Partie 9

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David tournait dans la pièce, tel un lion en cage. John était en train de l'observer, Macha était hébétée. Elle ne comprenait rien à la situation, et les explications fournis par le sergent ne l'avançait pas plus que ça.

- Il doit avoir un moyen pour s'échapper, déclara Boher.

- C'est la quarante huitième fois que tu le dis... soupira 06.

Boher ignora cette remarque et s'assit sur la table. Qu'a fait Madryga auparavant ? Était-il dans l'illégal ? Pourquoi on le recherche ? Tant de questions qui n'arrangent pas cette position. Les policiers n'ont pas l'habitude d'être pris en otage ; hormis les exercices, c'est leur première fois dans la réalité.

Par la suite, le sergent se demanda si 28 allait bien, si elle était en sécurité avec les deux autres personnes. S'il lui arrivait quelque chose, il s'en voudrait pour toujours... Il profita de cet instant de silence pour penser à elle et sa relation. Niveau professionnel, il n'y avait rien à dire ; niveau relationnel... C'est un tout autre terrain.

David n'était pas doué socialement, surtout dans l'affectif. Il s'enfuyait de ses devoirs en tant que conjoint, et cela entraînait bien trop souvent par des ruptures. Bien qu'il s'est promis à ne pas se mettre avec une collègue, il pensait toujours à Elie. Jamais il n'a eu l'occasion de la voir hors service, alors il laissait ce questionnement de côté.

- Tu penses à quelqu'un ? demanda John.

- À Elie, répondit David sans réfléchir.

- Tiens donc ? Voilà qui est intéressant...

- De quoi, pour trouver une solution ?

- Fais pas l'innocent, tu sais très bien de quoi je parle.

- Qui ? Moi ? Je suis et serai toujours innocent ! protesta le jeune sergent.

- Alors sois tu as un caillou qui te sers de cerveau, sois tu es aveugle. J'vois pas d'autres réponses à votre relation.

- Notre rela... On est collègues. C'est tout. On est pas... ensemble, enfin on sort pas avec l'autre.

La gêne de 59 commença à se faire voir. Bien que Masha et John peuvent seulement l'entendre et distinguer à peine sa silhouette, ils ne pouvaient pas voir les oreilles de l'intéressé prendre une couleur rouge. Ne trouvant pas de porte de sortie à cette deuxième problématique, il soupira. Une certaine gêne s'installa en lui ; il sentait le regard de John était resté figé sur lui, comme s'il observait un suspect lors d'un interrogatoire.

- Pourquoi tu poses cette question ? C'est un interrogatoire ?

- Non comme ça. En tout cas, on a trouvé notre réponse.

- Notre ?

- Moi, Masha... Tout le monde. Même Elie.

- Hein ? Pardon ?? Ouais non, t'as été sacrément été amoché, tes propos sont incohérents, répondit David, cherchant un autre sujet de conversation.

John s'apprêta à répondre quand un cliquetis rompit la légère tension. Une lumière balaya rapidement la pièce, et s'attarda sur les trois représentants de la loi. La lumière fut suivie de bruits de pas. Ce fut suffisamment fort pour distinguer deux personnes au minimum : l'un avait un pas sûr et sec, l'autre était comme résigné, forcé à suivre. L'électricité revint à ce moment-ci, illustrer par la lumière prenant place timidement, éclairant vivement la pièce, à quelques secondes d'intervalle. Ce fut néanmoins le temps nécessaire pour les trois otages de voir un inconnu, tenu en joue par un autre, dont la moitié du visage était partiellement couverte de sang. Les agents mirent du temps à reconnaître ce dernier : c'était Jason, le matricule 12.

La nuit des Morts [FINI]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon