VI- Les gens avant l'argent

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Un blanc insonorisa tout le bâtiment, seul les ventilateurs et les autres appareils ménagers osaient rompre le silence. « On a de quoi parler »... Oui sûrement étant donné la situation improbable dans laquelle on était, mais commencer par quoi ? Le serveur nous apporta vite la réponse.
« Tout d'abord vous pouvez me tutoyer, le bar et ses clients, c'est comme ma seconde famille. Ensuite ici tout le monde m'appelles Pito faites donc de même.
-On est censé parler de quoi en fait ? Questionna Kajay.
-Un peut de tout : comment vous êtes arrivés ici par exemple ? »
Cette première question semblait logique vu la façon dont on avait obtenus notre pass d'accès, on s'est contenté de raconter le plus brièvement possible. Ou tout du moins Karan l'a fait...
« Notre bus. Il leva sa main gauche en poing. Le train. Il fit de même que pour la première. »
Un nouvel blanc fit interruption au moment où il frappa ses deux poings. Un geste si simple mais comportant un tel sous entendus que celui-ci n'en était que plus implicite. De cette question découla un véritable interrogatoire sur nos intentions, comment on était arrivé jusqu'au bar et si nos cafés étaient prêt, mais toujours dans le plus grands des respects.
Quand il revint avec les tasses il nous posa l'ultime question :
« Je suppose que vous êtes seuls, paumés et ... fauchés... »
Ces trois termes décrivaient tellement bien la situation que j'en eu des frissons. Les seules choses que l'on avaient avec nous étaient nos ''pseudo'' armes magiques et je doutaient qu'elles puissent servir de monnaie d'échange, et quand bien même on était pas prêts à les vendre. Je pense qu'il n'a pas eu trop de mal a analyser nos têtes de déterré et trouva la solution lui-même.

« Les cafés c'est cadeau, il y a des chambres à l'étage, on fait petit déjeuner, diner et souper. Restez là autant de temps qu'il le faut mais je compte sur vous pour m'aider à faire tourner la boutique. »
L'offre semblaient généreuse mais je doutait de notre efficacité dans le secteur du service. Néanmoins une alternative se profilait.
« Je ne pense pas que l'on soit assez qualifié pour ce travail. En observant la salle vide je me suis vite rendu à l'évidence. Et... il n'y a pas l'air d'avoir beaucoup de monde donc je ne pense pas que quatre serveurs soient nécessaires ou alors la paye ne suivra pas nos besoins.
-Il y a plus de monde les beaux jours mais un coup de main de temps à autre ne serait pas de refus. »
Il paraissait saisir notre situation, je l'ai donc demandé ce qui pourrais rapporter en temps partiel. Pito pris du temps à réfléchir mais, soudainement, son visage s'est illuminé.
« Après tout vous êtes jeunes ! S'est-il exclamé. Suivez-moi. »
On s'est levé et dirigé vers un grand panneau d'affichage en cuivre et étain. Des caractères était gravés sur les feuilles de métal bien distinctes qui formaient comme des écailles.
« Ceci est le système ARHM Pour Automatic Request and Help Messager. Un peut comme une adresse e-mail spécialisé dans les requêtes entre particuliers. Les demandes sont assez diversifiées allant du simple coup de main aux offres d'emplois. »
On a scruté le tableau jusqu'à ce que Karan fasse une remarque quelque peu justifié.
« On dirait un tableau de quêtes dans un RPG.
-Tu peux voir ça sous cet angle aussi, touts les lieux publiques en ont un pour tenir un maximum de gens alertés. Les Answers ''Les réponses'' se consacrent a résoudre les demandes rapides. En fonction de ton efficacité et de la difficulté cela paye plus ou moins bien. »
On a parcourus quelques annonces pendant que Pito accueillait un client. Sans rentrer dans les détails ils semblaient bien se connaître étant donné la manière dont ils se parlaient. En cherchant parmi les caractères dorés je suis tombé sur une annonce : « Cherche chauffeur privé sur Arlyton 700 ». En dessous figuraient les termes du contrat, ayant mon permis j'aurais pus accéder facilement au poste mais le pris me parut dérisoire : 130 Blz par mois. Pito était revenus derrière nous après avoir servis son client, j'ai donc décidé de l'interroger.
« 130 Blz ? c'est quoi ?
-Blitz, c'est la monnaie ici, le nom vient de l'expression « la foudre frappe comme sur les pièces ». Aujourd'hui c'est assez nul comme expression mais le terme foudre est resté et est devenu Blitz par traduction.
-Et donc 130 Blitz ça fait combiens ?
-Dans les 2800 €, c'est multiplié par 21,47 pour l'euro.
-2800€... Vivant au Japon la devise européenne me parlait pas plus que le Blitz. Et en Yen ? »
Une fois n'est pas coutume, un autre blanc vint rompre la discussion.
« Ha oui c'est vrai que venant de l'est l'euro c'est pas votre truc... » Il avait l'air terriblement gêné mais la réponse arriva du fond de la salle :
« 382 500 à quelque chose près »
La décomposition faciale qui s'ensuit étaient sans précédent, gagner autant en étant étudiant semblait être un rêve irréalisable. Avec une paye pareil on aurais vite fais de rentrer dans nos frais et même pouvoir acheter notre propre maison. Je pensais avoir trouvé la perle d'or lorsque Kajay me fit signe de regarder, il était blanc, les yeux vide et désignait une plaque d'étain. J'ai lu le titre à voix haute :
« Alerte disparition, bébé de la race des beast-men croisé renard disparut entre le 21 et le 27 juillet »
L'article faisait une brève description des faits et une prime pour le retrouver apparaissait en bas de page : 20 Blz, soit 58 840 Yen. La paye était dérisoire a coté de l'offre que j'avais vue, néanmoins quelque chose en moi me disait de répondre à cette annonce. Je voulais y répondre mais ce n'était pas notre travail.
« J'y irais bien Kajay mais ce n'est pas a nous d'intervenir on doit laisser la police faire.
-Tu crois qu'on doit laisser la police faire si en seize ans la situation n'as pas avancé ? »
En relisant la déclaration une ligne a attiré mon attention, une mention « éléments de l'enquête » apparaissait mais celle-ci débouchait sur du blanc.
« Si ils ont rien trouvés qu'est-ce que tu crois que l'on peut faire ? En plus c'est quoi cette histoire de seize ans ?
-Regarde la date... » Il commençais à avoir les larmes aux yeux.
La date qui figurait sur l'annonce datait du 7 aout 31891, en regardant le haut du tableau la date et l'heure y figurait : 21 octobre 31907 16:54. Bien que l'année faisait bizarre il y avait bien 16 ans que la disparition était recensée.
« Tu crois vraiment que l'on puisse faire quelque chose si l'enquête de professionnels est au point mort ?
-Il n'y a pas eu d'enquête jeune homme »
La voix venait du visiteur, il s'est levé et s'est présenté à nous :
« Masahiro Duval, Lieutenant détective au BNED, Bureau National des Enlèvements et Disparitions. Ça vous dirait de mener une enquête dont personne ne veux ? »

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