Chapitre 10

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Adrien fut ravi, mais surtout soulagé, de voir son vœu exaucé : la pluie cessa progressivement. Il était encore en train de réfléchir à la meilleure formulation du message qu'il allait envoyer à Marinette lorsqu'il en reçut un de sa part.

« Toujours partant ? »
« Oui, et toi ? On se retrouve où et quand ? »
« Comme la dernière fois ? »
« OK »

Il sourit en relisant les messages qu'ils venaient d'échanger. Elle était réellement intelligente. Là, personne ne risquait de deviner qu'ils évoquaient un rendez-vous en pleine nuit au sommet d'un toit, tandis que lui savait parfaitement où et quand la retrouver.

Néanmoins, ce système avait ses limites... Il allait falloir qu'il lui propose de créer ensemble un code secret, par exemple en remplaçant les mots sensibles comme akuma par d'autres plus neutres... Peut-être sur le thème de la mode, si ça convenait à sa partenaire ? De l'extérieur, c'était plausible, puisque cela les concernait tous deux, à différents titres.

Cette fois encore, lorsqu'il arriva, elle l'attendait déjà. Mais elle semblait tourner délibérement le dos à l'affiche où le visage civil du jeune homme s'étalait largement. Il en eut un pincement au cœur. Peut-être n'était-elle pas réellement intéressée par lui ? Ou peut-être était-elle déçue qu'il soit... qu'il soit à la fois Adrien et Chat Noir. Mais il n'allait surtout pas lui poser une telle question. Quelques miettes de cette fille merveilleuse, c'était plus que suffisant, tentait-il de se convaincre.

Il ne savait pas trop à quoi s'attendre, et fut ravi de découvrir qu'elle se mit à sourire à son approche. À la grande surprise du jeune homme, elle tenait une boîte en carton sur ses genoux, qu'elle ouvrit afin de lui en présenter le contenu. C'était ce qui était resté sur l'assiette qu'elle avait montée dans sa chambre plus tôt, et qu'ils avaient à peine touchée (eux, du moins, Plagg n'ayant, quant à lui, pas laissé une miette de camembert). Ladybug l'invita à piocher et Chat Noir ne se fit pas prier, la remerciant tout en s'asseyant à ses côtés.

Tout en mangeant, puis en observant la ville, il parlèrent à cœur ouvert de leur rôle de super héros. Et, surtout, de toutes les difficultés inhérentes à ce rôle. Ils avaient déjà évoqué ces sujets auparavant, mais jamais avec autant de détails lorsqu'ils ne connaissaient pas encore leurs identités respectives. Cela leur fit le plus grand bien de pouvoir ainsi parler de tout ce qu'ils ne pouvaient absolument pas partager avec le reste de leur entourage, et qu'ils n'avaient pu évoquer qu'avec leurs kwamis, jusque-là.

Au cours des semaines qui suivirent, Marinette et Adrien se retrouvèrent fréquemment pour discuter, soit dans la chambre de la jeune fille, soit sur un toit. Plus rarement lors d'une sortie au cinéma ou à la patinoire, généralement avec plusieurs de leurs amis. Il leur arrivait aussi de manger ensemble le midi, parfois à la cantine, parfois chez elle.

Ils parlaient de tout... sauf de leurs sentiments l'un pour l'autre. Terrain bien trop glissant, Adrien ne voulait surtout pas risquer de la mettre en colère ou de la faire fuir. Vu qu'elle l'avait déjà repoussé plus d'une fois, avant la révélation, et qu'elle lui avait bien fait comprendre alors combien son insistance l'agaçait...

Surtout qu'il avait beaucoup trop à perdre, maintenant qu'il savait qui elle était. D'autant que, assez rapidement, Marinette s'était montrée de plus en plus à l'aise avec lui même sans leurs masques, pour son plus grand bonheur. Plus que jamais, ils étaient réellement amis, même si le jeune homme continuait à espérer en secret qu'elle puisse l'aimer en retour un jour.

Les conciliabules des filles n'avaient pas cessé, au collège, mais Adrien n'en avait cure : cela n'avait visiblement rien à voir avec leurs identités secrètes. Marinette s'y trouvait généralement mêlée. Il ne la dérangeait surtout pas dans ces moments-là, sauf si elle lui semblait mal à l'aise, ce qui arrivait de temps en temps. Il allait alors lui demander un conseil sur ses devoirs ou n'importe quel autre sujet, afin de la libérer de leurs camarades et, surtout, d'avoir le plaisir de passer un moment supplémentaire avec elle.

Seule Chloé ne semblait pas du tout apprécier la situation. Lorsqu'Adrien l'avait compris, il avait rapidement mis un terme à sa réaction, en lui rappelant qu'il avait le droit d'être ami avec qui il voulait, et qu'elle devait respecter cela si elle voulait continuer à faire elle aussi partie de ses amis.

La (très) grosse bourde de Chat NoirWhere stories live. Discover now