Chapitre 7

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Lorsque la sonnerie finale retentit, mettant enfin un terme à son calvaire, Adrien se tourna immédiatement vers sa voisine de derrière avec un sourire plein d'espoir. D'un geste très rapide, qui aurait pu passer pour un mouvement quelconque s'il n'avait pas autant l'habitude de combattre avec sa Lady, elle toucha ses lèvres de son index pour lui demander le silence. Il opina rapidement, comprenant qu'elle préférait qu'ils restassent discrets devant les autres.

Plaçant son sac sur son épaule, le jeune homme rejoignit son meilleur ami pour quitter la classe comme si de rien n'était. Il en vint même à se demander si Marinette ne s'attendait pas à le retrouver directement sur sa terrasse, dans son costume de super héros. Mais, après tout, elle n'avait rien dit de tel. Quant à lui, il avait prétendu auprès de Nathalie qu'il allait travailler chez elle, son chauffeur ne viendrait donc le chercher que lorsqu'il lui enverrait un message. Puisqu'il devait repartir par la porte, mieux valait pour lui arriver de la même manière.

Le plus logique était donc qu'Adrien trouve un moyen de fausser discrètement compagnie à Nino. Heureusement pour lui, depuis qu'il était Chat Noir, il était passé maître dans l'art de trouver des excuses foireuses. Et celle-ci ne choquerait sûrement pas davantage le DJ que les précédentes, puisqu'il l'avait toujours connu ainsi.

Adrien fit donc mine de se diriger vers la bibliothèque et, lorsque son meilleur ami s'en étonna, il prétendit qu'il avait un travail à faire pour ses cours de chinois. Les deux garçons se dirent donc au revoir et Adrien attendit dix bonnes minutes, afin d'être certain qu'Alya et Nino aient bien quitté les lieux. Ces minutes à ronger son frein lui parurent interminables, mais il mettait au-dessus de tout la sécurité et les demandes de sa Lady, d'autant plus avec tout ce qu'il estimait avoir à se faire pardonner.

Enfin, le jeune homme se dirigea vers la sortie du collège, d'un pas aussi naturel que possible. Lorsqu'il aperçut la limousine de Chloé qui s'éloignait, il se sentit étrangement soulagé de ne pas devoir parler avec son amie d'enfance. Elle était parfois un peu envahissante, et il savait combien elle détestait Marinette. Mieux valait donc que Chloé ne voie surtout pas où il se rendait.

Impatient de retrouver la fille qui occupait toutes ses pensées, Adrien se força néanmoins à ne pas marcher plus vite que nécessaire. Il traversa la rue qui menait à la boulangerie des parents de Marinette, secrétement rassuré de ne pas être obligé d'y entrer et de les croiser. Il craignait trop de rougir sous leur regard, à l'idée qu'il allait « travailler » avec leur fille. Il ne se souvenait que trop bien de leurs réactions précédentes à son égard.

Il se dirigea donc sans hésitation vers la porte de l'immeuble et grimpa les escaliers menant à l'appartement des Dupain-Cheng avant de sonner, le cœur battant à tout rompre. Il sursauta lorsqu'il entendit un grand bruit de l'autre côté de la porte. Comme si l'on venait de faire tomber quelque chose. Le jeune homme songea avec tendresse à la maladresse de Marinette.

Elle ouvrit presque aussitôt, essoufflée et les joues rouges, et déglutit en le voyant. Pour se donner une contenance, il fit le premier truc qui lui passa par la tête. Une impeccable révérence. Comme il en avait déjà fait devant elle, avec et sans masque.

— À ton service, ma Lady ! assura-t-il avec un sourire un peu timide, qui contrastait avec l'assurance de sa posture.
— Chut ! s'écria-t-elle, semblant sur le point de paniquer. Il vaudrait mieux que tu évites ce surnom quand... lorsque... en civil, Adrien, s'il te plaît !
— Oh, euh, oui, tu as sûrement raison, euh... Marinette, répondit-il en se frottant la nuque nerveusement.
— Euh rentre, il vaut sans doute mieux qu'on évite de discuter ici, aussi... indiqua-t-elle brusquement en rougissant davantage encore.

Adrien la suivit sans hésiter à l'intérieur de l'appartement, dont elle referma la porte avant de se diriger vers la cuisine ouverte. Elle attrapa sur le comptoir une assiette largement garnie et la lui montra.

