Partie 7

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L'éclairage public commençait à se rétablir. Elie ne put s'empêcher de soupirer de soulagement en voyant les lumières artificielles. Son regard se porta sur le commissariat, enfin visible. Quelques citoyens regroupés furent pris au dépourvu face à cette luminosité retrouvée. Leurs gestes trahissaient leur incompréhension face à ce black-out. Elie regardait derrière elle et se rassura en voyant Parkinson. Ce dernier s'était glissé dans un rôle plutôt protecteur néanmoins menaçant, pour ne pas trahir son angoisse. Il n'était jamais sorti habillé comme une personne dite de quartiers difficiles, soit une tenue négligée, et cela se voyait si on le connaissait. 

Elle se fraya un chemin et chercha les clés, mais ne les trouva nullement dans les poches de son jeans. Elle jura intérieurement, énervée par cette erreur idiote. Putain de merde... Bon calme toi, tu as bien une sorte d'épingle... Mais oui ! Elle releva sa casquette et enleva une des épingles qui faisait tenir sa coiffure. L'agent commença alors sa manœuvre quand une balle siffla près de son oreille. 

Elie arrêta alors tout mouvement, lâcha l'épingle et se réfugia derrière un muret, entraînant Emery avec elle. Ne sachant pas de quel côté venait la balle, elle ne put empêcher de regarder aux alentours, vulnérables. À ses côtés, Emery ne put s'empêcher de crier, apeurée par cette situation. L'angoisse ressortait de nouveau, sa respiration saccadée. Elie se mordit les lèvres. Elle était tout aussi effarée par cette situation. Elle tâta instinctivement sa taille, cherchant son holster ainsi que l'arme de service. Hormis le tissu, elle ne rencontra pas l'arme. Merde. Elle souffla pour évacuer une majorité de son angoisse. Son regard se porta sur la porte, où on voyait l'impact dans le double-vitrage, à quelques centimètres de la poignée. De ce point d'arrivée, elle tourna son champ de vision vers l'endroit où le calibre venait. 

Un canon d'un revolver fut la première chose que la policière vit. Elle leva légèrement ses yeux et croisa ceux de celui qui tenait l'arme à feu. Quelques secondes paraissant une éternité s'écoulèrent, avant qu'Elie vit l'index de la main se poser sur la gâchette. Elle baissa de nouveau sa tête, se couchant sur Emery, comme pour la protéger. Les deux jeunes femmes fermèrent les yeux, les membres crispés.

- Hey !

Le mot fut suivi d'un bruit semblable à celui d'un coup de poing, suivi de l'arme tombant au sol. Elie se redressa, curieuse mais craintive. Elle retint sa respiration en voyant la scène.

Elle reconnut Parkinson qui avait bousculé l'inconnu. Ce dernier, surpris, avait lâché son arme. Le médecin allait sortir l'arme de service qui appartenait à Elie quand une voiture arriva. Parkinson, déstabilisé, regardait le véhicule. C'est à ce moment-ci que l'homme à terre sortit un canif d'une poche de sa veste en se redressant, et le planta dans la cuisse du médecin. Ce dernier hurla en sentant l'objet de métal entrant dans sa peau. Il s'écroula, ne supportant pas la douleur. Il se mordit les lèvres retenant ses cris de souffrance. Son adversaire se releva en prenant son arme. Il dirigea l'arme vers Parkinson. Ce dernier regardait, hébété, cette situation et prit conscience de ce qu'il se passait. Elie se plaqua contre le muret, effarée par ce qu'elle venait de voir. Elle ferma elle aussi ses paupières, retenant son souffle. Elle serra Emery dans ses bras.

Un claquement bref brisa la peur ambiante, laissant place à une pesante atmosphère. Elie osa ouvrir ses yeux et regarda de nouveau vers la scène qu'elle venait de voir. Le maître de la situation était titubant, sa main gauche lâchant l'arme. Les millisecondes suivantes furent les derniers instants de ce criminel.

- Ellie ?

La policière sursauta en entendant cette voix. Elle tourna vivement son regard vers la source du mot, et rencontra le regard de Stacy. Sa collègue était accompagnée d'un homme. Elle mit un certain temps avant de reconnaître Jameson Clark, le directeur du journal de la ville. Sa vision devint trouble. Elle mit un certain temps avant de comprendre que la cause de son trouble était des larmes. Elle enlaça alors sa collègue, laissant libre cours à ce liquide salé.

La nuit des Morts [FINI]Where stories live. Discover now