Love Is Eternal Sacred Light

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Oh, Crowley n'avait jamais remarqué que son ange avait nidifié pendant des siècles, juste pour lui, en construisant cette librairie si cosy et qui l'attirait indescriptiblement. Mais Aziraphale était malgré tout parvenu à l'épouser, alors, cela n'avait pas beaucoup d'importance, n'est-ce pas?

D'autres sont plus clairvoyant, et le remarque avant même que leurs sentiments ne soit suffisamment mûr. C'est ainsi que Belzébuth se cachait sous une montagne de coussin, au cœur du nid que Gabriel lui avait construit (enfin, le "palais". Quel vantard.) en attendant l'arrivée de l'Archange.

Iel en profitait pour examiner ses sentiments à la lumière des récents événements et de ses réactions, inappropriées ou non.

D'abord, il y avait... l'égo. La flatterie. Même si l'appartement n'était pas si grand, il était très luxueux. Iel aurait beau dire qu'en tant que prince, iel avait des standards de haut niveau, mais c'était faux: c'était infiniment mieux que ses appartements d'en bas. C'était agréable d'avoir l'impression de mériter cela. Valorisant.

Puis venais le sentiment de possession. En rentrant la veille du mariage des deux traitres... bon... devait-on vraiment garder ce qualificatif? Plus le temps passait, plus l'humour de Crowley cessait de lui porter sur les nerfs, et plus Aziraphale lui semblait amical. Et iel n'offrait pas souvent son amitié. Bref, sa seule autre véritable amie, Dagon, avait raconté sur le ton de la vantardise qu'elle avait fait commander à Gabriel un plat végétarien pour elle, et elle seule. Iel avait failli exploser et préféra s'enfermer dans ses appartements pour éviter de lui arracher toutes ses dents, une à une (cela aurait pris trop de temps, de toute manière). Un mot venait clignoter dans son esprit, et il s'agissait de "Jalousie".

Ego, jalousie. Jusque là, cela restait très démoniaque.

Machinalement, iel toucha du bout des doigts le mouchoir qui était resté dans sa poche. Une pointe de tendresse perça la couche sombre de son cœur, juste un instant. Consolation. Ça, cela ne lui ressemblait pas.

Il valait mieux se concentrer sur autre chose. L'odeur des coussins, par exemple. Elle était délicieuse, et Belzébuth s'y serait bien perdu. Les respirer était comme une drogue, qui éveillait ses sens et...

Iel cessa de respirer. Quelqu'un entrait dans l'appartement! Se faisant toute petite, observant avec méfiance le couloir qui menait à l'entrée, iel attendit. Gabriel en émergea rapidement, semblant complètement perdu dans ses pensées. Il défit sa veste et son écharpe, restant dans ce col roulé gris et terne, qui pourtant lui allait tellement bien. Iel compris soudainement pourquoi: il fallait que ce soit terne, Gabriel brillait tellement en lui-même qu'il était nécessaire de le compenser avec des vêtements les plus neutre possible.

Son esprit vagabonda, l'imaginant défaire son col roulé et montrer son corps brillant de mille feu... Se demandant ou se trouvait dispersé les traînées d'or que chaque ange possédait...

La luxure venait s'ajouter à l'égo et à la jalousie. Les trois furent balayés en un instant, lorsque Gabriel se tourna vers le petit tas de coussin et lui lança un sourire irrésistible.

Lorsque Belzébuth se leva, il ne restait plus que la tendresse, bien plus forte et discrète que les trois autres sentiments.

Ils ne parlèrent pas beaucoup.

L'Archange dirait plus tard à Michaël qu'il n'y avait pas besoin de mot pour traduire ce qu'ils ressentaient tous les deux, leurs regards suffisaient à se comprendre. (Michaël compris: 'Il n'a pas osé dire quoi que ce soit.")

Le Prince des Enfer dirait plus tard à Dagon que l'autre n'avait pas beaucoup de conversation et que, de toute manière, c'était purement physique. (Dagon compris: "Ils n'ont rien fait et iel est totalement dingue de lui.")

So Beautiful or So WhatWhere stories live. Discover now