelques lointaines discussions des gens se promenant autour de l'étendu d'eau. toutes ces personnes ne seront jamais aussi chanceuses que moi. jamais elles n'auront quelqu'un comme eddie, parce qu'eddie est seulement pour moi.

la porte s'ouvre doucement derrière lui, et il tourne la tête pour apercevoir son petit-ami, les cheveux en bataille et les yeux à demi-clos, sans doute pour se protéger de la lumière à laquelle ils ont été brusquement confrontés. comme lui, il a décidé de ne mettre qu'un t-shirt en se levant, et cette vision réveille une douleur dans son bas-ventre, qui s'amplifie alors que le plus petit s'approche pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres, avant de s'asseoir sur le fauteuil à côté du sien.

- bien dormi babe ?

- j'étais trop fatigué pour mal dormir, juste un peu triste que tu ne sois pas dans le lit quand je me suis réveillé, il dit avec une moue boudeuse. mais toi, content de ton premier matin à los angeles ?

- j'arrive toujours pas à croire que t'ai acheté des billets d'avion pour venir ici, mais ça fait tellement de bien d'être loin de derry avec toi ! s'exclame le bouclé, faisant rougir son petit-ami.

- je me dit que ça serait une bonne idée de partir pour les vacances, j'avais vraiment envie de passer du temps juste avec toi. et puis je ne savais vraiment pas quoi faire de cet argent et c'est la meilleure idée que j'ai eue.

richie regarde le plus petit, ses yeux plongés dans les siens jusqu'à ce que le brun, gêné par ce contact visuel trop prolongé, baisse la tête en rougissant, et il se dit qu'il donnerait le monde pour ce garçon. le voir ainsi, détendu, loin de la poigne de fer de sa mère et loin de leur ville terne, éclairé par ce soleil californien faisant ressortir ses tâches de rousseur, lui fait ressentir une joie douce qui s'écoule lentement en lui. ce n'est pas ce bonheur trop grand, pas ce sentiment d'extase qui le laisse toujours retomber dans la cruelle réalité, non, cette joie douce est réelle, accessible, durable. c'est une joie qui donne du sens aux paroles d'eddie, à ce "tout se passera bien" qu'il se répète sans cesse pour se rassurer, qui le fait se sentir chanceux.

- eddie je t'aime vraiment énormément.

- sans blague, tu me l'as répété au moins deux cent fois depuis la semaine dernière.