— Il aime le fromage, Plagg, c'est bien ça ?
— Ouais, surtout le camembert. Plus ça pue, mieux c'est, d'après lui, précisa-t-il en levant les yeux au ciel.
— Exactement ! s'exclama le kwami en surgissant de la chemise d'Adrien. Elle est bien, cette Ladybug, gamin, tu devrais prendre exemple sur elle !
— Oh ça va, Plagg ! pesta Tikki en sortant de la pochette de Marinette. Je n'ai pas l'impression que ton porteur te prive de tes trucs puants ! J'ai plutôt l'impression qu'il est trop gentil avec toi...
— Voyons, Sucrette, tu exagères ! s'exclama-t-il en volant vers elle. Tu sais très bien que j'ai besoin de ça pour être aussi beau et fort, et...
— Je t'ai déjà dit de ne pas m'appeler comme ça ! râla la kwami rouge en détournant la tête.

Marinette et Adrien échangèrent un regard incrédule, avant d'éclater brusquement de rire, leur malaise passablement dissipé.

— On sera mieux en haut pour discuter, suggéra la jeune fille en indiquant l'escalier qui menait à sa chambre. Même si mes parents ne devraient pas quitter la boulangerie pour l'instant. Toi, tu préfères plutôt le sucré, comme Tikki et moi, c'est bien ça ?

Il opina, touché de voir qu'elle avait été attentive aussi bien à son kwami qu'à lui-même, et la suivit à l'étage. Marinette déposa l'assiette de gourmandises sur son bureau et lui demanda de bien vouloir fermer la trappe. Il s'empressa de s'exécuter avant de se retourner vers elle, un peu mal à l'aise, ne sachant trop comment réagir. Machinalement, il remarqua que ses photos avaient toutes disparu des murs de la chambre, et cela lui serra le cœur.

Sans prendre conscience de ce qui venait de se passer dans la tête d'Adrien, Marinette installa sa deuxième chaise de bureau à côté de la première et s'assit tout en l'invitant d'un geste à faire de même, ce qu'il fit en déglutissant.

— On... on peut parler, maintenant ? vérifia-t-il tout en se frottant à nouveau la nuque nerveusement.
— Ouais... soupira-t-elle. Tu as raison, on ne peut pas y couper. On... on a eu de la chance d'arriver à combattre cet akuma à peu près normalement, ce matin.
— Je suis vraiment, vraiment désolé, Marinette, d'avoir insisté comme ça, avant-hier ! s'exclama-t-il en se tordant les mains. Je n'aurais jamais dû, je sais, et je le savais... Est-ce que tu pourras me pardonner, un jour ?

Elle soupira.

— Adrien, il n'est pas question de...
— Je comprends, tu sais, soupira-t-il à son tour d'une voix lourde de regrets, j'ai trahi ta confiance et...
— Non ! s'exclama-t-elle vivement en levant les mains. Ce n'est pas ça ! Je n'ai rien à te pardonner, Adrien, en fait. Je... je comprends. J'ai bien réfléchi, tu sais, et j'aurais sûrement réagi comme toi, si la situation avait été inversée.
— Alors... tu ne m'en veux plus ? demanda-t-il d'une voix pleine d'espoir.
— Je ne t'en veux pas, je ne t'en ai jamais voulu pour ça, précisa-t-elle en soupirant à nouveau.
— Mais...
— Oui ?
— Euh...
— Vas-y, je ne te mangerai pas, tu sais, assura-t-elle avec un petit sourire qui se voulait rassurant.
— Pourquoi tu ne voulais plus me parler, alors, si tu ne m'en veux pas ? s'étonna-t-il.
— Oh ! Euh... commença-t-elle en se mordillant la lèvre inférieure. Ce... ce n'est pas que je ne voulais plus te parler, en fait... indiqua-t-elle en baissant la tête. C'est plutôt que...
— Oui ? demanda-t-il, les sourcils froncés.

À nouveau, la jeune fille soupira.

— C'était un peu trop d'un coup, tout ça... J'étais sous le choc... expliqua-t-elle. Je... Tu es tellement différent, avec et sans ton masque, tu comprends, alors je n'avais jamais sérieusement pensé que ça pouvait être toi. Même la fois avec Clara Rossignol, tu avais beau avoir le costume de Chat Noir, tu ne te tenais pas du tout pareil !
— Toi non plus, ce jour-là, tu ne te comportais pas du tout de la même manière qu'avec ton masque. Mais, tu sais, je me suis senti très stupide, moi, avoua-t-il en se frottant la nuque. Parce que Ladybug est tellement toi, que je ne comprends pas comment j'ai pu... je ne sais pas... passer à côté ? Enfin, tu vois ce que je veux dire, Marinette ?

Elle opina avec un petit sourire qui mit du baume au cœur du jeune homme. Cela faisait des mois qu'il faisait équipe avec cette fille extraordinaire et, encore ainsi, au milieu d'un tel chambardement, elle était celle qui le comprenait le mieux.

La (très) grosse bourde de Chat NoirWhere stories live. Discover now