𝐟𝐨𝐮𝐫𝐭𝐞𝐞𝐧

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lorsqu'il rentre chez lui, richie est habité d'une haine envers lui-même plus puissante que jamais, son corps entier est dominé par la douleur et la rage, il est trop faible face à ce poids qui l'écrase et le brise. il est en colère parce qu'il est incapable de sortir eddie de son esprit, incapable d'oublier son visage ravagé par les larmes, incapable d'ignorer le fait que le garçon l'ai regardé partir sans bouger. il se sent consumé par un feu terrible, pensant à ce sentiment de joie qu'il ne pourra plus éprouver, il ne peut pas se résoudre à penser qu'il devra désormais éviter la personne dont la présence lui est vitale, qu'il sera obligé de sentir cette brûlure lancinante sans pouvoir rien faire pour la soulager. il est simplement condamné à souffrir encore et encore, dans un monde privé du brun, du sentiment agréable que lui provoquait sa présence. il doit chasser de son esprit tous leurs souvenirs, tous les moments qu'ils ont passé tous les deux, la sensation de la peau d'eddie et de ses lèvres sur les siennes.

alors qu'il pénètre dans le salon, il essuie rapidement ses joues humides, pour aller saluer ses parents. maggie et wentworth tozier sont installés dans le canapé et parlent tranquillement, mais se retournent vivement lorsqu'ils entendent leur fils entrer, ils ont passé la journée à s'inquiéter pour lui. les yeux de sa mère se teintent d'une lueur inquiète lorsqu'elle voit le visage du garçon et son regard rempli de larmes.

- richie, tout va bien ?

- oui m'man, il parvient à dire d'une voix étranglée par l'émotion, je me sens un petit peu malade, c'est tout. je vais aller me reposer.

il s'enfuit alors vers sa chambre, il ne se sent pas capable d'affronter ses parents parce qu'il risque de les décevoir, eux qui ont tant investi pour qu'il soit heureux sait qu'il ne pourra pas leur donner ça, et il veut leur éviter la peine de le voir ainsi. il s'installe alors sur son ottoman, la fenêtre ouverte et une cigarette au coin des lèvres, faisant descendre la fumée dans ses poumons pour la recracher dans l'air. les yeux perdus sur le paysage, il se sent creux, dénué de toutes émotions positives, et les teintes rosées du ciel lui rappellent la matinée en haut des friches ; sauf que cette fois ci, le soleil se couche pour laisser place à la nuit. il aimerait que l'obscurité l'enveloppe pour toujours, qu'il soit bercé vers un monde où plus rien ne l'atteint, mais il sait qu'il ne peut pas se permettre de faire ça, il ne peut pas causer du tort aux gens qui l'apprécient. il a juste envie de se faire du mal, de remplacer la peine qui l'inonde par une douleur purement physique, il se déteste de ne pas pouvoir sortir le brun de son esprit, de ne pas pouvoir arracher son image de ses pensées. il tire une latte, et laisse sa main retomber mollement sur le bord de sa fenêtre avant d'observer sa cigarette presque terminée en faisant tomber la cendre d'une tape de l'index. son besoin de souffrir est toujours aussi pressant, et il la porte alors en face de son visage quelques secondes, avant de l'écraser sur son bras.

son visage se contracte lorsqu'il sent une douleur fugace le traverser, mais il la garde tout de même contre sa peau nue quelques secondes, il éprouve cette satisfaction malsaine dès lors qu'il se fait mal de son plein gré parce qu'il sait que c'est tout ce qu'il mérite. lorsqu'il écarte sa cigarette, il voit un cercle presque parfait de couleur sang creusé dans son corps, sa peau enflée et rouge tout autour, et quelques cendres grises dans sa blessure. un sourire triste naît sur ses lèvres. tu pourras jamais sortir de ça, tu seras toujours obligé de te blesser pour garder le contrôle. t'es prisonnier. il sait que les voix ont raison, qu'il est simplement voué à l'échec, et les événements qui se sont récemment déroulés en sont une preuve. il ne pourra jamais se détacher de ses mauvaises habitudes parce que les bonnes choses n'arrivent qu'aux autres personnes, et il est désormais dans une position encore plus douloureuse qu'avant qu'eddie l'ai embrassé. parce qu'il a perdu la seule chose qui comptait vraiment à ses yeux en se voilant la face, parce qu'il aurait dû se douter qu'aller plus loin avec lui ne lui amènerait que des problèmes. mais il a décidé d'être naïf, de se laisser porter par son désir, et il doit en affronter les conséquences.

𝐒𝐋𝐄𝐄𝐏𝐎𝐕𝐄𝐑 ! reddieWhere stories live. Discover now